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Comment repérer une addiction avec le concept des 5C ?

Publié le 9 mars 2024 • Par Candice Salomé

L’addiction est une pathologie qui se caractérise par la consommation répétée d’un produit, comme le tabac, l’alcool ou la drogue, ou par la pratique anormalement excessive d’un comportement (les jeux d’argent, les réseaux sociaux...). 

Il n’est pas toujours simple de se rendre compte que l’on développe une addiction. En effet, il existe une part de déni dans le fait d’être addict ou dépendant. Dans son livre “Addictions, dites-leur adieu !”, Laurent Karila, psychiatre spécialisé en addictologie, propose le concept des 5C permettant de retenir les principales manifestations de l’addiction. 

Mais alors, qu’est réellement une addiction ? Quels sont les dangers de l’addiction sur notre santé ? Et qu’est-ce que le concept des 5C ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

Comment repérer une addiction avec le concept des 5C ?

Qu’est-ce qu’une addiction ? 

Les addictions sont des pathologies cérébrales qui se définissent par une dépendance à une substance ou une activité, dont les conséquences sont délétères sur le quotidien et la qualité de vie des patients. 

Les addictions concernent : 

  • Des substances psychoactives réglementées (tabac, alcool), 
  • Des substances psychoactives détournées de leur usage (médicaments, poppers, colles, solvants…), 
  • Des substances psychoactives illicites (cannabis, cocaïne, ecstasy), 
  • Certaines pratiques comme les jeux d’argent, les jeux vidéo, le sexe, les réseaux sociaux ou encore les achats compulsifs. 

Pour qu’une addiction s’installe, trois stades doivent se succéder : 

La recherche de plaisir (premier stade) 

Lorsque que la substance est consommée, ou la pratique réalisée, le circuit cérébral de la récompense s’active. Il est sous la dépendance de la dopamine. Sous l’effet de la répétition de cette consommation/pratique, la personne va être conditionnée à “être récompensée” et des décharges de dopamine vont progressivement être libérées par anticipation, en prédisant l’arrivée de la récompense. 

En parallèle, d’autres systèmes de neurotransmission vont être modifiés (sérotonine et endorphines). Ces derniers deviennent moins sensibles aux molécules endogènes normalement impliquées dans l’antalgie et la sensation de bien-être. La production naturelle d’endorphines diminue. 

A partir de là, le plaisir n’est possible qu’en obtenant la substance extérieure, induisant ainsi une tolérance à cette substance et une sensation de manque dès l’arrêt de la consommation. 

Un état émotionnel négatif (deuxième stade) 

Dans ce deuxième stade, le taux de dopamine libéré à chaque consommation diminue progressivement, ce qui rend le circuit de la récompense beaucoup moins sensible aux molécules qui ont l’habitude de le stimuler. 

De plus, les décharges répétées de dopamine tendent à modifier le fonctionnement de l’amygdale cérébrale, ce qui rend la personne plus stressée, avec plus d’émotions négatives. 

En outre, ce qui avait pour habitude de provoquer du plaisir chez l’individu devient moins motivant. Seul un accroissement de la dose de la substance ou de la pratique peut satisfaire le circuit de la récompense, et soulager les émotions négatives. 

Le fait de consommer ou de pratiquer permet alors uniquement de sortir d’un état émotionnel négatif et non plus à prendre du plaisir

La perte de contrôle (troisième stade) 

A ce moment-là, les circuits de la récompense sont tellement altérés et les émotions tellement négatives, que les processus contrôlés par le cortex préfrontal s’en trouvent modifiés. Parmi ces processus, on retrouve notamment : les capacités d’autorégulation, les capacités de prise de décisions, ou la capacité à résister à une envie de consommer ou pratiquer. 

A ce stade, les rechutes se répètent même si le désir d’arrêter est fort. 

Quels sont les dangers de l’addiction ? 

