Comment survivre après ?

Bonjour, oui, après on survit, on est rescapé d'un combat que nous n'avons pas voulu, mais dans un sens, la vie nous a donné une seconde chance plus ou moins bancale suivant les handicaps. Je pense que maintenant il faut en profiter pour faire un virage à 90° et découvrir de nouvelles activités, de nouveaux centres d'intérêt. Je me suis bloquée pendant des années sur les restes de mon ancienne vie, à toujours comparer avant et après, ce n'était pas la bonne solution, cela me détruisait à petit feu. Aujourd'hui, j'essaie d'aller de l'avant, de faire face à la nouveauté et c'est vrai que cela va me fait du bien. Je pense qu'il ne faut pas se bloquer sur des souvenirs.

Bonjour,

Je fais habituellement plutôt partie des discussions autour de la fibromyalgie mais aujourd'hui je m'intéresse plus particulièrement au sujet de l'avc, dont ma mère a été victime par 2 fois (à 18 ans d'écart). Le premier l'a laissée hémiplégique (côté droit) et aphasique. Le deuxième, plus "léger" et pris beaucoup plus tôt en charge, l'a énormément fatiguée, son bras droit ne bouge plus beaucoup et son poignet droit est déformé par la spasticité.

Elle vit avec mon père. Ils sont maintenant seuls tous les 2 à la maison, mon père étant retraité depuis 5 ans. L'objet de mon message d’aujourd’hui est de vous faire part de leurs conditions de vie. Avec mes sœurs, nous avons l'impression qu'ils ne se supportent plus. Ma mère parle de moins en moins bien (est-ce normal ??), se déplace moins bien depuis le 2° avc. La semaine dernière, elle est tombée et s'est cassé le col de l'humérus (droit). Mais mon père lui "crie" dessus sans arrêt, il n'a plus aucune patience avec elle, qui n'est guère patiente non plus (malgré / à cause de son manque d'autonomie ?).

Nous ne savons plus que faire ni comment réagir, nous avons peur que ce stress quotidien lui provoque encore un avc... Mon père ne peut pas non plus continuer à vivre en étant énervé à longueur de temps.... Nous leur avons déjà conseillé d'aller voir un psy mais mon père y va une fois et s'arrête : de toute façon il n'en voit pas l'intérêt, c'est pour ma mère !!

J'ai besoin de vos témoignages, de vos idées, pour mettre en place des solutions qui les aideraient tous les 2.

Merci d'avoir pris le temps de me lire.

Bonne journée.

Bonjour Me Yoda, la situation que vous décrivez n'est pas évidente. Ni pour vos parents,  ni pour vous qui vous souciez. Il est bien connu qu'un couple qui reste à la maison, une fois la retraite arrivée peine bien souvent à se supporter. Il n'y a pas de sujet nouveau à rapporter, etc. Votre père s'occupe-t-il de votre mère ou a-t-elle une personne pour l'aider (toilette, repas, ménage) ? Il est peut-être réticent face à  la maladie. S'il vous était possible avec vos soeurs d'alterner des "séjours" : 1 fois votre père chez l'un sans votre maman qui serait chez l'autre pendant ce temps. Je sais, ce sont de gros sacrifices ; je dis cela, car depuis mon plus jeune âge j'ai toujours vue mes arrière-grands-parents (des 2 côtés parfois en même temps) à la maison, l'une était sous perf., l'autre ne pouvait se prendre en charge seule... et le mari ne restait pas seul !

Vous avez la solution de la maison de santé, s'ils acceptent de quitter leur maison : l'un en long séjour, l'autre en service soins. Parlez-en à leur généraliste, ne serait-ce que pour 1 mois ou 2. Rien n'est facile, mais parlez avec vos soeurs, car vos parents sont sûrement les premiers malheureux de cette situation. Comprendre sa perte d'autonomie n'est pas acceptable je le conçois et c'est leur réaction à ce fléau. Bon courage, si ces lignes peuvent vous aider à trouver une solution vous m'en voyez ravie ! Cordialement - Belfée.

Bonjour Belfegor,

Merci pour votre message, qui m'ouvre des perspectives (sans compter le fait de se sentir entendue !! ).

