Quels sont les traitements autorisés contre la Covid-19 en France ?
Publié le 5 mars 2022 • Par Candice Salomé
Alors que le premier comprimé anti-Covid-19 a été autorisé par les autorités de santé depuis le 28 janvier 2022 en France, nous vous proposons de faire le tour des traitements actuellement disponibles contre la Covid-19.
Mais alors, quels sont ces traitements ? Dans quelles conditions peuvent-ils être administrés ? A qui sont-ils destinés ?
On vous dit tout dans notre article !
En dehors de la vaccination, des traitements médicamenteux ont été conçus pour lutter contre la Covid-19. Petit tour d’horizon des traitements disponibles !
Le Paxlovid® des laboratoires Pfizer
Le Paxlovid® a été élaboré par les laboratoires Pfizer. Un arrêté a été publié le 28 janvier 2022 pour en autoriser la commercialisation en France. Ce traitement est recommandé pour les personnes susceptibles de développer des formes graves du virus de la Covid-19. Ces personnes sont des patients sévèrement immunodéprimées ou atteintes d’une pathologie à très haut risque (cancers, maladies rénales, transplantées…) de tout âge, qu’elles soient vaccinées ou non, ou aux patients de 65 ans et plus présentant un facteur de risque d'évolution vers une forme grave (diabète, obésité, BPCO...).
Le Paxlovid ® du laboratoire Pfizer devient alors le premier traitement du Covid-19 disponible en pharmacie.
L'Agence européenne des médicaments (EMA) recommande l’utilisation de ce traitement aux “adultes qui n’ont pas besoin d’oxygène supplémentaire et qui présentent un risque accru que la maladie devienne grave”.
Le traitement ne peut être prescrit que par un médecin sur consultation.
Le Paxlovid® agit en limitant la capacité du virus à se répliquer. Il se présente sous forme de comprimés (2 comprimés de nirmatrelvir et 1 comprimé de ritonavir) à prendre par voie orale, deux fois par jour, pendant cinq jours.
Selon la HAS, il est recommandé de débuter le traitement dès réception d’un diagnostic positif à la Covid-19 et au maximum dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes.
Les autorités sanitaires affirment que ce traitement réduit le risque d'une progression vers une forme grave nécessitant une hospitalisation ou conduisant au décès de 85,2% pour les patients.
La HAS affirme cependant que le Paxlovid® ne peut en aucun cas se soustraire à la vaccination contre la Covid-19 et à l’application des gestes barrières et de la distanciation physique.
Il existe certaines contre-indications. En effet, il ne peut être administré aux personnes souffrant d’une insuffisance hépatique ou rénale sévère. Une adaptation de la posologie est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée. Lorsque le patient rend visite à son médecin pour dans une suspicion de Covid-19, il est important de s'y rendre avec ses ordonnances pour que le médecin puisse adapter le traitement si besoin.
De plus, ce médicament peut réduire l'efficacité d'une contraception hormonale, il est donc important d'adopter un moyen contraceptif barrière
En outre, il n’est pas recommandé d’utiliser Paxlovid® pendant la grossesse et l'allaitement doit être interrompu pendant les 5 jours de traitement ainsi que durant 7 jours suivant l’arrêt du traitement.
Le Paxlovid® présente aussi des risques graves d’interactions médicamenteuses. C’est au médecin qu’il revient d’apprécier avec son patient les contre-indications médicamenteuses à l’utilisation de Paxlovid ®. Ces interactions nécessitent la mise en place d’un suivi rapproché jusqu’à 28 jours après le début du traitement.
Quels sont les autres traitements disponibles contre les formes graves de la Covid-19 ?
Les traitements par anticorps monoclonaux
L’Evusheld ® du laboratoire AstraZeneca
Le 9 décembre 2021, l’ANSM a décidé d’autoriser l’accès précoce à la bithérapie Evusheld (tixagévimab/cilgavimab) du laboratoire AstraZeneca.
Ce médicament est indiqué en prévention de la Covid-19, chez les personnes de 18 ans et plus, si elles sont :
- Faiblement ou non répondeurs à la vaccination, et appartenant à l’un des sous-groupes à très haut risque de forme sévère de Covid-19 tels que définis par l’ANRS-MIE (patients ayant reçu une greffe d’organe solide, patients atteints d’hémopathie lymphoïde, patients recevant un traitement par anticorps anti-CD20…),
- Ou non éligibles à la vaccination et qui sont à haut risque de forme sévère de Covid-19.
Ce médicament nécessite une prescription hospitalière et l’administration se fait par voie intramusculaire sous surveillance médicale. Il est efficace 14 jours après l’administration.
Ce médicament réduit le risque d'être infecté par la Covid-19 d’environ 80 % et apporte une durée de protection d’au moins 6 mois après l’administration d’une dose. Par ailleurs, ce traitement va simplifier l’accès des patients à risque à cette prévention car il est particulièrement adapté à un usage en ambulatoire (administration en intramusculaire tous les 6 mois).
