La solitude positive : quand être seul peut-il nous être bénéfique ?

Qu’est-ce que la solitude et pourquoi a-t-elle tendance à faire peur ? 

Selon le dictionnaire Larousse, la solitude signifie : “État de quelqu'un qui est seul momentanément ou habituellement”. 

Il faut distinguer la solitude et l’isolement. La solitude choisie, ou sereinement gérée, permet de pouvoir se contenter de sa propre compagnie. Et cela est bénéfique à bien des niveaux. Elle est nécessaire pour que les bonnes idées puissent jaillir. Beaucoup de personnes créatives ont besoin de moments de solitude, pensons à l’écrivain, au peintre dans son atelier ou, même, au scientifique dans son laboratoire. 

Mais la solitude peut être envisagée de façon négative et faire peur. Ainsi, elle peut être considérée comme une sanction. Dans l’enfance, par exemple, lorsque nous faisions une bêtise, il était fréquent d’être envoyé dans notre chambre. L’isolement était alors une véritable punition. 

De plus, la société considère la solitude comme quelque chose d’étrange, voire comme un signe d’asociabilité. En effet, les célibataires “endurcis”, les personnes solitaires, les “vieilles filles”, sont vus de façon négative par la société. 

La peur de la solitude vient également du fait que nous n’avons pas appris à être seuls. Lorsqu’un enfant préfère être seul, ses parents trouvent cela louche. Pour certains, il s’agit de quelque chose de non-choisi, pour d’autres, la solitude peut s’avérer très épanouissante. Alors, lorsque nous y sommes confrontés, nous avons tendance à subir la solitude, car nous n’en avons jamais fait l’expérience. 

Pourtant, la solitude regorge de nombreux bienfaits. 

Quels sont les bienfaits de la solitude sur notre bien-être ? 

Un moment pour dialoguer avec soi 

S’offrir un moment à soi, un moment de solitude, est une occasion de prendre du temps pour soi, de décompresser, de se détendre, et de pouvoir apprendre à se connaître grâce aux dialogues intérieurs. Ainsi, converser avec soi-même nous aide à comprendre nos désirs, à écouter nos peurs et nos blocages. On apprend à mieux se connaître, à mieux cerner nos émotions et nos réactions. 

Il peut être bénéfique de poser nos questions par écrit. Par exemple : “Comment je me sens ?”, “Quelles sont mes envies ?”, “Pourquoi ai-je réagi ainsi aujourd’hui ?”... Si vous êtes déjà à l’aise avec l’idée de “converser” seul, vous poser mentalement ces questions pourra être amplement suffisant. 

Grâce à ces moments de solitude choisie, nous pourrons affiner nos goûts, nos envies et nos ressentis, souvent influencés par notre entourage ou notre éducation. Ces moments nous permettent de faire tomber le masque que l’on porte – parfois – en société et nous permettent une certaine introspection.

Être bien avec soi signifie aussi être bien avec les autres 

Apprécier sa propre compagnie n’est pas toujours chose aisée et cela peut demander d’effectuer un travail sur soi. Il est essentiel de regarder cette solitude avec bienveillance. 

Dans la peur d’être seul, il y a une question sous-jacente : l’estime de soi. Certaines personnes n’aiment pas se retrouver avec elles-mêmes par manque d’estime de soi. Il faut alors se poser la question : “Est-ce que je m’aime ?”. Si on ne s’aime pas et que l’on a du mal à apprécier sa propre compagnie, il peut être difficile d’apprécier la compagnie des autres à sa juste valeur.  

En appréciant ces moments de solitude, il sera plus facile de choisir ses relations et ses fréquentations. Ainsi, l’autre personne ne sera pas là pour nous combler notre solitude. Nous le/la/les choisirons parce qu’elles nous apportent réellement quelque chose et nous permettent de grandir. 

La solitude, un moment de créativité 

La solitude permet la réflexion et la créativité. Ces moments de pauses spirituelles, artistiques ou intellectuelles sont des outils bien connus permettant à l’esprit de se déployer. Vos moments de solitudes vous permettront de développer vos passions, quelles qu’elles soient. 

La solitude pour apprendre à se débrouiller par soi-même 

Être seuls peut nous pousser à dépasser nos propres limites. En effet, sur qui compter lorsque l’on est obligé de se débrouiller ? Ces situations peuvent, dans un premier temps, paraître inconfortables, mais sortir de sa zone de confort est un excellent moyen pour se découvrir et grandir. 

Comment apprendre à profiter de la solitude ? 

La solitude est souvent confondue avec l’isolement ou l’exclusion. Pourtant, là où la solitude est, généralement, choisie et volontaire, l’exclusion et l’isolement sont subis. Afin de l’apprivoiser, il faut que vous définissiez votre propre frontière entre solitude et isolement.  

La solitude s’apprivoise. Pour cela, il faut s’accorder des moments seul mais à son rythme (par exemple, une soirée chaque semaine, chaque mois…). En faisant des choses seul, vous allez vous rendre compte que ces petits moments privilégiés vous seront bénéfiques. 

Néanmoins, il est vrai que l’apprentissage de la solitude se fait souvent de manière brutale comme après une rupture ou un décès. Les personnes se retrouvent souvent dans une situation de crise qu’elles n’avaient pas préparée. Dans ces cas-là, il est encore plus important d’y aller par étape, en commençant par faire son deuil (de la relation passée avec son conjoint, de la mort d’un proche, etc.). 

Pour être épanouissante, la solitude doit s’inscrire dans un équilibre de vie entre des moments où on est seul et des moments où l’on est accompagné. Tenter d’apprendre à être seul est finalement un gage de liberté. En effet, lorsque l’on n’apprécie pas les moments de solitude, on est prisonnier, les autres ne servent qu’à nous aider à éviter quelque chose. 

Une fois vécue avec sérénité, la solitude ne fera que renforcer le bonheur ressenti lorsque vous êtes entouré !