Pour répondre à vos questions, mon père ne s'occupe "que" des repas : ma mère est suffisamment autonome pour faire sa toilette toute seule, ils ont une aide-ménagère pour le ménage. De même, ils ont chacun leurs activités qui leur permettent de faire des choses l'un sans l'autre : kiné pour ma mère + cours de peinture via l'APF, rando + ski pour mon père. Alterner des séjours chez mes sœurs et moi parait compliqué étant donné que je suis sur le 06 mais pas en pleine ville, une est à Paris et l'autre en Australie... Sans compter que nous travaillons toutes les 3 et donc qu'ils seraient seuls chez nous pendant la journée. Cependant, mes sœurs avaient émis l'hypothèse de déménager vers un appartement aux normes handicapés pour faciliter le passage d'un fauteuil et permettre à ma mère, qui ne s'en sert que peu souvent à l'extérieur, de s'en servir plus. De même, elles lui ont dit qu'il devrait investir dans un fauteuil électrique, pour plus de facilité pour elle, mais il dit "pas besoin !!".... Il pense que le fauteuil la ferait régresser sur le plan de la marche.

Bref, avec le recul et votre message, je commence à penser que l'idée de l'appartement aux nouvelles normes + d'un fauteuil électrique serait peut-être bien pour eux. Reste à les convaincre.......

Encore merci pour votre message.

Bonne journée.

bonjour Me Yoda. Concernant vos soeurs, effectivement vu la situation géographique mes propos sont ridicules. Si vos parents se mettent d'accord pour l'appartement ce serait déjà un progrès, ou alors faire des travaux dans leur maison. Tout calculé, ils seraient sûrement plus tranquilles avec la 1ère solution. Quant au fauteuil électrique ce serait un plus pour votre maman étant donné qu'elle marche à l'extérieur. Votre papa est "sévère" ! Bon courage pour la suite.

Belfée.

Bonjour, c'est moi qui ai fait l'AVC, mes parents sont venus me soutenir le temps que je remonte un peu la pente. Après ils sont rentrés chez eux, mais ils n'avaient pas d'activités en commun. Même pas un an après, ils ont annoncés qu'ils divorçaient. A la retraite tous les deux, pas les mêmes goûts, pas de passions communes, ils ont préférés se séparer et vivre chacun de leur côté. C'est mieux pour eux, ils s'accrochaient tout le temps et maintenant ne veulent plus se voir. Ils vivent leur vie comme ils ont envie sans rendre de compte à l'autre et sont heureux. Ils ont chacun leurs loisirs et chacun un nouveau concubin. Pour les enfants ça fait mal, mais quand on constate le résultat, c'est mieux pour tout le monde. Ils ne se bouffent plus le nez et sont plus cool à vivre.

Merci pour vos messages. Je suis vraiment désemparée car le rapport de force me semble totalement déséquilibré... Comme dit Berlfégor, mon père est sévère : il l'était avec nous quand nous étions enfants, et il l'est maintenant avec ma mère. Je trouve qu'il la traite comme une enfant.... Ce qui n'est pas si loin de la réalité, par certains aspects.

Ma soeur qui est en Australie, et qui arrive à lui parler un peu plus facilement que nous autres, a entamé une discussion sur le sujet avec lui. Elle va y aller par étapes pour lui faire passer des messages.

Ma soeur de Paris lui a dit qu'elle trouvait qu'elle parlait moins bien, que les choses étaient moins claires dans sa tête. Il a écouté, disait "oui, oui, c'est vrai", etc... mais elle ne sait pas s'il va réellement faire quelque chose médicalement parlant.

Le problème du divorce dans le cas, serait la gestion de l'autonomie de ma mère... Vaste sujet... et délicat qui plus est !!

Quoi qu'il en soit, merci pour votre écoute.

Bonne fin de journée.

Bonjour Me Yoda,

Je vois que vous avez passé le message à vos soeurs. C'est bien, déjà, de partager ce souci et votre soeur d'Australie semble selon vos dires plus "frondeuse" vis à vis de votre père. Sans aller jusqu'au divorce, une séparation de fait pourrait être suffisante en justifiant (par CM du médecin) que l'état de santé de votre mère nécessite son placement en maison de retraite médicalisée. Cela ferait sûrement réfléchir votre père quant à son comportement s'il se retrouve seul chez lui ou en résidence, infantiliser votre mère ne l'aide pas du tout.

Voilà encore une "piste" ; Je reste à votre disposition pour vous lire ou vous écrire - Cordialement ; Belfée.