Le Xevudy® du laboratoire GSK
La Haute Autorité de Santé (HAS) a également autorisé de façon précoce le traitement Xevudy® (aussi appelé “sotrovimab”) au début du mois de janvier 2022, suite à l’obtention d’une AMM (autorisation de mise sur le marché) au niveau européen, le 17 décembre 2021.
Ce traitement, conçu par le laboratoire GSK, fonctionne à partir d’anticorps monoclonaux. Il est destiné aux adultes et aux adolescents de12 ans et plus, à condition qu’ils pèsent plus de 40 kilos.
Ce traitement est administré par voie intraveineuse dans un établissement de santé dans lequel les patients peuvent être surveillés durant l’administration et pendant au moins 1 heure après l'administration. Il est réservé aux patients n’ayant pas besoin de supplémentation en oxygène mais qui présentent un risque accru de déclarer une forme grave de la Covid-19.
Il est recommandé de l’administrer dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes de la Covid-19.
Le Xevudy® est un anticorps monoclonal entièrement d’origine humaine qui a une double action : une action neutralisante qui empêche le virus de pouvoir se reproduire et une action puissante permettant d'éliminer les cellules déjà infectées.
La HAS souligne que ce traitement, à la différence des autres, présente un mécanisme d’action qui permet d’espérer le maintien de son efficacité sur les variants, y compris sur le variant Omicron.
Xevudy® réduit le risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19 (hospitalisation de plus de 24 heures ou décès) d’environ 80 %.
Le Ronapreve® du laboratoire Roche
La Haute autorité de santé (HAS) a accordé, le 21 février 2022, une autorisation d’accès précoce pour le Ronapreve ®, traitement curatif de la Covid-19 chez les patients âgés de 12 ans et plus à risque élevé de forme grave.
Il avait été précédemment autorisé de manière précoce pour un traitement préventif pour certains patients immunodéprimés à très haut risque de forme sévère, en août 2021.
Ce traitement ne peut être administré que sous certaines conditions :
- Les patients ne doivent pas nécessiter d’oxygénothérapie,
- Le traitement ne peut être administré que si les médicaments actuellement recommandés (Xevudy, Evusheld, Paxlovid) ne peuvent pas être prescrits,
- Il doit être administré uniquement aux patients affectés par un variant de la Covid-19 autre que le variant Omicron sur lequel il n’est pas efficace.
Le RoActemra® du laboratoire Roche
L’Agence européenne des médicaments a proposé le 6 décembre 2021 à la Commission d’autoriser l’utilisation d’un médicament monoclonal utilisant la substance de tocilizumab, d’habitude prescrit contre l’arthrite, pour lutter contre les formes sévères de coronavirus. Pour ce faire, l’agence s’appuie sur une étude concernant 4 000 personnes. L’avis favorable a été décrété le 16 février 2022.
RoActemra® est un médicament qui modifie l’activité du système immunitaire. La substance active de RoActemra® est le tocilizumab, un anticorps monoclonal. Ce médicament agit en supprimant une dangereuse « tempête de cytokines », une réaction excessive du système immunitaire au coronavirus.
Il est recommandé pour les patients recevant une corticothérapie systémique et nécessitant une supplémentation en oxygène, à l’exclusion des patients sous ventilation mécanique invasive.
Le RoActemra® a été déclaré valide pour traiter la Covid-19 sur la base des données disponibles de l’étude institutionnelle anglaise RECOVERY et de la méta-analyse de l’OMS ayant montré :
- Un effet bénéfique sur la réduction de la mortalité à 28 jours, uniquement chez les patients hospitalisés recevant une corticothérapie concomitante et nécessitant une supplémentation en oxygène à l’exclusion des patients sous ventilation mécanique invasive,
- Une absence de bénéfice clinique chez les patients ne recevant pas de corticothérapie concomitante ou nécessitant une ventilation mécanique invasive.
Les traitements actuellement disponibles contre la Covid-19 ne remplacent pas la vaccination. Ils ne peuvent être administrés que pour certains patients et dans certaines conditions. Il est recommandé de respecter les gestes barrières et de se tourner vers un professionnel de santé, en cas de diagnostic positif à la Covid-19, dès que des symptômes graves apparaissent.
Sources :
Covid-19 : accès précoce accordé au Paxlovid en traitement curatif, ANSM
PAXLOVID dans la COVID-19 : l'autorisation d'accès précoce en pratique, Vidal
Covid-19 : accès précoce accordé au Xevudy® en traitement curatif, HAS
Evusheld, une nouvelle bithérapie d’anticorps monoclonaux contre la Covid-19, autorisée en accès précoce, ANSM
Traitements par anticorps monoclonaux actuellement disponibles contre la Covid-19 et utilisation selon les variants, ANSM
ROACTEMRA (tocilizumab) (Covid-19), HAS
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