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L’intéroception : quand notre corps nous parle

Publié le 22 janv. 2024 • Par Candice Salomé

L’intéroception définit l’aptitude à percevoir (“ception”) l’intérieur (“intero”) de notre corps. La perception n’est pas uniquement tournée vers l’extérieur. Ainsi, lorsque vous sentez votre rythme cardiaque s’accélérer, ou encore votre ventre se nouer, vous faites preuve d’une capacité appelée l’intéroception. 

Mais alors, qu’est-ce qu’est réellement l’intéroception ? Dans quelles situations cette capacité peut-elle nous être utile ? Peut-on la développer ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

L’intéroception : quand notre corps nous parle

Que signifie “intéroception” ? 

Selon la définition du dictionnaire Larousse, l’intéroception signifie : “Domaine de la sensibilité concernant la perception par le système nerveux des modifications ou des signaux provenant des viscères par le système nerveux végétatif, et des muscles, tendons et articulations par le système nerveux central.” Et selon Wikipédia : “Conscience de l'état interne de son corps. Elle nous renseigne sur les émotions, la douleur, la soif, la faim et la température corporelle.” 

Ainsi, l’intéroception est la capacité à reconnaître les sensations et les stimuli que nous envoie notre corps. Il s’agit donc de la perception qu’a notre cerveau de l’état de notre corps, qui lui est transmise par les récepteurs de tous nos organes internes. 

Par exemple, avoir “la peur au ventre”, “la chair de poule” ou encore “le rose aux joues”, sont des émotions que le corps exprime physiologiquement. Il n’est pas chose aisée que de les conscientiser et les comprendre… Encore moins les exprimer verbalement. Pourtant, toutes ces informations que les organes sensoriels expriment sont reçues et perçues par le cerveau, il les interprète et les traduit ensuite en mots, pensées, envies, etc. 

La capacité à percevoir et traiter ces informations n’est pas la même selon les individus. Ainsi, certaines personnes ont plus de “compétences intéroceptives” que d’autres. On parle alors d’"habilité intéroceptive”. D’autres seraient beaucoup moins sensibles à ces signaux corporels et y prêteraient donc moins d’attention, ou encore ne sauraient pas comment leur donner un sens. On parle alors “d’alexithymie”. 

Comprendre plus en détail la fonction intéroceptive nous permettrait, surement, d’en savoir plus la relation qui lit le corps et l’esprit. De plus, cela pourrait nous aider à mieux prendre en main notre santé puisque ces sensations corporelles sont là pour nous prévenir quand quelque chose ne va pas. 

L’intéroception : dans quelles situations cette capacité peut-elle être utile ? 

Dans le cas des troubles du comportement alimentaire 

Plusieurs études ont montré que les personnes qui souffrent d’un dysfonctionnement intéroceptif peuvent être plus sujettes à des troubles alimentaires. En effet, ne pas être conscient de la sensation de faim peut finir par faciliter une alimentation restrictive ou, encore, ne pas être conscient de la sensation de satiété peut contribuer à des pulsions alimentaires. 

Dans la prise en charge de sa santé mentale 

L’ensemble des signaux corporels (augmentation du rythme cardiaque, tensions dans les muscles…) peuvent jouer un rôle important dans de nombreuses pathologies psychiatriques. Selon plusieurs études, les personnes souffrant de dépression font souvent preuve d’une moins bonne conscience intéroceptive. Ainsi, cette capacité réduite à ressentir leurs signaux corporels pourrait être à l’origine du sentiment de léthargie ou d’engourdissement émotionnel, cette impression de “ne rien ressentir du tout”. 

Néanmoins, les personnes qui souffrent d’anxiété, ont tendance à être plus attentives que la moyenne à leurs signaux intéroceptifs, mais elles ne les interprètent pas toujours avec précision. Par exemple, elles peuvent interpréter à tort une légère variation du rythme cardiaque comme étant plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Cela peut les amener à ressentir un “danger” et donc à amplifier leur sentiment de panique. 

Pour mieux comprendre ses douleurs 

Au quotidien, nous avons tous tendance à ne pas assez écouter notre corps et ne faisons pas toujours attention lorsqu’il nous envoie certains signaux tels qu’une tension accumulée dans la nuque, une céphalée qui semble nous donner des douleurs au niveau des sinus… Lorsque notre esprit est stressé, c’est notre organisme tout entier qui réagit à cette émotion déstabilisante sans que nous y prêtions l’attention méritée. 

