Perte de poids et SOPK : tous nos conseils !
Publié le 6 févr. 2025 • Par Imane Harmonie
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une affection hormonale complexe qui touche environ 10 % des femmes en âge de procréer. L’un des nombreux défis associés au SOPK est la prise de poids, qui peut rendre difficile la gestion du syndrome.
Mais alors, quels sont les liens entre prise de poids et SOPK ? Comment perdre efficacement du poids avec le SOPK ? Et quels sont les bénéfices de la perte de poids sur la gestion du SOPK ?
On vous dit tout dans notre article !
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Qu’est-ce que le SOPK ?
Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est une maladie hormonale qui se manifeste par des cycles irréguliers, une surproduction d'androgènes (hormones dites « masculines ») et la présence de petits follicules non matures sur les ovaires. Ces symptômes peuvent entraîner des conséquences métaboliques, notamment une résistance à l'insuline, une prise de poids rapide et une difficulté à maigrir. Une étude de 2020, menée par la Clinique Universitaire de Qassim en Arabie Saoudite, a révélé que la prise de poids liée au SOPK est souvent concentrée autour de l’abdomen, augmentant les risques pour la santé.
Pourquoi le SOPK favorise-t-il la prise de poids ?
La prise de poids dans le cadre du SOPK est liée à plusieurs facteurs, notamment la résistance à l'insuline, les niveaux élevés d’androgènes et une inflammation chronique. Explorons chacun de ces éléments :
Résistance à l'insuline et SOPK
La résistance à l'insuline est une condition qui touche environ 70 % des femmes atteintes du SOPK. Pour comprendre son impact, il faut d’abord savoir que l’insuline est une hormone produite par le pancréas qui permet au glucose (le sucre issu des aliments) d’être utilisé comme source d’énergie par les cellules.
Si vous suspectez une résistance à l'insuline, consultez un médecin qui pourra vous prescrire des analyses spécifiques :
Insulinémie à jeun :
Un taux élevé d'insuline dans le sang à jeun est un signe direct de résistance à l'insuline.
HOMA-IR (Homeostasis Model Assessment of Insulin Resistance) :
Ce calcul combine les valeurs de glycémie et d'insulinémie pour évaluer la résistance à l'insuline. Un score supérieur à 2,5 ou 3 est un indicateur.
Test de tolérance au glucose (OGTT) :
Vous devrez boire une solution sucrée et votre glycémie sera mesurée à différents intervalles pour évaluer comment votre corps réagit.
Lorsque les cellules deviennent moins sensibles à l’insuline – un phénomène appelé résistance à l’insuline – le glucose reste dans le sang, et le pancréas réagit en produisant davantage d’insuline pour compenser. Ce surplus d’insuline entraîne plusieurs problèmes :
- Blocage de la dégradation des graisses : tant que le taux d’insuline reste élevé, le corps empêche la combustion des graisses stockées.
- Stockage des graisses : l’excès d’insuline favorise le stockage des graisses, notamment au niveau de l’abdomen.
Des études, notamment celle de Zaheera Saadia en 2020, montrent que cet excès d’insuline stimule aussi les ovaires à produire plus de testostérone, une hormone dite « masculine ». Cette augmentation de testostérone aggrave les symptômes du SOPK, comme :
- L’acné.
- L’hirsutisme (pilosité excessive).
- La prise de poids abdominale.
Ce cercle vicieux rend la perte de poids encore plus difficile pour les femmes atteintes de SOPK.
Les androgènes et leur rôle dans la prise de poids
Les femmes atteintes de SOPK présentent souvent des niveaux élevés de testostérone, une hormone qui joue un rôle important dans la prise de poids et la difficulté à maigrir. La testostérone est connue pour influencer l’appétit en augmentant la préférence pour les aliments riches en calories, notamment ceux contenant des sucres rapides et des graisses saturées.
En plus de stimuler l’appétit, cette hormone favorise l’accumulation de graisse viscérale, c’est-à-dire la graisse stockée autour des organes internes. Cette graisse viscérale est particulièrement problématique car elle est métaboliquement active, contribuant à l’inflammation et à l’augmentation du risque de résistance à l'insuline.
