2e cas mondial de rémission chez un patient atteint du VIH !
Publié le 5 mars 2019 • Par Louise Bollecker
Un deuxième cas mondial de rémission chez un patient atteint par le virus du SIDA (VIH) après arrêt de son traitement, a été annoncé mardi par des chercheurs qui le considèrent comme probablement guéri, même s'il est encore trop tôt pour l'affirmer. Retour sur les grandes étapes d'une maladie qui a marqué l'histoire récente, de son émergence aux espoirs actuels pour stopper la pandémie.
1981 : la première alerte
Le 5 juin 1981, l'organisme américain de surveillance et prévention des maladies (CDC) signale une forme rare de pneumonie chez de jeunes homosexuels californiens. C'est la première alerte sur le sida. On ignore alors tout de
cette maladie qui n'a pas encore de nom.
Le CDC rapporte ensuite les mêmes "infections opportunistes" chez des consommateurs de drogues injectables (fin 1981), des hémophiles ayant recours à des transfusions sanguines (mi-1982), des Haïtiens résidant aux Etats-Unis (mi-1982). On parle de maladie des "4H" (homosexuels, héroïnomanes, hémophiles et Haïtiens). Le terme anglais "aids" ("acquired immune deficiency syndrome") apparaît en 1982. En français : "sida", pour syndrome d'immunodéficience acquise.
1983 : la découverte du virus
En janvier 1983, à l'Institut Pasteur à Paris, les chercheurs Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann, sous la direction de Luc Montagnier, isolent un nouveau virus qu'ils baptisent LAV et qui "pourrait être impliqué" dans le sida. Le 23 avril 1984, les Etats-Unis annoncent que le spécialiste américain des rétrovirus Robert Gallo a trouvé la cause "probable" du sida, un rétrovirus baptisé HTLV-III.
LAV et HTLV-III s'avèrent être le même virus, baptisé en 1986 virus de l'immunodéficience humaine, ou VIH.
1987 : le premier traitement
Le 20 mars 1987, le premier traitement antirétroviral AZT est autorisé aux Etats-Unis. Il est coûteux et ses effets secondaires nombreux. Le 31 mars, un accord est signé entre la France et les Etats-Unis pour mettre fin au contentieux sur l'antériorité de la découverte du VIH, complété par un accord avec l'Institut Pasteur en 1994. Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier recevront, en 2008, le prix Nobel de médecine.
Début des années 1990 : les premiers morts médiatiques
L'acteur américain Rock Hudson est la première victime célèbre connue du sida en octobre 1985. Au début des années 90, plusieurs étoiles tombent : Freddie Mercury en novembre 1991, Rudolf Noureev en janvier 1993. En 1994, le sida devient la première cause de décès parmi les Américains de 25 à 44 ans.
1995-96 : le début des trithérapies
En 1995-96, l'arrivée de deux nouvelles classes de médicaments marque un tournant: les inhibiteurs de protéase et les inhibiteurs non-nucléosidiques de transcriptase inverse. C'est le début des combinaisons de différents antirétroviraux: les trithérapies, qui se révèlent très efficaces. En 1996 aux Etats-Unis, pour la première fois, le nombre de victimes décline.
1999 : 50 millions de personnes infectées
Un rapport de l'OMS et d'Onusida en novembre 1999 évalue à 50 millions les personnes infectées par le VIH depuis le début de l'épidémie. 16 millions en sont mortes. L'Afrique est le premier continent touché avec 12,2 millions de séropositifs.
2001 : les médicaments génériques
Après un accord signé en 2000 par Onusida et cinq grands laboratoires pour distribuer des traitements abordables dans les pays pauvres, un compromis est signé le 13 novembre 2001 à l'OMC pour permettre aux pays en développement de fabriquer des médicaments génériques.
2012 : un traitement préventif
Le 16 juillet 2012, un premier traitement préventif dit PrEP ("prophylaxie pré-exposition"), le cocktail antirétroviral Truvada, est autorisé aux Etats-Unis.
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2017 : la moitié des malades traités
Pour la première fois, plus de la moitié des malades dans le monde sont traités, selon Onusida. En 2017, 36,9 millions de personnes étaient infectées. Quelque 35,4 millions de séropositifs sont morts depuis 1981.
2019 : une deuxième rémission
Un deuxième patient séropositif connaît une rémission durable après avoir interrompu son traitement. L'homme connu comme le "patient de Londres" n'a plus montré d'atteinte par le VIH depuis près de 19 mois. Comme le "patient de Berlin", seule personne au monde considérée comme guérie, et ce depuis près de douze ans, il a bénéficié d'une greffe de moelle avec des cellules d'un donneur génétiquement résistant au VIH, pour traiter un cancer du sang.
L’ONUSIDA mène l’action à l’échelle mondiale pour mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.
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AFP