Une addiction a de nombreuses conséquences sur les individus touchés. Les premières sont spécifiques à l’addiction et sont immédiates : euphorie, désinhibition, perte de contrôle… Elles varient selon la nature de la substance ou de la pratique. Un risque vital lié à l’usage existe : overdose, coma éthylique… 

Les secondes conséquences sont d’ordre comportemental, lorsque la consommation ou la pratique envahit le quotidien de l’individu, cela peut avoir des répercussions délétères sur sa vie professionnelle, relationnelle et familiale

Enfin, les addictions ont des conséquences sur la santé et la psyché de la personne touchée. Parmi ces répercussions : une modification du caractère (troubles de la mémoire, de l’attention, impulsivité…) et des troubles de l’humeur, vont s’installer progressivement. 

Certaines complications apparaissent également telles qu’un risque cardiovasculaire ou de cancer (avec le tabac, par exemple), un risque cognitif ou tumoral (avec l’alcool), des troubles neurologiques et psychiatriques (avec des drogues illicites), une contamination par le VIH, VHB ou VHC (drogues injectables). 

Comment repérer une addiction avec le concept des 5C ? 

Laurent Karila, psychiatre addictologue, propose dans son livre “Addictions, dites-leur adieu !”, le concept des 5C de l’addiction, afin de retenir les principales manifestations de celle-ci : 

  • Contrôle (perte de contrôle), 
  • Consommation (envie irrépressible de consommer), 
  • Compulsion (activité compulsive), 
  • Continu (usage continu), 
  • Conséquences (usage continu malgré les conséquences négatives). 

Ainsi, pour repérer une addiction, prendre conscience du phénomène et demander de l’aide à un professionnel de santé, le concept des 5C, moyen mnémotechnique, peut aider. L’addiction sous-entend l’absence d’indépendance et de liberté face à la consommation ou la pratique.

A retenir ! 

L’addiction est une pathologie qui comprend, dans un premier temps, une consommation ou une pratique répétée. Cela s’accompagne d’une installation progressive de signes de manque et/ou d’accoutumance. Puis, la personne perd le contrôle sur sa consommation ou sa pratique, et est saisie d’une envie irrépressible de consommer (“craving” en anglais). Elle est en recherche de substances ou de comportements, tout en sachant les risques médicaux, psychologiques, psychiatriques et sociaux que cela entraîne. Il s’agit du déni qui est une des caractéristiques de l’addiction. 


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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

4 commentaires


Zanilo52
le 09/03/2024

Je suis alcoolique , j'ai reussi a stabilisé par moments ma consommation , voir meme rester quelques temps abstinent, mais c'est tres difficile , je suis suivi en addictologie , avec un medicament , bilan hepatique regulier , avec l'abstinence , je recupere un foie en assez bon etat, j'ai 72 ans cette année


avatar
Utilisateur désinscrit
le 10/03/2024

@Zanilo52 Bonjour,

Déjà : bravo d'oser en parler, de dire "je suis alcoolique" est déjà un grand pas vers la guérison. Savoir identifier et avouer son problème c'est le démarrage du sevrage. C'est très dur, j'ai un ami qui a été alcoolique durant 25 ans et il s'en est sorti, cela a été un dur combat, mais il l'a fait, maintenant il témoigne dans les écoles, collèges et lycées. Vous allez y arriver!

J'étais accro à la cigarette, dans ma jeunesse je fumais 2 paquets et demi par jour, j'ai arrêté depuis 23 ans, ça m'a pris du temps et il y avait eu des rechutes, mais j'ai fini par y arriver.

Bon courage et n'hésitez pas à vous faire aider, psychologues, sophrologues, mais également l'hypnose qui fonctionne très bien pour les addictions.


Zanilo52
le 10/03/2024

PetiteOurse62, non seulement l'alcool, mais il y a eu le tabac , ca fait 11 ans que je ne fumes plus , grace a l'accupuncture 3 seances et fini la clope , ma compagne en meme temps , quand on a pris la décision et que c'est sans appel alors ca marche, pour l'alcool etre suivi par un addictologue ca aide , mais ca n'est pas encore STOP, par periodes , il me dit c'est mieux que pas du tout


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Utilisateur désinscrit
le 10/03/2024

@Zanilo52 Il a raison, c'est mieux pas du tout et peu à peu, vous y parviendrez, il faut beaucoup de patience, d'indulgence envers vous-même. ça va le faire! bon courage!

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