Injection directe de dopamine dans le cerveau : une nouvelle avancée médicale ?

Parkinson : une première mondiale à Lille avec injection directe de dopamine dans le cerveau

Injecter directement de la dopamine dans le cerveau grâce à une petite pompe interne, c’est ce qu’ont réussi à faire des chercheurs lillois limitant les effets indésirables des médicaments conventionnels liés à la maladie de Parkinson. Une avancée saluée comme une première mondiale...

« La dopamine ne passe pas la barrière digestive, ni celle du cerveau. » Un mur sur lequel se sont fracassées des générations de chercheurs. Ça, c’était avant l’intuition et le travail acharné du Pr David Devos

pharmacologue, neurologue, dont l’essai clinique, intitulé Dive*, mené au CHU de Lille (avec le concours de l’Inserm et de l’université), devrait bouleverser la prise en charge des Parkinsoniens. « Tant qu’à faire, on s’est dit qu’il fallait mettre directement la dopamine dans le cerveau des patients... » Imparable à condition de trouver la bonne clé. « Ce qui posait problème était l’oxydation qui entraînait la dégradation du produit

Le pari a été d’injecter une solution de dopamine anaérobie (sans oxygène), « labase même de notre brevet », poursuit David Devos. Il ne « restait » qu’à concevoir un mode d’administration adapté. « Une petite pompe interne (plus efficace que les pompes externes, ndlr) placée au niveau abdominal est reliée à un fin cathéter placé sous la peau. Elle assure l’envoi direct du produit dans la zone concernée... ».

Quatre patients, arrivés aux limites de leur traitement oral, ont été opérés. « Cet essai a produit des impacts positifs sur les mouvements involontaires de surdosages, la lenteur, la raideur, les douleurs, la marche... » Autant ne pas se cacher derrière les mots : « C’est une première mondiale de pouvoir administrer directement dans le cerveau de la dopamine manquante. »

Une simple piqûre

Cette technologie de pointe développée par la start-up lilloise InBrain Pharma avec le concours décisif du Pr Caroline Moreau et de Matthieu Fisichella (le CEO), porte aujourd’hui de nombreux espoirs au moment où peu de traitements de seconde ligne sont proposés aux malades. « À présent, nous recherchons des fonds supplémentaires pour lancer une étude clinique de phase III de plus grande envergure », glisse David Devos

"L’ambition serait de prescrire ce dispositif le plus tôt possible pour limiter les effets d’une maladie extrêmement invalidante."

Une douzaine de patients sont déjà appelés à poursuivre l’aventure. « Pas d’effets indésirables. Les traitements oraux sont diminués et grandement simplifiés. À l’aide d’une simple piqûre à travers la peau, cette petite pompe est remplie toutes les semaines ou les quinze jours à l’hôpital. À terme, ce sera une infirmière qui passera à domicile pour plus de confort ».

Une maladie mieux contrôlée, des fluctuations motrices moins sévères... Mais pas de miracle absolu pour autant. « Cette pompe ne règle pas tout, surtout face à des formes sévères installées depuis des années car tous les symptômes ne répondent pas à la dopamine. » L’ambition serait de prescrire ce dispositif le plus tôt possible pour limiter les effets d’une maladie extrêmement invalidante. « Aujourd’hui, tous ceux qui ont eu cette pompe souhaitent la conserver... 

* Dopamine Intracérébro Ventriculaire

Dive en quelques mots

L’objet est d’injecter directement de la dopamine dans le cerveau des malades atteints de Parkinson pour limiter les effets indésirables liés aux médicaments conventionnels dans le cadre du traitement de leur maladie, un peu à la manière de ce qui se fait déjà pour les patients diabétiques avec l’insuline. Le défi était non seulement de mettre au point une solution de dopamine anaérobie (sans oxygène) pour éviter sa dégradation (solution produite par la pharmacie centrale du CHU de Lille) mais encore de concevoir une pompe interne facilitant son administration. Les premiers essais sont très prometteurs. « Le contrôle des fluctuations motrices des malades pouvant atteindre les 80 % de période de contrôle idéal », précise le CHU de Lille.

Dive se montre, au passage, également beaucoup moins invasif que la stimulation cérébrale profonde. Les prochaines années permettront de valider l’efficacité de ce nouveau traitement auprès des autorités sanitaires françaises, européennes et américaines. « L’enregistrement public est fixé pour 2028 ».

La maladie de Parkinson touche près de huit millions de personnes dans le monde, 200 000 en France et 22 000 dans la région.

Éric, patient implanté : « Je n’ai quasiment plus de mouvements incontrôlables » L’objectif d’Éric est désormais clair : «Je ne veux plus avoir à prendre de médicaments pour Parkinson».

