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Ces blocs opératoires où le patient arrive à pied

Publié le 13 mars 2015

Ces blocs opératoires où le patient arrive à pied
Mise en place dans quelques hôpitaux, cette procédure satisfait tout le monde.

Quel patient valide ne s'est pas demandé pourquoi il se retrouvait immobilisé de longues minutes sur un brancard à quelques mètres à peine de sa chambre avant d'être opéré? Une poignée d'hôpitaux est en train de remédier à cette pratique étonnante. Depuis 2011, les centres anticancer Paoli-Calmette à Marseille et Léon-Bérard à Lyon effectuent l'arrivée du patient debout en salle d'opération. Et voilà que l'Institut mutualiste Montsouris (IMM), à Paris, s'y met également.

Depuis des années, toutes les opérations comprennent en effet une arrivée en brancard. «Cette organisation repose sur l'administration d'une sédation avant l'opération qui nécessite pour les patients d'être allongés. Mais cette prémédication n'est pas effectuée en chirurgie ambulatoire et l'arrivée en brancard s'est toutefois généralisée pour toutes les interventions », raconte le Dr Olivier Untereiner, anesthésiste réanimateur à l'IMM et chef du projet «Patient debout ».

«Finie la blouse ouverte dans le dos»

Après des années de pratique dans tous les hôpitaux, la mécanique est bien huilée. Mais néanmoins pas optimale: patients assez inertes, peu d'intimité, accumulation de brancards autour du bloc opératoire, couloirs encombrés, délai assez long d'acheminement des patients, etc. Sachant qu'en plus, les sédatifs n'ont pas fait la preuve de leur efficacité pour réduire l'anxiété des futurs opérés. Bref, pourquoi pas balayer ces habitudes et permettre aux patients d'arriver à pied, vifs et habillés?

«Au départ, nous avons lancé ce projet pour rendre leur dignité aux patients à cette étape des soins. Finie la blouse ouverte dans le dos, ils arrivent habillés avec leurs éventuelles lunettes, perruque ou encore sonotone et sont acteurs jusqu'à l'anesthésie. Et, au final, nous y avons également gagné en logistique », estime le Dr Hervé Rosay, chef du département anesthésie-réanimation au Centre Léon-Bérard à Lyon. Le centre pionnier effectue désormais 98 % des déplacements de cette façon. Ce succès a incité l'Institut mutualiste Montsouris à se lancer dans l'aventure. Oui l'aventure, parce que faire arriver un patient à pied au lieu de l'acheminer allongé peut paraître simple, mais il a fallu sept mois de préparation pour mettre au point cette nouvelle procédure. «Les résistances les plus fortes sont venues des soignants de la salle d'opération qui perdaient en quelque sorte le contrôle sur le patient. Ce dernier est désormais debout d'égal à égal avec les autres personnes. Tout le monde se salue et il participe à la “check-list” qui précède l'intervention. C'est une personne qu'on opère, et non plus seulement un foie!», reconnaît Olivier Untereiner.

Des patients moins anxieux

En pratique, le patient est vêtu d'une tenue à usage unique et d'une paire de chaussons et est accompagné à pied par un brancardier dans la salle d'attente du bloc opératoire. Exactement comme s'il s'agissait d'une consultation médicale. Musique, magazines, presque de quoi oublier l'objet de la visite! Puis une personne de la salle d'opération vient le chercher et lui demande de s'installer sur la table.

«Cette pratique satisfait tout le monde. Les patients sont moins anxieux, car ils sont proactifs, les brancardiers ont plus de temps pour effectuer d'autres tâches et, surtout, le rythme des opérations est beaucoup plus fluide. Nous commençons plus rapidement le matin, et les délais entre deux interventions sont plus courts. Nous avons estimé à un euro par patient les frais de consommable pour arriver à pied, mais nous pouvons économiser des heures de bloc. C'est donc, en plus, économiquement intéressant», explique Olivier Untereiner.

Quant aux patients, un sondage montre que 98 % d'entre eux sont satisfaits de cette façon de faire, se sentant à la fois plus dignes, mieux respectés et moins stressés. Bref, voilà une pratique d'avenir. Et pour les patients nostalgiques, qu'ils se rassurent, le retour se fait bien en brancard dans un profond sommeil…

Le Figaro santé

41 commentaires


verveine
le 13/03/2015

je suis un peu sceptique quant aux règles d'hygiène mais l'idée est bonne concernant les patients à la verticale!!!


belfegor18
le 13/03/2015

Il doit quand même y avoir des exceptions, car personnellement je ne pourrais pas faire tant de chemin à pattes pour rejoindre  le bloc ! (pour l'hôpital où j'ai "mes habitudes" !)


avatar
Utilisateur désinscrit
le 14/03/2015

Ce n'est pas bête. Pour l'asepsie ça ne va pas changer grand chose, que ce soit sur un brancard ou sur ses 2 pieds les microbes aériens sont existants et le futur opéré est accompagné. Pour la salle d'attente, cela fait comme la salle de pré-op' quand on perfuse avant de rentrer au bloc, parmi bien d'autres patients en attente de bloc. Quant à la tenue à usage unique, elle est vêtue juste avant l'anesthésie, le patient ne se balade pas dans tout l'hosto avec, au vu de cet article.
Ce qui m'interpelle en bien, c'est que si cela existe depuis 2011 et qu'il y a 98% de patients satisfaits par cette méthode, c'est que les les staphylocoques et autres y sont peut être moins présents...
Pour info, la bétadine par exemple n'est pas forcément utile pour toutes les opérations


GIGI
le 14/03/2015

Bonjour,

je rejoins les messages de Belfegor et de Verveine !

Pour ma part, je n'ai jamais subi aucune intervention, aussi minime soit-elle, sans usage de Bétadine !!


belfegor18
le 14/03/2015

Sans vouloir polémiquer aucunement, si 98 % des patients sont satisfaits de cette méthode et qu'elle existe depuis 2011, pourquoi n'est-elle pas encore parvenue dans tous les hôpitaux ou cliniques de France ? Pour le staphylocoque existerait-il une façon de l'éradiquer, car j'ai 2 amis opérés depuis + de 2 ans qui seraient très heureux de l'apprendre. TOURS est quand même un grand centre, ou c'est la faute à "pas de chance".

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