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Qu’est-ce qu’une biothérapie ? Spécial maladies inflammatoires

Publié le 24 oct. 2019 • Mis à jour le 27 mai 2021 • Par Camille Dauvergne

Qu’est-ce qu’une biothérapie ? Comment cette thérapie fonctionne-t-elle pour traiter les maladies inflammatoires ? À quel moment du parcours de soins et dans quelles conditions peut-on avoir accès à une biothérapie ? Explications !


Qu’est-ce qu’une biothérapie ? Spécial maladies inflammatoires

Les biothérapies visent à produire des médicaments et des stratégies thérapeutiques qui se fondent sur le vivant, à partir de la biologie. Elles reposent ainsi sur l’utilisation de molécules conçues à partir d’organismes vivants (levures, ferments, microbes, gènes, cellules, tissus…) ou de substances prélevées sur des organismes vivants (hormones, anticorps, interleukines…).

Les différentes biothérapies

Les biothérapies recouvrent plusieurs types de thérapies.

  • Les thérapies cellulaires se fondent sur la greffe de cellules souches ou différenciées
  • Les thérapies tissulaires prônent différentes greffes de tissus vivants sur le patient
  • Les thérapies géniques s’intéressent au transfert de gènes ou à d’autres formes d’intervention sur les gènes
  • D’autres thérapies utilisent des médicaments qui copient des molécules naturelles du corps humain, synthétisées par des organismes vivants (facteurs de croissance, interleukines, protéines recombinantes)

La biothérapie dans le cadre des maladies inflammatoires

Les maladies inflammatoires peuvent avoir différentes expressions cliniques : elles peuvent avoir des manifestations articulaires (polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique, spondylarthrite ankylosante), cutanées (psoriasis) ou encore digestives (maladie de Crohn, RCH).

Comment cela fonctionne-t-il ?

Toutes ces maladies présentent un dysfonctionnement du système immunitaire qui peut se manifester par de la fièvre, des troubles hépatiques, des complications cardiovasculaires ou par des destructions articulaires et perforations intestinales. A l’origine de ces dysfonctionnements, les cytokines (une substance du système immunitaire qui règle la prolifération de cellules) et les lymphocytes T et B (responsables de l’immunité).

Les biothérapies utilisées dans le cadre de maladies inflammatoires vont donc se concentrer sur les cytokines pro-inflammatoires et/ou les lymphocytes T et B. Le plus souvent, leur but est d’empêcher ces substances défectueuses de provoquer des crises inflammatoires. Le traitement permet ainsi de bloquer les mécanismes de l’inflammation.

A quel moment commencer une biothérapie ?

Commencer une biothérapie n’est pas anodin. Le moment opportun est défini à la fois par la maladie, son stade et l’état de santé du patient. Il s’agit d’une décision importante et réfléchie qui est prise par le médecin. La prescription des biothérapies est limitée en raison de son coût élevé (dû à la complexité de la production du médicament) et du risque d’infections.

  • Les maladies inflammatoires articulaires

La biothérapie est rarement prescrite juste après le diagnostic. Par exemple, pour la polyarthrite rhumatoïde, les patients prennent généralement en premier lieu un traitement pour générer la crise (anti-inflammatoires, antalgiques). Un traitement de fond peut ensuite leur être prescrit qui pourra être en premier le Méthotrexate, un médicament à action anti-inflammatoire et immunosuppressive, avant de commencer une biothérapie.

  • Les maladies inflammatoires cutanées

Dans le cas du psoriasis, le choix d’une biothérapie dépend de la sévérité du psoriasis et de l’impact de ce dernier sur la qualité de vie du patient. Généralement, on débute par un traitement local (crème, mousses, gels, etc.), puis, si l’efficacité n’est pas au rendez-vous, des immunosuppresseurs peuvent prendre le relais. En dernière intention, une biothérapie peut être prescrite. Il s’agit généralement d’anti-TNF, administrés en perfusion ou par voie sous-cutanée (le TNF est une protéine impliquée dans le processus inflammatoire). On peut également injecter au patient un inhibiteur d’interleukines (protéines pro-inflammatoires).

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Il arrive que la biothérapie soit indiquée en deuxième intention (c’est-à-dire dès l’échec d’un premier traitement) pour certaines formes particulières de psoriasis comme le rhumatisme psoriasique.

  • Les maladies inflammatoires digestives

Le traitement par biothérapie permet de limiter les opérations chirurgicales et le recours à une corticothérapie, pouvant mener à de nombreux effets indésirables. Ainsi, il peut arriver qu’un anti-TNF soit prescrit au début du parcours de soins d’un patient atteint de la maladie de Crohn ou d’une RCH.

Quelle est l’efficacité de ce traitement ?

L’efficacité des biothérapies a été démontrée dans de nombreuses pathologies, notamment les maladies inflammatoires, mais chaque patient peut réagir différemment. Il faut généralement attendre 12 semaines avant de juger leur efficacité, mais il arrive que les premiers effets se manifestent dès 15 jours. Néanmoins, il convient de prendre ces traitements exclusivement dans le cadre d’un suivi médical : le médecin pourra prescrire des tests adaptés pour vérifier que le patient supporte bien le traitement et que les effets sont démontrés.

Quels sont les principaux effets secondaires ?

Les traitements par biothérapie sont occasionnellement accompagnés d’effets secondaires le plus souvent réversibles à l’arrêt de ceux-ci, c’est-à-dire que si le traitement s’arrête, les effets secondaires disparaissent. Ces derniers peuvent souvent être réduits, voire éviter, en étant attentif et en respectant des mesures d’hygiène, les vaccinations conseillées, etc.

