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L'impact psychologique de la Covid-19

Publié le 9 nov. 2020 • Mis à jour le 25 nov. 2020 • Par Gilda Teissier

Lorsque nous parlons des conséquences de la Covid-19, nous pensons généralement aux effets physiques et économiques. Mais nous négligeons souvent l'impact psychologique que la pandémie peut avoir sur la population.
Le changement d'habitudes, l'isolement social, la peur des contacts humains, et même les pertes monétaires et humaines ne sont pas des problèmes que l'on peut facilement surmonter. 

Quelles sont les principales conséquences psychologiques de la COVID-19 ? Comment savoir si je souffre de ces conséquences psychologiques ? Est-ce que tout le monde est en danger ? Que puis-je faire pour prendre soin de ma santé mentale ?

On vous dit tout dans notre article !

L'impact psychologique de la Covid-19

Quelles sont les principales conséquences psychologiques de COVID-19 ?

L'humanité a déjà connu de nombreuses pandémies, mais la sensibilisation à la santé mentale est quelque chose d'assez récent. Néanmoins, nous en savons beaucoup sur l'impact psychologique que peuvent avoir les guerres ou les catastrophes naturelles, notamment le SSPT (syndrome de stress post-traumatique). Et ce type de choc ou de perturbation ressemble, d'un point de vue psychologique, à l'urgence de santé publique que nous connaissons aujourd'hui.

Selon une étude psychologique récente, les principales conséquences psychologiques qui sont actuellement observées et qui continueront à se développer dans les mois et même les années à venir sont :

  • La dépression : elle peut avoir de nombreuses sources, soit des personnes déjà sujettes à la dépression, qui avec tous ces changements estiment que c'est trop lourd à gérer, soit des personnes qui n'en ont jamais fait l'expérience, mais qui, en raison d'un ensemble de circonstances, pour la plupart décrites dans la liste ci-dessous, se retrouvent à lutter pour garder leur ancienne personnalité. 
  • L'incertitude : c'est le sentiment de ne pas savoir ce qui se passe ou quand la situation va se terminer. L'incertitude crée un stress qui peut générer de l'anxiété, et s'il n'est pas bien traité, peut déclencher une anxiété ou un stress chronique. Un autre risque lié à cette situation est le sentiment d'avoir besoin de rechercher constamment des informations, ce qui ne conduit qu'à être sur-informé et probablement trop anxieux. 
  • L'anxiété et la peur : ces émotions sont une conséquence de l'incertitude générée par la Covid-19. Des pensées catastrophiques et anticipatives peuvent survenir, qui vous placent dans le pire et le plus improbable des scénarios, et génèrent donc un grand malaise.
  • Le stress : il peut être causé par l'incertitude, la perte d'un emploi, la peur de l'infection, l'ennui ou la perte d'un être cher. Il peut également entraîner des comportements tels qu'une consommation accrue d'alcool, de tabac et même de drogues
  • La solitude : c'est particulièrement le cas dans les pays où le confinement est imposé et où les gens sont obligés de rester chez eux. Néanmoins, même dans les pays où le confinement n'est pas requis, continuer à voir son entourage et ne pas pouvoir les toucher ou passer autant de temps qu'auparavant avec eux peut entraîner un sentiment de solitude.
  • La peur du contact avec les autres ou de quitter la maison : une peur extrême de l'infection, voire des symptômes du trouble obsessionnel compulsif (TOC), peut se manifester chez les personnes qui ont été surinformées sur la Covid-19. La peur peut également se manifester chez les personnes qui ont recours à des routines d'hygiène intensives pour éviter l'infection ; ces routines peuvent temporairement contribuer à réduire l'anxiété, mais aussi se transformer en TOC
  • La somatisation : elle peut être définie comme la manifestation physique de la détresse psychologique et va de pair avec la peur et le SSPT. On constate une augmentation des cas de personnes qui ont le sentiment d'être atteintes d'une maladie inexistante, tout cela en raison de l'anxiété et de la dépression.
  • Le stress post-traumatique : cette dernière conséquence peut se manifester de différentes manières : insomnie, rêves liés à la pandémie, dissociation de la réalité, toxicomanie, etc.

De plus, des problèmes moins apparents ont également été constatés, notamment chez les personnes qui vivent dans des pays où le confinement a été imposé et qui continuent à travailler. Il a été démontré que ces personnes éprouvent de plus grandes difficultés à se concentrer, ce qui les rend moins efficaces dans leur travail et entraîne un sentiment de rejet de soi et du travail.Pour les personnes souffrant d'une maladie chronique, l'épidémie peut, non seulement, apporter tous les effets mentionnés ci-dessus, mais peut également entraîner des complications dans la manière dont elles gèrent leur santé, provoquant ainsi un stress supplémentaire dû au manque d'informations ou de soutien.

