Maladie d’Alzheimer : de nouveaux traitements prometteurs !

Quels sont les dernières découvertes scientifiques concernant la maladie d’Alzheimer ? 

En France, la maladie d’Alzheimer touche 1,2 millions de personnes, selon France Alzheimer, dont 4 % avant l’âge de 65 ans. Il s’agit d’une maladie neurodégénérative se traduisant par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions cognitives. C'est une pathologie multifactorielle complexe causée par l’interaction de multiples facteurs de prédispositions génétiques et non génétiques. 

A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement curatif capable de guérir la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, la recherche avance à grands pas pour accélérer le dépistage et comprendre le fonctionnement de la pathologie… 

Parce-que la composante génétique est particulièrement importante dans la maladie d’Alzheimer, la caractériser est un enjeu majeur pour la recherche afin de mieux comprendre les mécanismes et pouvoir ainsi proposer des stratégies thérapeutiques pertinentes. 

Publiée dans la revue scientifique Sciences Advances, une étude de 2021, qui portait sur près de 400 échantillons de cerveaux prélevés après la mort de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, a permis de mieux comprendre les facteurs de progression de la maladie. En effet, jusqu’alors, les chercheurs étudiaient la maladie sur des souris de laboratoire et les résultats étaient très variables. 

Ainsi, les scientifiques ont pu découvrir que le cerveau d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer peut déjà être atteint d’amas toxiques près de 10 ans avant l’apparition des premiers symptômes. 

De façon progressive, les neurones sont envahis par deux types de lésions : la protéine Tau, qui s’accumule anormalement, et la bêta amyloïde, qui provoque l’apparition de plaques dites “séniles”. 

Le cerveau d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est plus petit que celui d’un sujet sain. En effet, l’hippocampe, partie du cerveau lié à la mémoire à court terme, rétrécit. Les amas toxiques contaminent les cellules valides de façon progressive, empêchant leur bon fonctionnement. 

Au cours de cette étude, les scientifiques ont compris qu’il fallait, en moyenne, 5 ans pour que les amas toxiques se dédoublent. Leur interprétation de ce résultat est que les neurones combattent les agrégats. Ce laps de temps est beaucoup plus long que celui imaginé en étudiant les cerveaux de souris de laboratoire. Et c’est encourageant car cela pourrait permettre d’utiliser ces 5 années pour essayer d’enlever les zones toxiques. Les scientifiques ont dont espoir de réussir à repousser l’apparition des symptômes et la dégénérescence.  

Ces découvertes ont permis de travailler sur deux nouveaux traitements. 

Qu’est-ce que le lecanemab ? 

Un nouveau médicament contre la maladie d’Alzheimer a été approuvé le 6 janvier 2023 par la Food and Drug Administration, FDA (les autorités sanitaires américaines), le lecanemab, commercialisé par les laboratoires Eisai et Biogen, sous le nom de Leqembi. 

Il s’agit d’une nouvelle biothérapie, à base d’anticorps humanisés, qui a pour objectif d’éliminer les protofibrilles de peptide amyloïde et, ainsi, de ralentir le processus d’évolution de la maladie. 

Ce traitement est prescrit aux personnes qui ont été retenues dans l’essai clinique Clarity AD. Il s’agit de patients dont l’altération des fonctions cognitives est légère ou à un stade précoce de la maladie. En effet, ce médicament devrait pouvoir permettre de ralentir la progression des symptômes qui conduisent à la dépendance. 

Le lecanemab tend à réduire significativement la charge amyloïde des patients traités, démontrant que la biothérapie remplit bien son objectif. 

Néanmoins, lors de l’essai clinique, de nombreux effets indésirables ont été identifiés sur certains patients. Il s’agit principalement de l’apparition dans le cerveau des patients de saignements (17%) et d’œdèmes (13%). 7% des participants à l’essai clinique ont dû arrêter le traitement en raison d’effets indésirables. 

Chez les patients traités, la prise de ce nouveau traitement nécessite une surveillance particulière, par la réalisation d’imageries cérébrales IRM régulières. 

Qu’est-ce que le donanemab ? 

Le laboratoire Lilly a présenté, le 3 mai 2023, des résultats positifs pour une étude clinique de phase 3, appelée TRAILBLAZER-ALZ 2 pour le donamemab. Cet anticorps monoclonal, dirigé contre la protéine amyloïde - comme le lecanemab – a été testé auprès de 1736 patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade léger, âgés de 60 à 85 ans. Ces patients présentaient des troubles cognitifs avérés associés à une imagerie amyloïde et Tau positive. 

Chez les participants à cette étude, 47% de ceux qui ont reçu le donanemab, ne présentent pas d’évolution de déclin cognitif à 1 an. En comparaison, seulement 29% du groupe ayant reçu le placebo ne présentent pas de déclin cognitif à 1 an. 

Les scientifiques ont également mesuré un ralentissement du déclin cognitif de 35% qui s’est répercuté sur la capacité des participants à réaliser des activités quotidiennes. 

Néanmoins, tout comme pour le lecanemab, d’importants effets secondaires sont à signaler, dont des hémorragies cérébrales (ARIA) qui restent les plus dangereux. Il en existe deux types : 

• Les ARIA-E, dont le taux d’apparition est de 24% chez les participants traités, 
• Les ARIA-H, dont le taux d’apparition est de 31,4% chez les participants à l’essai clinique. 

Au vu des résultats obtenus lors de cet essai clinique, une soumission à la FDA pour une autorisation de mise sur le marché américain va prochainement être déposée.

Ces annonces montrent que la recherche sur les traitements contre la maladie d’Alzheimer progresse de manière significative. Ces résultats sont porteurs d’espoir pour les patients et leurs proches, ainsi que pour les médecins du monde entier.