La France reste l’un des pays européens les plus gros consommateurs d’anxiolytiques et d’hypnotiques, avec 131 millions de boîtes vendues en 2012, dont 53,2 % d’anxiolytiques et 40,5 % d’hypnotiques. Le Royaume-Uni en revanche fait partie des pays où ces prescriptions sont les moins fréquentes. Il n’en demeure pas moins que plus de 16 millions de prescriptions y ont été délivrées en 2011-2012, pour un coût total annuel de plus de 73 millions d’euros. Les benzodiazépines sont les plus prescrites, suivies par les composés Z, zolpidem, zopiclone et zaleplon.
Les effets indésirables de ces médicaments sont pourtant bien connus, allant des troubles psychomoteurs, avec risque d’accidents ou de chute, à la démence, en passant par le cancer et divers problèmes infectieux. Certains travaux ont suggéré un risque accru de mortalité, mais les différentes études sur le sujet livrent des résultats contradictoires. Le British Medical Journal publie les résultats d’une étude rétrospective de cohorte incluant plus de 100 mille patients de plus de 16 ans. Les uns (n = 34 727) avaient reçu une première prescription d’anxiolytique et/ou d’hypnotiques entre 1998 et 2001, les autres non (n = 69 418). Le suivi est en moyenne de 7,6 ans (0,1 à 13,4 ans).
Il apparaît que les patients ayant reçu une ou plusieurs prescriptions d’anxiolytiques ou d’hypnotiques ont un risque de décès 2 fois plus élevé que ceux qui n’en ont jamais reçu, après ajustement pour plusieurs facteurs confondants comme les comorbidités physiques ou psychiatriques, les troubles du sommeil et les autres médicaments consommés. Le risque, qui augmente avec les doses prescrites, reste élevé pour les patients qui n’ont reçu des anxiolytiques ou hypnotiques qu’au cours de la première année (Hazard Ratio 1,75) du suivi. La mortalité cumulée pendant la totalité du suivi est de 26,46 pour 100 patients ayant reçu ces molécules, contre 16,82 pour 100 patients témoins. Après exclusion des décès ayant eu lieu dans la première année du suivi, il reste 4 décès « en excès » en lien avec la consommation de ces médicaments pour 100 personnes suivies pendant environ 7,6 ans après leur première prescription.
Les auteurs reconnaissent que, s’agissant d’une étude observationnelle, des facteurs confondants peuvent avoir biaisé les résultats. Ces derniers doivent donc être interprétés avec précaution.
Dr Roseline Péluchon
Julien
Bon conseiller
Julien
Dernière activité le 12/06/2024 à 11:32
Inscrit en 2012
10 075 commentaires postés | 486 dans le groupe Bon à savoir (pour tous)
25 de ses réponses ont été utiles pour les membres
Récompenses
Bon conseiller
Contributeur
Messager
Engagé
Explorateur
Evaluateur
Dans son étude « Dépression et Territoires », le cabinet IMS Health a comparé la consommation des médicaments antidépresseurs des 22 régions de France en 2013. Sur les premières marches du podium des régions les plus consommatrices, figurent le Limousin, l’Auvergne et le Poitou-Charentes.
Alors que la consommation moyenne d’antidépresseurs en France s’élève à 6,21 doses journalières, le Limousin affiche 9,95 doses, l’Auvergne 7,89 et le Poitou-Charentes 7.29 doses. Ils sont suivis par la Bourgogne (7,09 doses), la région Provence Alpes-Côte d’Azur (7,01 doses), la Corse (6,96 doses), la Bretagne (6,80 doses), l’Aquitaine (6,79 doses). Le Languedoc Roussillon (6,79 doses) et les Midi-Pyrénées (6,61 doses).
« Les régions les plus consommatrices d’antidépresseurs sont parmi les régions à dominantes rurales. » commente le cabinet. « Les régions dominées par des grands pôles urbains ne sont pas les régions le plus consommatrices d’antidépresseurs », souligne l’étude.
En effet, l’Ile de France, qui représente un cinquième de la population métropolitaine, est à l’avant dernière place du classement avec 5.26 doses quotidiennes en moyenne.
Parmi les facteurs sociaux démographiques favorables à la dépression : la vieillesse, le handicap, la solitude. En revanche, certains facteurs sociaux démographiques majeurs apparaissent comme non corrélés avec le niveau de consommation d’antidépresseurs : le taux de chômage, le taux de la population avec droits au RSA et le taux de familles monoparentales.
http://www.mypharma-editions.com/antidepresseurs-un-classement-des-regions-les-plus-consommatrices-de-france