Est-ce que tout le monde peut être touché par l'impact psychologique de la Covid-19 ?

Oui, tout le monde est en danger, car nous sommes tous des êtres sociaux ayant un grand besoin d'interagir et qui luttant constamment pour s'adapter au changement. Cependant, certains groupes sont plus vulnérables que d'autres. D'une part, les personnes atteintes par une maladie chronique sont touchés à différents niveaux par la pandémie et peuvent avoir un accès limité à leurs traitements ainsi qu'un stress supplémentaire au vu de la pathologie. Au sein de ce groupe, les personnes atteintes de maladies psychiatriques sont les plus vulnérables et doivent continuer à prendre leur traitement sans aucune interruption possible et demander de l'aide si tout cela commence à leur sembler trop pénible.

D'autre part, selon Lauren Brinkley-Rubstein, Professeur agrégée de médecine sociale à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill, les groupes les plus exposés aux effets psychologiques de la Covid-19 sont les femmes, les jeunes et les travailleurs de la santé ou les aidants. De plus, contrairement à la croyance populaire, les personnes qui vivent seules, en confinement, ne sont statistiquement pas plus à risque que les personnes vivant le confinement avec leur famille ou leurs amis. En effet, toutes les situations familiales ne sont pas idéales et ainsi, la santé mentale peut donc se détériorer. Par conséquent, le plus grand risque est de se trouver dans un environnement qui ne vous aide pas à être calme et heureux

Comment savoir si je ne souffre pas déjà de certaines conséquences psychologiques ? 

En plus d'être conscient que vous ressentez l'un des symptômes ou malaises psychologiques mentionnés précédemment, vous pouvez également souffrir des conséquences psychologiques liées à la Covid-19 si vous constatez que vous ne vous comportez pas comme d'habitude

"Des choses quotidiennes de base, comme ne pas se sentir motivé pour prendre une douche ou avoir un sommeil agité, peuvent être un signe"

Selon le professeur Shankman de la faculté de psychiatrie de l'UIC, si vous remarquez une grande différence dans votre fonctionnement quotidien, comme le fait de ne pas pouvoir vous concentrer sur votre travail ou vos tâches ou de ne pas vous occuper de vos enfants, de ne pas vouloir sortir même si c'est nécessaire, de perdre l'intérêt pour les choses que vous aimiez, d'avoir moins d'énergie, des sautes d'humeur... Il est recommandé de demander de l'aide.

Que puis-je faire pour prendre soin de ma santé mentale ?

Il existe de nombreux conseils que vous pouvez suivre afin de garder votre esprit sain pendant ces périodes et qui peuvent vous aider à faire face à toutes les pensées et situations négatives qui peuvent découler de cette pandémie.

Créez ou maintenez une routine quotidienne qui vous permette de rester motivé et d'avoir des interactions, afin que l'isolement social et le découragement ne deviennent pas vos habitudes. Le professeur Shankman conseille de maintenir une routine similaire à celle que vous aviez avant d'être obligé de vous isoler, par exemple, en continuant à vous lever à la même heure chaque jour, en vous habillant pour le travail comme vous le feriez normalement et en faisant un peu d'activité physique. Cela inclut la socialisation, même si vous ne pouvez plus le faire comme avant, des outils comme les appels vidéo peuvent vous aider à rester en contact avec vos amis et votre famille

Apprenez de nouvelles techniques de relaxation pour réduire les niveaux d'anxiété et éviter les taux élevés d'abus d'alcool et de drogues. Ces techniques peuvent également être utiles en cas de symptômes de SSPT et de peurs.

Réduisez le temps que vous passez à chercher des informations sur la Covid-19 et consacrez-le à un passe-temps que vous aimez vraiment. Cela vous aidera à éviter les pensées et les anticipations catastrophiques, ainsi que le stress inutile.

Continuez à prendre votre traitement comme vous le faisiez avant que tout cela ne commence et essayez de vous en tenir autant que possible aux recommandations de votre médecin. C'est un fait que les hôpitaux et les médecins soient débordés de travail en raison des victimes de la pandémie, mais beaucoup d'entre eux continuent de voir leurs patients et offrent même une assistance et des consultations en ligne

Recherchez une aide professionnelle si vous pensez en avoir besoin. Le gouvernement a mis en place un numéro vert unique que l'on peut contacter si l'on ressent le besoin d'être soutenu psychologiquement : 0 800 130 000. Ce numéro est gratuit depuis tous les téléphones et disponible 7j/7, 24h/24.