  • Risques immédiats

Lors de la prise de la biothérapie, une réaction allergique violente, appelée anaphylaxie, peut avoir lieu. D’autres réactions modérées pendant l’injection peuvent avoir lieu, car le corps du patient peut développer des anticorps pour contrer la molécule étrangère au corps qui est en train d'être injectée. Comme pour toute injection, une douleur peut apparaître au point d’injection.

  • Les risques infectieux

La biothérapie freine le système immunitaire et peut ainsi provoquer une immunodépression, c’est-à-dire que le corps ne parvient plus à se protéger correctement contre les bactéries et virus. Le patient peut donc contracter des infections opportunistes plus ou moins sévères. Il convient de prendre rendez-vous avec son médecin dès qu’un symptôme potentiellement lié à une infection apparaît (fièvre, fatigue, etc).

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Des antécédents d’infections évolutives, un âge supérieur à 65 ans, d’autres maladies chroniques, des maladies respiratoires associées, la prise d’une corticothérapie concomitante sont autant de facteurs qui peuvent accroître ce risque d’infection.

Qu’est-ce qui peut freiner le patient ?

Certaines biothérapies s’injectant à la maison, le patient doit acquérir des compétences d’auto-soins et s’adapter pour gérer ce traitement. D'autres biothérapies s'injectent à l'hôpital, ce qui peut amener le patient à se rendre très régulièrement à l'hôpital.

 

Attention, cet article est général et ne remplace en aucun cas une prescription médicale. Il ne fait pas mention des éventuels cas particuliers qui peuvent exister. Chaque patient est différent, aussi parlez-en à votre médecin !



Article rédigé par Louise-B avec Camille Dauvergne, étudiante en 4ème année de pharmacie.

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Auteur : Camille Dauvergne, Junior Community Manager France

Etudiante en 4ème année de pharmacie, Camille participe à la rédaction d’articles du Magazine Santé et à la mise à jour des fiches maladies et médicaments... >> En savoir plus

Qui a revu : Alizé Vives, Pharmacienne, Data Scientist

Alizé est docteur en pharmacie et diplômée du mastère spécialisé en stratégie et commerce internationale de l’ESSEC Business School. Elle a plusieurs années d’expérience en travaillant auprès des patients et auprès... >> En savoir plus

27 commentaires


guapa67
le 29/10/2019

personnellement j'ai essayé simponi 3 mois à savoir 1 injection par mois mais inefficace et de plus je perdais des cheveux et était sujette aux cystites 

le rhumatologue m'a alors prescrit humira 2 injections par mois mais je l'ai laissé de côté et ne prends plus rien !!  j'étais alors en arrêt maladie car mon travail me détruisait moralement et je suis persuadée que mes pbs de santé ont démarré là après qqs années d'humiliation et de stress engendre par un harcèlement moral

je me suis alors mise au yoga j'ai priud le temps de me reposer et une alimentation sans laitage ni gluten m'ont permise d'aller mieux 

je n'ai pas, de douleurs au quotidien dues à la spondylarthrite sauf dans certains efforts d'assouplissement et encore qqs poussées de rch malheureusement malgré le seul traitement de fond que je prends pour la rch à savoir pentasa en granulé et suppositoites pentasa ou rowasa

je me demande si un jeûne ne pourrait pas venir à bout de l'inflammation ??? ou une transplantation fécale ?? 


melsa971
le 29/10/2019

Merci pour cet article. J’ai du arrêter le traitement qui fonctionnait très bien. Pour le reprendre c’est compliqué, De ce fait au methotrexate. Beaucoup moins efficace !


fraçoise47
le 30/10/2019

merci Louise je connais parfaitement tout cela jais eu des médecin qui mon appris à bien connaitre mon traitement .

mais je trouve que les résumer sont très bien pour les nouveaux malade qui vont faire se traitement par biotèrapies

bonne journée


Lorraine54
le 03/11/2019

Merci pour cet article. Les biothérapies peuvent elles avoir une incidence sur le taux de cortisol ?  mon taux s'est effondré à 9 (le minimum étant à 80), je l'ai appris par hasard, 3 jours avant une intervention chirurgicale qui avait reçu l'aval de l'anesthésiste. Bien sur, chirurgien et anesthésiste ont annulé l'intervention. Après l'hypertension , après le cholestérol, voilà que c'est le taux de cortisol qui débloque. Tout cela est il du aux biothérapies que je suis depuis 4 ans ? Merci à qui pourra m'éclairer sur le sujet pour que je puisse faire la part du risque / bénéfice. 

pour info, je suis sous SIMPONI 50 . 

Merci 


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Utilisateur désinscrit
le 04/11/2019

Bonjour, merci pour ces informations qui rendent plus claires la prise de ses médicaments, J'en suis à ma 8ème biothérapies, elles ont toutes eues des effets négatifs voir invalidants.........j'ai eu un traitement de 3ème intention Otezla que j'ai arrêté au bout d'un moins tellement les douleurs et ,d'autres que je n'avais pas, étaient plus fortes......arrêt depuis une semaine, toujours mes douleurs habituelles quand aux autres elles ont disparu. Je suis un programme dans un milieu hospitalier (gym, balnéo, sophro....) et je constate qu'autour de moi beaucoup se plaignent du peu d'effet de ce genre de traitement, ça me réconforte de savoir que je ne suis pas la seule mais j'en suis toujours au même point à savoir douleur, fatigue, fièvre et rien pour stopper tout ça. Je suis prête quand cela sera autorisé et si cela rentre dans le protocole à essayer le cannabis thérapeutique.

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