Une équipe franco-belge perce le mystère de la maladie de Parkinson
Publié le 11 juin 2015
On connaît désormais, avec précision, l'anomalie à l'origine de la maladie de Parkinson, une avancée majeure dans la compréhension de cette maladie neurodégénérative incurable dont souffre 1 % des Français de plus de 65 ans.
Une équipe scientifique franco-belge publie ce mercredi dans la prestigieuse revue «Nature» les résultats de ses expériences, fruits de plus de quinze ans de recherches.
Ils expliquent Parkinson par la propagation dans le cerveau de fibres en formes de rubans, semblables à « des pâtes larges, comme des linguines ». Les chercheurs ont observé que des rongeurs auxquels ils avaient inoculé ce type de fibres développaient la maladie.
En 2003, des scientifiques menés par l'anatomiste allemand Heiko Braak avaient montré que la maladie de Parkinson est due à la propagation dans le cerveau d'amas anormaux d'une protéine naturellement présente dans le corps, l'alpha-synucléine, qui en s'agglomérant devient toxique.
Des chercheurs suédois avaient ensuite constaté que des tissus sains implantés chez des malades avaient fini, au bout de quatorze ans, par être envahis par ces mêmes agrégats, connus sous le nom de « corps de Lewy ».
L'espoir d'un traitement
Inspirée par ces travaux, une équipe recrutée en grande partie au CNRS s'est intéressée à la forme de ces fibres. Elle est parvenue à isoler cinq types de structures différentes, plus ou moins dévastatrices pour le cerveau, qu'elle a présentés en 2013. « Nous avons formulé l'hypothèse que deux des formes correspondaient à deux maladies différentes », explique Ronald Melki, directeur de recherche à l'Institut des neurosciences Paris-Saclay.
Une hypothèse vérifiée aujourd'hui : si les fibres en forme de linguines provoquent la maladie de Parkinson, d'autres en forme de spaghettis génèrent une pathologie plus rare, appelée « atrophie multisystématisée » (AMS). Pour confirmer leurs prévisions, les chercheurs du CNRS ont rangé leurs tubes à essai et fait confiance à des chercheurs de Louvain (Belgique) spécialisés dans les expériences sur les rongeurs. « Il faudrait maintenant voir si les agrégats présents chez les personnes malades ont les propriétés que nous avons décrites », prévient Ronald Melki.
Cette découverte donne l'espoir de trouver des traitements curatifs et de pouvoir délivrer un diagnostic du vivant des patients, alors qu'il n'est actuellement posé avec certitude qu'après leur mort. « On peut envisager de pouvoir diagnostiquer, d'ici cinq ou dix ans, la maladie chez des individus de 40 ou 45 ans. »
LeParisien.fr
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