AVC : et si un simple test pouvait sauver votre vie ?
Publié le 12 févr. 2025 • Par Candice Salomé
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une des premières causes de mortalité et de handicap dans le monde, mais saviez-vous qu’il est possible de réduire son risque de 80 % en agissant sur certains facteurs modifiables ? Un test simple et innovant, élaboré Pr Amarenco, spécialiste de l’AVC et de sa prévention, permet désormais de dépister votre risque et de vous guider avec des recommandations personnalisées.
Dans son témoignage, le Pr Amarenco vous dévoile la genèse de ce test, son fonctionnement, et comment il peut devenir un véritable allié pour votre santé !
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Origine et conception du test
Quelle est la genèse de ce test de dépistage ? Comment l'idée est-elle née ?
L’idée est née de la recherche d’un moyen d’intéresser le grand public à son risque d’AVC et de découvrir les moyens pour diminuer ce risque de 80%. L’idée d’un questionnaire simple sur les facteurs de risque d’AVC s’est imposée à moi. Ensuite, il m’est apparu évident que donner un risque chiffré à une personne ne pouvait que l’effrayer et augmenter son niveau de stress. D’où l’idée d’envoyer un compte rendu, personnalisé, en fonction des réponses de la personne au questionnaire, pour indiquer, facteur de risque par facteur de risque, comment diminuer son risque de 80%.
Le résultat du questionnaire ne prend tout son sens qu’accompagné de ce compte rendu que la personne peut imprimer pour en discuter avec son médecin généraliste ou un neurologue vasculaire.
Quels experts ont participé à l’élaboration de ce test ?
Le questionnaire a été élaboré par moi, Pr Amarenco, spécialiste de l’AVC et de sa prévention qui ont guidé durant 40 ans ma carrière de chercheur au niveau international. Lorsque le questionnaire a été élaboré, il s’est posé la question d’une validation par d’autres experts internationaux, comme je le fais d’habitude pour d’autres innovations. Mais le choix des 11 questions étant, par essence, consensuel, au plan de la connaissance scientifique des facteurs de risque d’AVC, qu’il m’est apparu qu’un groupe d’experts était inutile puisque ces experts s’étaient déjà prononcés dans les recommandations des sociétés savantes.
Sur quelles données scientifiques se base le test ?
Il est fondé sur les recommandations de prévention des sociétés savantes (essentiellement l’American Heart Association, l’European Society of Cardiology, et l’European Stroke Organization), pour ce qui concerne la sélection des items du questionnaire, et sur la seule étude internationale qui donne un poids à chacun des facteur de risque de l’AVC dans la littérature qui est l’étude INTERSTROKE.
Méthodologie et fonctionnement du test
Comment le test est-il structuré ? Quels types de questions et d'indicateurs utilise-t-il pour évaluer le risque d’AVC ?
Il s’agit de 11 questions qui portent sur les facteurs de risque vasculaires d’AVC qui ont été bien établis, et qui sont « modifiables » pour 10 d’entre eux. Parmi les facteurs de risque non modifiables, nous avons écarté l’âge et le sexe, dont le poids (surtout pour l‘âge) écrase souvent le risque : le risque d’une personne de 80 ans sans autre facteur de risque d’AVC est 10 fois supérieur à une personne de 40 ans. Dans un objectif de dépistage, il est inutile d’introduire l’âge, si l’on veut dépister les personnes à risque « jeunes ».
Quels facteurs de risque sont principalement pris en compte ? Y a-t-il des critères médicaux, génétiques, ou liés au mode de vie ?
Les critères pris en considération dans le test sont : l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, l’hyperglycémie et le diabète, l’intoxication par le tabac ou le cannabis, l’arythmie cardiaque, le surpoids, la sédentarité, l’alimentation, le sommeil, le stress psychosocial, et les antécédents familiaux d’AVC ou d’infarctus du myocarde à un âge précoce (avant 50 ans).
Algorithme et fiabilité
Pouvez-vous décrire l'algorithme utilisé dans le test ? Comment calcule-t-il le score de risque ?
Il n’y a pas, volontairement, de « score » de risque, comme le font d’autres tests. Dire que le risque est de 5%, 10% ou 1%, ne veut rien dire pour le commun des mortels. La personne veut savoir si son risque est faible, modéré ou élevé, et quels sont les moyens pour réduire ce risque (qui est l’innovation de ce questionnaire de dépistage par rapport aux autres tests).
