Dysménorrhée : comment soulager la douleur pendant les règles ?
Publié le 13 oct. 2020 • Mis à jour le 14 oct. 2020 • Par Candice Salomé
Le terme dysménorrhée désigne les troubles menstruels en général mais il est utilisé communément pour désigner les douleurs au bas de l’abdomen qui précèdent ou accompagnent les menstruations.
La dysménorrhée touche environ 60 à 80% des adolescentes et 30 à 50% des femmes en âge de procréer et peut durer de l’adolescence jusqu’à la périménopause.
Quels sont réellement les symptômes de la dysménorrhée ? Quelles en sont les causes ? Quelles sont les complications possibles ? Comment soulager les douleurs liées à la dysménorrhée ?
Qu’est-ce que la dysménorrhée ?
La dysménorrhée est une douleur qui précède, accompagne ou suit les menstruations. Ces douleurs durent habituellement de 2 à 3 jours. La dysménorrhée sévère touche une femme sur quatre.
Il existe deux formes de dysménorrhées :
- la dysménorrhée primitive (la forme la plus fréquente),
- la dysménorrhée secondaire (due à des anomalies pelviennes).
La moitié des femmes qui souffrent de dysménorrhées sont concernées par sa forme primaire. Les règles sont douloureuses chez la jeune fille dès les premières menstruations ou, le plus souvent, dans les 18 mois suivants.
La dysménorrhée primitive n’est lié à aucun trouble gynécologique particulier et les douleurs s'atténuent ou disparaissent progressivement au fil du temps.
À l’inverse, pour les dysménorrhées secondaires, les menstruations peuvent devenir douloureuses chez une femme plus mature qui, jusque là, n’avait jamais souffert. Une cause organique en est souvent à l’origine. Ces causes peuvent être :
- de l’endométriose (la cause la plus fréquente de dysménorrhée secondaire),
- des infections génitales chroniques (métrites, salpingites, douglassites, inflammations de la base du ligament large, paramétrites…)
- des fibromes utérins en nécrobiose,
- des lésions tubulaires (salpingite, hydrosalpinx, pyosalpinx…),
- des lésions ovariennes (ovarites),
- le dispositif intra-utérin (stérilet) qui libère du cuivre.
Quels sont les symptômes de la dysménorrhée ?
Les dysménorrhées sont des douleurs qui apparaissent sous forme de crampes pelviennes (dans le bas du ventre). Ces douleurs apparaissent souvent avant les règles ou au début de celles-ci mais peuvent également se manifester durant toute la durée dans des cas plus rares.
Les dysménorrhées s’accompagnent également des symptômes suivants :
- nausées,
- vomissements,
- diarrhée,
- fièvre,
- douleurs dans le bas du dos et aux jambes,
- sensation de malaise.
Chez certaines femmes, les douleurs peuvent être invalidantes en raison de leur intensité ou de leur durée. De ce fait, certaines femmes ne peuvent honorer leurs activités (travail, sport ou autre) durant un ou plusieurs jours.
Comment s’expliquent les dysménorrhées ?
Les douleurs pelviennes ressenties dans le bas du ventre ou dans le bas du dos sont liées aux contractions de l’utérus. Lorsqu’il n’y a pas de grossesse, l’ovule n’ayant pas été fécondé, les ovaires cessent de produire des œstrogènes et de la progestérone. De fait, les contractions utérines sont déclenchées. Ce phénomène permet à l’endomètre (revêtement muqueux de l’utérus) et au sang d’être expulsés.
Chez les femmes sujettes aux dysménorrhées, l’utérus se contracte plus intensément. Cela s’expliquerait par la surproduction de prostaglandines (substances sécrétées par l’endomètre et qui déclenche les contractions). Les prostaglandines agissent également sur d’autres muscles que l’utérus ce qui pourrait expliquer les autres symptômes accompagnant les dysménorrhées (nausées, vomissements, maux de tête, malaises…).
La perception des contractions est différente d’une femme à l’autre. Certaines connaîtront une gêne, d’autres auront très mal. En général, les douleurs sont plus importantes lors de règles abondantes car l’utérus doit se contracter plus intensément pour évacuer l’endomètre.
Existe-il un risque de complications lié à la dysménorrhée ?
Dans plupart des cas, la dysménorrhée n'entraîne aucune conséquence si ce n’est de fortes douleurs chez celles qui y sont sujettes. Lorsque les douleurs sont particulièrement intenses et répétées, elles peuvent entraîner de la détresse psychologiques et même de la dépression.
Il est toutefois essentiel de traiter le trouble gynécologique qui pourrait être responsable de la dysménorrhée afin d’éviter qu’il ne s’aggrave.
Quels sont les traitements de la dysménorrhée ?
Les traitements médicamenteux :
Généralement, les spécialistes prescrivent des antalgiques ou du Paracétamol pour soulager la douleur, des spasmolytiques contre les contractions (du Spasfon la plupart du temps) et des anti-inflammatoires pour calmer l’inflammation.
Il est conseillé de les prendre dès le début des règles, même si la douleur n’est pas encore forte, de poursuivre les prises jusqu’à disparition des symptômes. Une durée de traitement de 2 jours est souvent suffisante.
Les contraceptifs oraux :
Les douleurs peuvent être atténuées avec un contraceptif oral car il empêche l’ovulation, réduit la production de prostaglandines et réduit également le flux menstruel. La prise d’un contraceptif permet de diminuer d’une part la durée et l’abondance des règles mais également les douleurs qui les accompagnent.
Certaines femmes décident de ne plus du tout être menstruées en choisissant une pilule anticonceptionnelle (qui empêche la conception d’un enfant) en continu ou en optant pour le Depo-Provera® (un contraceptif administré par injection qui provoque une aménorrhée - arrêt total des menstruations).
Les plantes peuvent également apaiser les douleurs :
- les feuilles de framboisier contiennent des flavonoïdes et de la frangine aux propriétés antispasmodique et tonique. Elles sont donc idéales pour lutter contre les crampes et les spasmes dus à la contraction de l’utérus pendant les règles. Préparez votre infusion avec 1 à 2 cuillères à café de feuilles séchées de framboisier dans une tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes. A consommer 3 fois par jour avant et pendant les règles.
- La sauge contient une quantité importante de phytoestrogènes et est réputée pour être anti-inflammatoire et antispasmodique. Elle va donc soulager naturellement la dysménorrhée et réguler les cycles menstruels irréguliers. Vous pouvez faire infuser 1 cuillère à café de feuilles de sauge dans une tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes. A consommer 3 fois par jour pendant les règles.
- L’achillée millefeuille contient des flavonoïdes et de l’azulène, deux composants réputés pour être antispasmodique, anti-inflammatoire et relaxant. Elle est recommandée pour apaiser les crampes et les maux de ventre. Faites infuser 1 pincée de sommités fleuries dans une tasse d’eau bouillante pendant 10 minutes. A consommer 3 fois par jour avant le début et pendant les premiers jours des règles.
N’hésitez pas à utiliser une bouillotte pour calmer vos douleurs. La chaleur de la bouillotte diffusée directement sur le bas-ventre va dilater les vaisseaux sanguins, ce qui aura pour effet d’augmenter l’apport en oxygène et donc de détendre les muscles de l’utérus pour diminuer les douleurs liées aux crampes.
Enfin, si vous règles sont trop douloureuses et vos symptômes handicapants, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre gynécologue pour demander conseil.
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