Quel est le rôle de la dopamine dans la maladie de Parkinson ?
Publié le 2 nov. 2021 • Par Candice Salomé
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative lentement évolutive, avec un retentissement important sur la qualité de vie, l’activité professionnelle et les liens sociaux.
En France, la maladie de Parkinson touche environ 200 000 personnes. Cette pathologie est plus fréquente chez l’homme que chez la femme et 25 000 nouveaux cas sont recensés chaque année.
Mais, quels sont les mécanismes de la maladie de Parkinson ? Quels en sont les symptômes ? Quel est le rôle de la dopamine ? Comment traite-t-on la maladie de Parkinson ?
On vous dit tout dans notre article !
Quels sont les mécanismes de la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui évolue différemment d’un malade à un autre.
Les symptômes qui caractérisent la maladie de Parkinson sont :
- La raideur,
- La lenteur des mouvements,
- Les tremblements au repos.
Elle se caractérise par la destruction des neurones dopaminergiques (c’est-à-dire producteurs de dopamine) impliqués dans le contrôle des mouvements du corps. Quand 50 à 70% des neurones à dopamine sont détruits, les symptômes moteurs apparaissent.
Qu’est-ce que la dopamine ?
La dopamine est un neurotransmetteur (substance libérée par le cerveau) indispensable au contrôle des mouvements du corps et surtout au contrôle des mouvements “automatiques”, comme les expressions du visage par exemple. La destruction des neurones dopaminergiques provoque ainsi un déficit en dopamine dans le cerveau obligeant le patient à penser aux mouvements à réaliser alors qu’ils étaient auparavant réalisés de façon automatique.
La dopamine est également impliquée dans le plaisir et la motivation. Cela peut expliquer les situations d’apathie ou de désintérêt ressenties par le patient.
Quels sont les premiers signes de la maladie de Parkinson ?
La maladie de Parkinson est une maladie évolutive. En ce sens, avant même que les premiers symptômes de la maladie n’apparaissent, plus de la moitié des neurones à dopamine ont déjà disparu. Le diagnostic n’est d’ailleurs souvent posé qu’à l’apparition des premiers symptômes.
Cependant, certains signes avant-coureurs peuvent exister. Les signes les plus souvent constatés sont, néanmoins, discrets.
Il s’agit :
- De la fatigue,
- De difficultés de concentration,
- D’une baisse de rendement dans la réalisation des tâches quotidiennes,
- Parfois, de dépression.
De plus, la micrographie, ou écriture de plus en plus petite, arrive souvent avant les autres signes avant-coureurs de la maladie de Parkinson (les troubles moteurs dus au déficit en dopamine entravent les mouvements pour écrire). C’est un symptôme propre à cette pathologie mais les patients concernés ou leur entourage ne le remarquent que rarement.
Quels sont les traitements de la maladie de Parkinson ?
Les traitements prescrits contre la maladie de Parkinson visent à rétablir une concentration normale de dopamine dans le cerveau.
Ainsi les principaux traitements administrés sont :
- Un précurseur de la dopamine, qui sera transformé en dopamine dans le cerveau,
- Des agonistes de la dopamine (des substances qui agissent comme la dopamine),
- Des substances qui bloquent la dégradation de la dopamine ou de son précurseur dans le cerveau afin de garder des concentrations élevées le plus longtemps possible.
Le précurseur de la dopamine : la lévodopa
La lévodopa est transformée en dopamine dans le cerveau. Il s’agit du traitement de référence contre la maladie de Parkinson et possède le meilleur rapport efficacité/ effets indésirables. Pour que cette molécule ait le temps d’atteindre le cerveau, elle est associée à une substance qui inhibe sa dégradation dans le sang (la carbidopa).
Néanmoins, la lévodopa, après plusieurs années de prise, a tendance à provoquer des mouvements involontaires, appelés dyskinésie. De fait, elle est plutôt réservée aux patients ayant développé la maladie depuis plusieurs années ou qui ne tolèrent pas les autres traitements mais également aux patients âgés de plus de 70 ans.
Pour les patients de moins de 70 ans, qui ne sont qu’au début de la maladie, les médecins préfèrent débuter avec des agonistes de la dopamine.
Les agonistes de la dopamine
Les agonistes de la dopamine sont prescrits dans les situations suivantes :
- Seuls au début de la maladie chez les patients de moins de 70 ans,
- En association avec la lévodopa pour diminuer les doses de lévodopa,
- Lorsque des fluctuations motrices apparaissent.
Dans le cerveau, ils agissent comme la dopamine et provoquent moins de mouvements involontaires que la lévodopa mais sont souvent responsables de plus d’effets indésirables tels que des nausées et des vomissements, des vertiges au réveil, une somnolence et un accès de sommeil, des hallucinations et des épisodes délirants.
De plus, chez certains patients, les agonistes de la dopamine, lorsqu’ils sont trop fortement dosés, provoquent des fluctuations de l’humeur, une hyperactivité sexuelle ou alimentaire et parfois une addiction au jeu.
Il est ainsi recommandé aux patients prenant des agonistes de la dopamine d’être suivis par un psychologue, surtout durant la période d’ajustement du traitement.
Les inhibiteurs de la dégradation de la lévodopa
Le rôle des inhibiteurs de la dégradation de la lévodopa est de maintenir des taux plus élevés de lévodopa dans le cerveau.
On en distingue deux types selon l’enzyme qu’ils bloquent :
- Les inhibiteurs de la COMT,
- Les inhibiteurs de la MAO-B.
Ils sont prescrits en association de la lévodopa lorsque le patient présente des fluctuations motrices. Néanmoins, les inhibiteurs de la MAO-B peuvent être prescrits seuls au début de la maladie lorsque les symptômes sont encore peu gênants.
Les effets indésirables de la MAO-B sont essentiellement des épisodes de confusion tandis que ceux des inhibiteurs de la COMT sont des diarrhées et des mouvements involontaires.
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