De plus, les niveaux élevés de testostérone peuvent réduire la sensibilité à la leptine, une hormone régulant la sensation de satiété. Cela peut entraîner une surconsommation alimentaire, même lorsque les besoins énergétiques sont déjà couverts.
Ces mécanismes combinés expliquent pourquoi certaines femmes atteintes de SOPK ont du mal à perdre du poids, même en suivant un régime alimentaire équilibré. Il est donc essentiel d’adopter une approche globale et adaptée pour contrer ces effets hormonaux.
L’inflammation chronique
Le SOPK s’accompagne d’une inflammation de bas grade, qui peut perturber la régulation hormonale. Cette inflammation est un facteur clé de la résistance à l'insuline, créant un cercle vicieux qui complique encore la perte de poids.
Les conséquences de la prise de poids liée au SOPK
La prise de poids, en particulier autour de l’abdomen, augmente les risques de problèmes métaboliques comme le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Une étude de 2020 a également montré que le poids n’influence pas directement certains marqueurs hormonaux (ratio LH/FSH, prolactine, TSH), mais il peut aggraver les symptômes globaux.
Comment perdre du poids avec le SOPK ?
Maigrir avec le SOPK peut sembler difficile, mais ce n’est pas impossible. Voici les stratégies clés pour y parvenir de manière efficace et durable.
Adoptez une alimentation anti-inflammatoire
Une alimentation anti-inflammatoire peut aider à réduire l’insulinorésistance et l’inflammation. Intégrez des aliments riches en oméga-3 comme les poissons gras (sardines, maquereaux), les huiles végétales (lin, colza) et les noix. Les antioxydants contenus dans le curcuma, le gingembre et les légumes colorés sont également essentiels. Si vous souhaitez plus de détails sur ce point nous avons mis à disposition l’ensemble de nos recommandations alimentaires pour perdre du poids lorsque l’on a de la résistance à l’insuline.
Privilégiez les glucides à faible index glycémique
Les glucides à faible IG, comme le riz complet, le quinoa et les légumineuses, permettent de réguler la glycémie et d’éviter les pics d’insuline. Associez-les à des protéines maigres et des matières grasses saines pour stabiliser vos niveaux d’énergie.
Pratiquez une activité physique régulière
L’activité physique, même modérée, peut améliorer la sensibilité à l'insuline et favoriser la perte de poids. Optez pour des activités comme la marche, le yoga ou la musculation. Une étude suggère que 90 minutes d’exercice par semaine suffisent à obtenir des bénéfices.
Suppléments alimentaires pour le SOPK
Certains compléments alimentaires peuvent soutenir vos efforts en matière de perte de poids. L’inositol, par exemple, est étudié pour ses effets positifs sur la glycémie et l’ovulation. La cannelle, la berbérine et le magnésium peuvent également être bénéfiques. Consultez toujours un professionnel de santé avant de commencer une cure.
Conclusion
La perte de poids avec le SOPK est un véritable défi, mais elle est possible grâce à une approche adaptée. Adoptez une alimentation anti-inflammatoire, intégrez une activité physique régulière et faites-vous accompagner par des professionnels de la santé. N'oubliez pas que chaque petit pas compte pour retrouver votre équilibre hormonal et améliorer votre qualité de vie.
Sources :
Follicle Stimulating Hormone (LH: FSH) Ratio in Polycystic Ovary Syndrome (PCOS) - Obese vs. Non- Obese Women Zaheera Saadia, PMCID: PMC7520057 PMID: 33041447
Effect of Nutritional Supplementation on Oxidative Stress and Hormonal and Lipid Profiles in PCOS-Affected Females Nutrient - August 202113(9) - DOI:10.3390/nu13092938- LicenseCC BY 4.0
Diagnostic et prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques, Ebernella Shirin Dason, Olexandra Koshkina, Crystal Chan, Mara Sobel, PMCID: PMC11001390 PMID: 38589030
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