SPA et sommeil : comment améliorer ses nuits malgré les douleurs ?

Qu’est-ce que la spondyarthrite ankylosante (SPA) ? 

La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire chronique qui se caractérise par une atteinte du squelette axial (la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques du bassin). 

La SPA se manifeste par des crises douloureuses (appelées poussées) et des périodes d’accalmie. 

Les symptômes fréquents de la SPA sont les suivant : 

• Au début de la maladie, des poussées de douleurs dorsales ou lombaires apparaissent, mais celles-ci peuvent paraître banales. Ces poussées durent quelques jours voire quelques semaines et finissent par se calmer. Ainsi, le diagnostic est souvent retardé, en moyenne de 8 ans depuis l’apparition des premiers symptômes, ce qui retarde également la prise en charge. Les douleurs qui doivent alerter sont des douleurs de la colonne vertébrale de type inflammatoire, c’est-à-dire qu’elles se déclarent plutôt la nuit et ont tendance à réveiller la personne vers 2 ou 3h du matin. Ces douleurs ne se calment pas avec le repos et durent depuis plus de 3 mois. 
• Des douleurs, aussi de type inflammatoire, surviennent dans une fesse, elles sont appelées “fessalgies”, et peuvent parfois toucher les deux fesses, voire basculer (parfois à droite, parfois à gauche). 
• Il se peut également que des douleurs surviennent au niveau des articulations entre le sternum et les côtés, ou entre le sternum et la clavicule. 
• Un talon (voir les deux) peut être douloureux, il s’agit de “tatalgie”, le matin au moment du réveil. La situation tend à s’améliorer peu à peu lors de la marche. 
• Les doigts ou les orteils peuvent gonfler. 
• Certaines grosses articulations (genoux, chevilles, épaules, hanches, etc.) peuvent être douloureuses et raides. 

Le matin, les douleurs de la SPA sont accompagnées d’une sensation de raideur qui nécessite un long moment pour disparaître, on appelle cela le dérouillage matinal. 

Quels sont les liens entre troubles du sommeil et spondylarthrite ankylosante (SPA) ? 

La spondylarthrite ankylosante impacte le sommeil à travers différents mécanismes physiopathologiques. L'inflammation chronique caractéristique de la maladie entraîne des douleurs qui s'intensifient souvent la nuit, lorsque le corps est immobile. Ce phénomène s'explique par l'accumulation de liquide inflammatoire autour des articulations, amplifiant les sensations de raideur et d'inconfort. Ces douleurs perturbent directement l'endormissement et provoquent des réveils nocturnes. 

De plus, la rigidité matinale, symptôme courant de la SPA, reflète l'impact du manque de mouvement sur les articulations pendant le sommeil. Cette rigidité peut compromettre la durée et la qualité du sommeil profond, pourtant essentiel pour la récupération physique et mentale. 

Les patients atteints de SPA rapportent également des troubles plus généraux du cycle circadien. L'anxiété liée à la gestion de la maladie, associée à un inconfort nocturne constant, peut contribuer à des problèmes d'insomnie. Avec le temps, ces perturbations créent un cercle vicieux : le manque de sommeil amplifie la perception de la douleur, réduisant ainsi la capacité du corps à gérer l'inflammation. 

Quels sont les impacts d’un manque de sommeil sur les patients atteints de spondylarthrite ankylosante (SPA) ? 

Un sommeil perturbé a des conséquences profondes sur le bien-être des patients atteints de SPA. L’état de fatigue chronique qui en résulte affaiblit le corps, le rendant moins apte à tolérer la douleur. Ce cercle vicieux, où le manque de repos accentue les symptômes inflammatoires, contribue à une aggravation globale de la maladie. 

Par ailleurs, le déficit de sommeil profond, crucial pour la régénération des tissus et le système immunitaire, entraîne une vulnérabilité accrue face aux infections et ralentit la récupération. Les patients peuvent aussi développer des troubles de l’humeur, notamment une irritabilité ou une dépression, aggravés par la douleur et l’insomnie. Cette baisse de moral peut avoir un impact direct sur la gestion de la maladie. 

Enfin, les troubles du sommeil récurrents perturbent le fonctionnement cognitif, affectant la concentration et la mémoire, ce qui peut compliquer la vie professionnelle et sociale des patients. 

Que faire pour améliorer son sommeil lorsque l’on est atteint de spondylarthrite ankylosante (SPA) ? 

Réduire la douleur avant le coucher 

Pour mieux dormir, il est primordial de s’attaquer directement aux causes de l’inconfort. Le suivi rigoureux du traitement prescrit par le médecin est une première étape essentielle. Les anti-inflammatoires, les biothérapies ou autres traitements ciblés permettent de limiter l’inflammation et, par conséquent, les douleurs. 

En complément, certaines approches naturelles peuvent préparer le corps au repos. Par exemple, des étirements doux avant le coucher aident à soulager les tensions articulaires et musculaires. Une thermothérapie localisée, comme l’application d’une bouillotte chaude sur les zones douloureuses, favorise aussi la relaxation. 

Optimiser son environnement de sommeil 

Un environnement de sommeil adapté peut faire toute la différence pour les patients atteints de SPA. Le choix d’un matelas ergonomique, offrant un soutien approprié à la colonne vertébrale, est crucial. De même, un oreiller adapté permet de maintenir une position confortable et alignée pendant la nuit. 

La chambre doit être un espace de calme et de sérénité. Une température modérée, autour de 18 °C, aide le corps à se détendre. Il est également important de minimiser les sources de lumière et de bruit en utilisant des rideaux occultants ou des bouchons d’oreilles si nécessaire. Enfin, adopter une position de sommeil qui limite les tensions, comme dormir sur le côté avec un coussin entre les genoux, peut soulager les douleurs. 

Adopter de bonnes habitudes de sommeil 

Les habitudes quotidiennes influencent directement la qualité du sommeil. Instaurer une routine relaxante avant le coucher peut grandement aider à favoriser l’endormissement. Cela peut inclure des activités apaisantes, comme la lecture, la méditation ou une séance de respiration profonde. 

Il est également conseillé de limiter la consommation de caféine et l’exposition aux écrans dans les heures précédant le coucher. Une activité physique régulière, mais modérée, peut aussi jouer un rôle positif, en aidant le corps à évacuer les tensions accumulées. 

A retenir ! 

Le sommeil est un pilier essentiel pour mieux vivre avec la spondylarthrite ankylosante (SPA). Bien qu'il puisse être perturbé par les douleurs et la rigidité, des ajustements simples comme un matelas ergonomique, une routine apaisante et une meilleure gestion de la douleur peuvent considérablement améliorer vos nuits. Si les troubles persistent, n’hésitez pas à consulter des professionnels pour un accompagnement personnalisé.