Pour être plus en phase avec soi-même, réguler ses émotions, et prendre de meilleures décisions 

Être sensible aux signaux envoyés par notre corps est une façon de mieux comprendre ses émotions. Cela mène à un meilleur contrôle de soi, ce qui permet de faire de meilleurs choix, grâce à une prise de décision plus intuitive et qui sera donc plus en phase avec son moi profond. 

Comment augmenter son habilité intéroceptive ? 

Des troubles de l’intéroception peuvent avoir un impact sur la manière dont nous percevons et réagissons aux signaux internes de notre corps et cela peut entraîner des problèmes de santé et impacter notre bien-être. 

Néanmoins, nos capacités intéroceptives peuvent être améliorées par : 

La pratique de la pleine conscience 

La méditation de pleine conscience consiste à porter une attention consciente à nos sensations corporelles. Méditer régulièrement en se concentrant sur la respiration, sur les battements cardiaques ou encore sur d’autres sensations internes peut aider à renforcer notre connexion corps-esprit. 

Le yoga 

La pratique régulière du yoga, qui encourage la conscience corporelle, permet une meilleure compréhension des sensations corporelles internes. 

Les exercices de relaxation 

Des exercices de respiration ou encore des méditations guidées permettent de se connecter plus profondément à nos sensations corporelles. 

La pratique de l’attention corporelle 

Le bodyscan consiste à prendre régulièrement du temps pour se concentrer sur différentes parties du corps afin de, par exemple, ressentir la tension musculaire, la chaleur ou la fraîcheur dans différentes parties du corps, etc... Cela permet d’être plus à l’écoute de ses sensations. 

Tenir un journal 

Le fait de tenir un journal où vous notez vos sensations internes peut vous aider à suivre vos progrès et mieux comprendre vos signaux corporels. 


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13 commentaires


Ksimodo
le 22/01/2024

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avatar
Utilisateur désinscrit
le 23/01/2024

Bonjour,

Je pense qu'il est bien d'écouter son corps, mais il ne faut pas le faire à l'excès et devenir hypocondriaque. Un juste équilibre.


dan26576
le 27/01/2024

Bonjour

après le petit déjeuné je part faire de la marche après je fais la pose allongé sur la table de massage, et sur les cuisses, les tibia, je pose des poches d'eau glacé, pendant 20 minutes ce qui apporte un bien être 😀


Flo0909
le 27/01/2024

Bonjour,

Article très intéressant, je suis convaincue que l'esprit et le corps ne font qu'un, maintenant reste a trouver le meilleur moyen d'être en phase avec son moi.

Belle journée.


Anna13
le 27/01/2024

Très intéressant en effet !

Je suis persuadée qu'il y a un lien direct corps/cerveau.

Le cerveau est très puissant. Nous pouvons interférer par la pensée pour la douleur par exemple. Scan corporel, méditation guidée, sophrologie, cohérence cardiaque calment angoisses, tensions musculaires et ralentissent le rythme cardiaque, entre autres

La pensée positive aide énormément le soir avant de s'endormir (parler à son corps, le remercier. S'adresser à ses cellules en souhaitant une guérison...). Je recommande le livre de Joseph Murphy "exploitez la puissance de votre subconscient".

J'ai vu récemment un neurologue pour des douleurs neuropathiques. J'y allais pour un EMG. C'est un médecin plutôt jeune et bienveillant. Il m'a questionné sur mon enfance etc et m'a parlé de la fibromyalgie dont je souffrais. Il est évident pour lui que c'est un dysfonctionnement des neurotransmetteurs qui a été engendré à cause des traumatismes liés à mon enfance et ma vie de jeune adulte. Il faut aller chercher dans les mitochondries et rétablir ces neurotransmissions, c'est très complexe...mais on peut faire qq chose. Le cerveau a une puissance infinie.

Il faut également écouter son corps, il nous parle à travers ses maux. Que ressent-on ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui déclenche des contractions musculaires ou des palpitations ? Etc

Je m'intéresse aussi particulièrement depuis peu à la thérapie de reconditionnement de la douleur chronique. Il y a un livre qui m'a été recommandé "Déjouer la douleur chronique" d'Alan Gordon/Alors Ziv. Il traite du "reconditionnement" de son cerveau et du fait de permettre de retrouver un bien être.

Il faut se recentrer et grâce à une perception plus fine de nos ressentis essayer de calmer certaines douleurs physiques chroniques.

Je ne dis pas que c'est facile mais on peut essayer

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