Éric F., 57 ans, est l’un des quatre premiers patients implantés. « Mon Parkinson a été diagnostiqué il y a onze ans. J’étais arrivé au bout. Je ne pouvais plus travailler... J’étais dans l’incapacité de marcher... » Lui se souvient précisément de ce 12 août marqué par de grandes douleurs et le constat d’une alarmante dégradation de son état. À cette date, les treize médicaments oraux montraient leurs limites et produisaient un maximum d’effets secondaires délétères.

Lorsque le Pr David Devos lui a proposé de faire partie de cet essai clinique, l’ex-vendeur de véhicules utilitaires a vite perçu l’intérêt de la démarche.« L’opération s’est très bien déroulée. Je devais rester treize jours à l’hôpital, je suis sorti au bout de 48 heures », confie-t-il. Depuis la pompe interne fait « partie de lui ». Avec sa compagne, il liste les bénéfices produits. « Quasiment plus de mouvements incontrôlables ou douloureux. Je me suis redressé... » L’expression vaut aux sens propre et figuré. Le dosage de ses médicaments oraux a été revu à la baisse. La posologie de certains a été divisée par quatre. L’objectif d’Éric est désormais clair : « Je ne veux plus avoir à prendre de médicaments pour Parkinson. » Un nouveau rituel est désormais cadré une fois par semaine. « On vidange ma pompe avec une aiguille et on la remplit de dopamine avec une autre. » Depuis, Éric « n’a plus de crampes » et compte sur la formation du personnel médical pour une prise en charge encore plus souple.

c'est un traitement symptomatique qui ne ralentit en aucun cas la progression de la maladie...

Bonjour @DigilenteAbeille,

Je vous remercie pour l'ouverture de ce sujet.

J'invite ici quelques membres avec qui vous pourrez échanger : @Renardargente01, @leparigo, @Yamato, @Christine50, @Ambro22, @ahmedt30000, @ghisbeye, @paris92, @Alain08, @popialain, @Areskiy, @samdes, @coraline, @maillia, @Alcody, @13700Magali, @Fifi71, @Tuanmp, @piropie, @cducene, @Fortdc, @Stabilo, @clrjacques, @Vladovich, @Chalabov, @NoraFistole.

Que pensez-vous de ce nouveau traitement ? Voudriez-vous le tester ?

N'hésitez pas à échanger dans les commentaires ci-dessous.

Belle journée,

Berthe de l'équipe Carenity.

En quoi consiste ce traitement..injection à de dopamine directe dans le cerveau...ou ça se réalise. ? Merci pour la réponse.

Ghisbeye

C'est encore un pas en avant, est-ce que quelqu'un a déjà fait ça

@Ambro22 Bonjour à vous honnêtement je ne suis pas sûr que ce soit un pas en avant car nous ne manquons pas de dopamine… D’ailleurs ce que dit le professeur c’est que cela ne retarde pas l’évolution de la maladie mais cela soulage Les symptômes

Pour le reste il Faudra attendre 2025

Cordialement

Quel est le procédé ? Perso, on ne touche pas à ma boîte crânienne.... ok je n avais pas vu l introduction..

Je suis dans l expectative....

Pour moi aussi il n'est pas question de cette méthode avec une injection au cerveau directement De plus c'est très contraignant de devoir se rendre toutes les semaines à l'hôpital pour recharger la pompe.

@Delpierre Sans compter que le professeur Bernstein Nous a révélé ce que disait notre ami Jean claude Prévost @leparigo depuis des années À savoir que nous ne manquons pas de dopamine, c’est le trop-plein de dopamine que nous n’arrivons pas à canaliser et qui tue nos cellules…

sachant que quand la maladie de Parkinson est diagnostiqués, nous avons déjà perdu entre 50 et 70 pour cent de nos neurones dopaminergiques…

Ce traitement symptomatique mais ne ralentit en rien l’évolution de la maladie .

Il y a des essais cliniques bien plus prometteurs à base par exemple de nicotinamide Riboside qui ralentit l’évolution de la maladie

Cordialement

Laurent

@DigilenteAbeille Le sujet est intéressant mais je suis curieux d'en apprendre d'avantage et pourquoi: Car notre cerveau recèle 5 millions de neurones dopaminergiques, chaque neurones possèdes 5 mille à 10 mille(si perdu la moitié) boutons synaptiques qui ont pour rôle de libérer la dopamine en continue pour 20% et les 80 autres à la demande voire en continu de jour et ou pendant l'éveil. Comment une injection peut- elle faire pénétrer la dopamine dans chaque bouton ? si ce n'est que injecter de la dopamine comme on injecte de la dopa en abondance et crée le même effet dopaminergique qu'un Modopar ou Sinemet etc. en visant, j'imagine, que le Locus Niger ou le striatum soit visé ??

Attendons les essais, les résultats sont encourageant (ce que j'ai lu) mais pour quelle durée ? Attention à l'effet leurre! le cerveau n'aime pas trop, il réfléchi avant notre conscience, c'est notre big-boss, il ne faut pas le froisser il est susceptible !!

Bon weekend! JC Prévost