L’algorithme donne un « poids » chiffré à chacune des réponses aux 11 questions en fonction des résultats de l’étude INTERSTROKE qui a calculé la part attribuable de chacun de ces facteurs de risque. Il donne ainsi un « nombre de points » (plus il y a de points plus le risque est élevé), qu’il transforme en risque « faible », « modéré », ou « élevé ». La subjectivité est dans l’appréciation du nombre de points requis pour déclarer un risque faible, modéré ou élevé. Mais l’objectif étant de dépister et de motiver les personnes à diminuer leur risque d’AVC, le choix a été de demander un nombre de points peu élevé pour déclarer un patient à risque, exactement comme on le fait et l’apprécie lors d’une consultation de prévention en face-face. La médecine s’appuie sur des données scientifiques, et la décision médicale sur des critères plus subjectifs qui tiennent à ces données scientifiques mais aussi à de multiples facteurs qui tiennent au patient, à la volonté d’obtenir son adhésion au projet de prévention, etc…
Quelle est la précision ou la fiabilité de ce test ?
La précision n’a pas été testée a posteriori, car il est inutile de savoir si avoir un risque « faible », « modéré » ou « élevé » est une appréciation précise, puisqu’on veut juste que la personne soit sensibilisée à la façon de réduire le risque et non pas à sa précision. Mais le choix de chacun des facteurs de risque a été validé par l’étude INTERSTROKE qui a précisé le poids de chacun d’eux dans le risque d’AVC, et par leur sélection dans les recommandations des société savantes, qui est consensuelle.
Le questionnaire est donc par essence « fiable » puisqu’il n’exclue aucun facteur de risque modifiable établi.
Intérêt et objectifs pour les utilisateurs
Quelles sont les recommandations pour les utilisateurs en fonction de leurs résultats ?
Les utilisateurs peuvent recevoir sur leur e-mail, s’ils le désirent, un compte rendu détaillé, personnalisé en fonction des réponses à chacune des 11 questions. À la fin du rapport, une conclusion leur donne une vision globale des actions de prévention à mettre en œuvre et des conseils sur la nécessité de faire une échographie-Doppler des artères carotides pour dépister une athérosclérose en fonction des réponses aux quatre premières questions.
Comment espérez-vous que ce test aide les utilisateurs à gérer leur santé ?
La prise de conscience que l’on a un risque d’AVC, de savoir que l’on a 1, 2, 3 ou 4 facteurs de risque que l’on peut modifier pour la probabilité d’un AVC de 80% est un élément majeur pour que la personne soit un acteur de sa santé et de la prévention de l’AVC.
Collecte et confidentialité des données
Quelles données personnelles sont recueillies pendant le test ?
Le questionnaire ne recueille que les données de chacune des questions. Nous ne recueillons aucune donnée démographique, aucun chiffre (la réponse aux questions est purement qualitative), aucune donnée personnelle.
La seule donnée personnelle qui est recueillie est l’e-mail de la personne si elle décide de recevoir un compte rendu. Mais cet e-mail reste inexploité, et ne sert qu’une seule fois : à l’envoie du compte rendu.
Comment garantissez-vous la sécurité et la confidentialité des données des utilisateurs ?
Personne ne peut avoir accès aux donnée qualitatives fournies par l’utilisateur, ni au compte rendu qu’il est le seul à recevoir, et que lui seul peut partager avec son médecin ou un tiers.
Les données sont-elles partagées avec des tiers ou utilisées dans des recherches ?
Non. Nous y avons réfléchi, et nous avons conclu que ces données n’étaient pas scientifiquement exploitables à ce stade.
Perspectives et développement
Des améliorations ou évolutions sont-elles prévues pour ce test ? Pour quand ?
Oui, nous comptons introduire l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le futur.
Conclusion
La prévention est la clé pour lutter contre l'AVC. Grâce à ce test de dépistage, vous avez désormais une opportunité unique de comprendre vos facteurs de risque et d’agir concrètement pour les réduire. Basé sur des recommandations scientifiques solides, il ne s’agit pas seulement d’évaluer un risque, mais de devenir acteur de votre santé. Prenez quelques minutes pour réaliser ce test : cela pourrait faire toute la différence.
Partagez votre expérience et vos questions avec la communauté, et avançons ensemble vers une meilleure prévention de l’AVC !
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17 juil. 2024 • 15 commentaires