Les dysfonctions sexuelles peuvent survenir de manière courante chez l’homme pour diverses raisons, en fonction de l’âge ou de la situation du couple par exemple. Elles peuvent nuire voire empêcher tout acte sexuel. Bien que des solutions existent dans la plupart des cas, le sujet est souvent tabou au sein du couple et peut affecter durablement les relations entre les partenaires au-delà du domaine sexuel.
La dysfonction érectile correspond à l’incapacité à obtenir ou maintenir une érection lors d’un rapport sexuel. Ces difficultés se répètent dans le temps et sont donc à différencier de la « panne sexuelle » occasionnelle qui, bien que gênante, est assez classique. De nombreux hommes sont en effet concernés par une érection difficile sans que leur vie n’en soit affectée. On remarque ce phénomène souvent chez les hommes plus âgés. Des raisons physiologiques sont avancées (vasculaires, neurologiques ou hormonales) mais aussi des raisons psychologiques associées.
L’éjaculation précoce est un trouble sexuel dans lequel l’homme éjacule trop rapidement, avant pénétration ou au début de cette dernière. De même que pour la dysfonction érectile, ce phénomène peut survenir occasionnellement chez tout homme sans que cela soit pathologique : il y a trouble lorsque l’éjaculation précoce est répétée.
On peut distinguer 2 types d’éjaculation précoce :
- « primaire » lorsque ce trouble est présent depuis le premier rapport sexuel
- « secondaire » lorsque la survenue du trouble se fait après que des rapports se soient déroulés sans problème
Baisse du désir :
Auparavant, on pensait que seules les femmes étaient touchées par la baisse du désir. En réalité, la baisse de libido concerne également les hommes. Le contexte socio-économique, la culture et les valeurs comme la religion sont autant de facteurs qui peuvent nuire au désir. Cependant, cette baisse du désir n’est pathologique que lorsqu’elle apparaît sans qu’une raison particulière soit identifiée, et perdure dans le temps. Elle reste la moins courante de ces trois dysfonctions.
En savoir plus sur les dysfonctions sexuelles masculines
Le pronostic est variable selon le type de dysfonction. En général, lorsque la cause est physiologique, la guérison est possible lorsqu’un traitement existe. Cependant, certains troubles ne répondent ni au traitement médicamenteux ni au traitement chirurgical.
Lorsque la dysfonction est d’origine psychologique ou relationnelle, le pronostic est bon si le trouble est modéré ou temporaire et qu’il est dû à un stress éphémère ou à un manque d’information. Cependant, lorsque les causes sont profondes (mauvaises relations de couple ou graves troubles psychiatriques), l’issue est incertaine.
Au-delà des conséquences physiologiques, la dysfonction sexuelle masculine peut causer des désordres psychologiques tels que la dépression. Elle impacte également la vie relationnelle pouvant entraîner des conflits voire des ruptures sentimentales.
Les symptômes étant faciles à relever, le diagnostic est aisé pour le médecin. Le plus difficile pour le patient est en réalité de sauter le pas et d’oser consulter. Il peut en effet être pénible d’évoquer ce sujet mais le patient doit avoir à l'esprit que le médecin est un professionnel de santé qui ne le jugera pas.
La difficulté pour le médecin est d’identifier la cause de la dysfonction, qu’elle soit physiologique ou psychologique. Un traitement symptomatique n’aura que peu d’intérêt s’il est utilisé comme une recette sans tenir compte du contexte émotionnel et éventuellement relationnel dans lequel on se trouve.
Article rédigé sous la supervision du Docteur Sylvain Mimoun, gynécologue, andrologue et psychosomaticien à Paris
Dernière mise à jour : 20/05/2017