Le coeur artificiel de Carmat en passe de réussir son incroyable pari
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Opéré il y a trois mois, jour pour jour au CHU de Nantes, le deuxième patient volontaire qui vit désormais avec le coeur artificiel de Carmat, réclame l'anonymat absolu. Néanmoins, selon le professeur Daniel Duveau qui a procédé à l'implantation de la bioprothèse cardiaque avec l'équipe de l'Institut du Thorax, son évolution est très encourageante, plus rapide et spectaculaire qu'on pouvait l'espérer, vu l'état de gravité de ces patients atteints d'une insuffisance cardiaque terminale.
Le premier patient, Claude Dany, décédé 74 jours après son opération à l'Hôpital européen Georges Pompidou, le 18 décembre 2013, restera dans l'histoire médicale le pionnier de l'aventure humaine du coeur artificiel français.
Des milliers de données
Grâce à l'analyse approfondie des milliers de données cliniques et techniques recueillies lors de cette première intervention, les cliniciens et les ingénieurs de Carmat ont appris des choses capitales . Ils ont fait des progrès considérables, en seulement quelques mois, pour affiner la maîtrise des interactions entre l'organisme du patient et cette bioprothèse, qui imite parfaitement le fonctionnement du coeur humain. Comme l'explique en exclusivité aux « Echos », le professeur Alain Carpentier, qui est l'inventeur de cette bioprothèse cardiaque, technologiquement la plus révolutionnaire au monde. Il nous détaille, par l'intermédiaire du professeur Duveau,l'état de santé de ce deuxième patient qui a retrouvé son autonomie et une certaine activité.
Dans le cadre de la deuxième étude clinique élargie à l'Europe, qui vise à obtenir le marquage CE ouvrant la voie à une commercialisation à l'horizon 2016, d'autres équipes de chirurgiens, dont l'expérience est reconnue mondialement en transplantation et en insuffisance cardiaques, seront impliquées. A l'exemple de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière en France ou le centre hospitalier de Zabrze en Pologne. Le président de Carmat, Jean-Claude Cadudal, nous confie, quant à lui, les perspectives de développement technologique de la société à plus long terme.
LesEchos.fr