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Interview d'expert : diabète et nutrition (3/3)

Publié le 5 avr. 2017 • Par Léa Blaszczynski

  

Interview d'expert : diabète et nutrition (3/3)

Les personnes atteintes d’un diabète de type 2 sont souvent en surpoids. Comment peut-on perdre du poids d’une manière efficace et durable ?
On peut perdre du poids en mettant en place une alimentation équilibrée et riche en fibres.

Il est important de veiller à l’apport en protéines pour éviter de perdre de la masse musculaire ; l’objectif est de perdre de la masse grasse (surtout au niveau de la ceinture abdominale). C’est une bonne idée de mesurer tous les mois son tour de taille à l’aide d’un mètre-ruban.

En outre, il est conseillé d’éviter le grignotage et les boissons sucrées et de boire suffisamment d’eau.

Pratiquer une activité physique régulièrement ou de la marche (minimum 5 000 pas par jour, l’idéal étant 10 000 pas par jour) est indispensable.

Avec un diabète de type 2, il est nécessaire d’apprendre à gérer les envies et les écarts alimentaires.

 

A quoi faire attention avec des antécédents familiaux ?
Il est important de surveiller les facteurs associés au syndrome métabolique :

• Surpoids

• Glycémie supérieure à 1 g/l

• HDL cholestérol (bon cholestérol) inférieur à 0,40 g/l chez l’homme et inférieur à 0,50 g/l chez la femme

• Triglycérides sanguins supérieurs à 1,50 g/l

• Tour de taille supérieur à 80 cm pour la femme et supérieur à 94 cm pour les hommes

• HTA : si supérieur à 130/85 mm Hg

Le syndrome métabolique est une association d’anomalies morphologiques, physiologiques et biologiques. On développe un syndrome métabolique, car l’insuline est une hormone de stockage. Elle permet de faire rentrer le sucre dans le muscle et les acides gras dans les cellules graisseuses (les adipocytes). Avec une insuline moins performante (certaines personnes ont une diminution de la sensibilité à l’insuline), le sucre et les graisses n’arrivent plus à pénétrer dans les tissus. Il y a donc une augmentation du sucre et des graisses dans le sang qui progressivement favorise le syndrome métabolique.

Autres points : contrôler le tour de taille et la graisse abdominale plus que l’excès de poids, surveiller l’élévation progressive de la glycémie à jeun (au-dessus de 1 g/l).

Avec des antécédents familiaux, il est conseillé de consulter une fois par an minimum une diététicienne pour faire de l’éducation nutritionnelle. C’est la seule solution efficace pour faire de la prévention santé de façon progressive (on va bien tous les ans chez l’ophtalmo, le dentiste, le dermato…).

Et à ne pas oublier : envisager un dépistage précoce du diabète avec le test Homa.

 

Y a-t-il d’autres choses que vous aimeriez nous dire quant au diabète ?
Oui, il ne faut pas attendre, mais savoir dépister le diabète.

Il est inutile d’attendre que la glycémie soit supérieure à 1 g/litre pour agir.

On agit au plus vite en mangeant équilibré avec certains principes non négociables pour toute la famille et dès le plus jeune âge :

• Manger des légumes crus ou cuits à chaque repas.

• Mieux vaut craquer parfois pour une gourmandise sucrée en fin de repas plutôt que dans l’après-midi ou en soirée !

J’aimerais parler également des différentes phases de détection pour commencer les actions de prévention du diabète de type 2 :

• Phase 1 : phase d’insulinorésistance

Le test Homa permet de dépister cette insulinorésistance plusieurs années avant la déclaration du diabète (si test Homa supérieur à 2,4, il y a une résistance à l’insuline ; si test Homa supérieur à 4, il y a un diabète de type 2 léger).

• Phase 2 : phase de pré-diabète

La phase de pré-diabète est atteinte quand le taux de glycémie se trouve entre 1,10 et 1,25 g/l.

• Phase 3 : le diabète

On parle de diabète quand la glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,26 g/l lors de 2 prélèvements successifs. 

Remarques : pour la phase 1, on vérifie la présence de signes cliniques associés au syndrome métabolique.

Il faut aussi penser à aborder les effets secondaires du diabète :

Pour limiter les effets secondaires, surveillance et dépistage sont de rigueur avec la surveillance des yeux, des reins, des pieds, du cœur, et ce, tous les ans et au moindre signe suspect.

Il ne faut pas oublier que l’une des principales complications du diabète est l’apparition de maladies cardiovasculaires !

 

Que faire pour prévenir des maladies cardiovasculaires ?
Prévention cardio-vasculaire, cela veut dire choisir les graisses, faire le plein d’antioxydants, limiter le sel et bouger !

Diminuer les graisses saturées (animales), les graisses de palme, les margarines hydrogénées ou trans, les huiles riches en Omega 6 (tournesol, maïs), les fritures, mais augmenter les graisses insaturées, essentiellement les graisses riches en Omega 3 (huile de noix, colza, cameline) connues pour prévenir des maladies cardiovasculaires, diminuer le taux de « mauvais » cholestérol (LDL) ou encore augmenter le « bon » cholestérol (HDL), empêchant ainsi la formation de plaques d’athérome (complication fréquente du diabète). Les huiles riches en Omega 3 doivent être conservées au réfrigérateur et ne pas être chauffées. Pour cuire, utiliser un peu d’huile d’olive.

 

Quels aliments sont riches en antioxydants ?
Le thé vert et le roiboos, les coquillages, les épices et les herbes aromatiques. Les fruits et les légumes de toutes les couleurs. (Les antioxydants se trouvent dans les couleurs !)

On peut aussi boire ½ verre de vin rouge par jour, manger 1 à 2 carrés de chocolat noir et quelques noix du Brésil.

 

Autre chose à partager ?
L’éducation nutritionnelle est importante. Il est nécessaire d’adapter les recettes.

Dès la phase 1, il faut envisager une prise en charge : c’est la prévention.

Quand la personne est diagnostiquée diabétique de type 2, je conseille une prise en charge hygiéno-diététique pendant 3 à 6 mois. Si, au bout de cette période, l’hémoglobine glyquée retrouve une valeur inférieure ou égale à 6 % dans le sang, le patient continue d’appliquer les mesures. Sinon, l’utilisation d’hypoglycémiants oraux est recommandée.

Merci beaucoup pour cette interview !

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avatar Léa Blaszczynski

Auteur : Léa Blaszczynski, Rédactrice santé, experte en communication

Chez Carenity depuis 2013, la rédaction d’articles santé n’a plus de secrets pour Léa. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, de la nutrition et de l’activité physique.

Léa est... >> En savoir plus

2 commentaires


renatobe
le 07/10/2019

Merci   IVANA pour vos conseils!!!!!!!!


BOCCACCINI
le 15/02/2020

Bonjour,  la perte musculaire n'est pas du au manque de protéines mais au manque d'activité physique donc il n'y a pas besoin d'augmenter l'apport en protéine sauf si c'est des protéines végétales car les protéines animales sont impliquées dans le diabète de type 2, ce que j'explique dans mon livre "Guérir du diabète et vite!", dans les oeufs: sain ou malsain? qui sortira en mars j'explique le mythe des protéines. Nous sommes l'espèce animale qui a le moins besoin de protéines.

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