En résumé :

Les experts s'accordent à dire qu'il pourrait y avoir un impact durable sur nous tous, car nous sommes contraints d'endurer des obstacles que la plupart d'entre nous n'ont jamais rencontrés auparavant. Il faut donc tenir compte du fait que les effets psychologiques peuvent apparaître tardivement et présenter une tendance à devenir chroniques, comme c'est le cas habituellement au cours d'un stress post-traumatique, et d'autres pathologies liées aux mesures du confinement.

Il ne faut donc pas oublier que la santé mentale est aussi importante que la santé physique. Il est dans votre intérêt d'être votre propre allié et de vous montrer un peu d'amour en n'ayant pas peur ou honte de demander de l'aide si vous sentez que quelque chose ne va pas bien.

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30 commentaires


delphine7
le 14/11/2020

Pour moi, le plus dur c'est de ne plus pouvoir rencontrer mon ami qui a fait 3 AVC en 2017.  Depuis qu'il était sorti de l'hôpital, j'essayais de lui réapprendre à parler, à écrire et je lui faisais faire de la rééducation neurovisuelle. Après le premier confinement, il avait beaucoup régressé et là, j'ai peur que ça soit encore pire.


avatar
Utilisateur désinscrit
le 14/11/2020

oui , le manque de pouvoir se déplacer a plus d'un km pour atteindre une de mes plages et dunes préferée, la foret, y promener mon chien, également le manque de contact humain, tout cela me  soumet a un semblant de stress. que je combat en m'efforcant de vivre ma vie quotidienne depuis le décès de ma femme , du mieux possible ...ET VOILA ! il faut vivre du mieux possible pour ce qu'il en reste à vivre.


aquarella
le 14/11/2020

dans mon cas le Covid m'empêche de trouver du travail ça a commencé début mars j'ai fait un stage de 15 jours, ma maitre de stage était en arrêt maladie le deuxième jeudi, je me suis pas trop affolée sauf que le lundi avant le confinement on m'a téléphoné pour me dire qu'elle avait le covid avéré, j'ai attendu les 14 jours pour savoir si j'allais l'avoir ou pas. Mes beau parent l'ont eu tout les deux, ils travaillaient pendant le premier confinement, un voisin est partis en ambulance et j'ai connu deux autres cas. J'avais réussi le stage mais tout les mois ils reculent pour la décision de m'embaucher ou pas, c'était dans un ESAT.

Cette semaine j'ai trouvé une mission d'intérim, j'ai commencé lundi à 9 h et à 14 h l'entreprise a fermé car il y avait eu 4 cas covid, ça me tourne autour quand même, je n'ai pas fait le test car je n'étais pas cas contact, j'attend l'ouverture pour voir si ils auront besoin de moi ou pas. Donc oui concrètement le covid m'empêche de trouver du travail, il faut juste se dire que tout passe, cette pandémie va passer et je vais trouver du travail, alors patience....

Oui quand on travaille pas on se sent enfermé, depuis plus d'un mois j'ai mal aux jambes j'ai 55 ans et je me sens comme une vieille de 90 ans, j'ai du mal à me lever de ma chaise alors qu'avant le confinement je faisais 2 h de rock et 1 h d'aquagym, marcher un peu autour de chez moi en ville ne suffit pas, ça dégrade ma santé concrètement, ça agit sur le moral aussi forcément, je suis en obésité morbide donc fragile, le covid "me tourne autour" mais j'en suis à me dire que si j'en meurt je serais débarrassée de mes souffrances physique et psychique, si ça doit se passer comme ça, ça se passera comme ça, tout passe cette pandémie passera c'est tout 


mamilala
le 14/11/2020

Que de témoignage qui me parle...

Ce qui me choque le plus c'est les incohérences des mesures prises. Sortir marcher 1 h a pas plus de 1 km de chez nous, franchement on se moque de nous. Les cimetières ouverts mais on doit rester dans sa région...Les messes du dimanche interdites et pourtant le protocole appliqué (gel, une place sur deux d'utilisée, masque) les églises sont loin d'être envahie par la foule... Les petits commerces fermés, les grandes surface ouvertes... l'autorisation de sortie à cocher sans savoir toujours laquelle me concerne, d'où la peur d'être controlée...Si bien quà part le kiné 1 fois par semaine, je ne sors pas. Bien sûr la peur d'être contaminée pour moi, les enfants et petits enfants.

Peur et incompréhension de ces mesures qui de plus changent comme bon leur semble...je me sens vraiment mal, en prison, la vie sociale même avec le téléphone ou internet, est devenue inexistante. L'actualité est si anxiogène que j'ai l'impression d'avoir vieillis de 10 ans cette année...Les douleurs d'arthose avec la fibromyalgie sont si intense que le moral ne peut pas être au beau fixe.

Bien amicalement à vous 


nicolas2
le 14/11/2020

@aquarella bonjour

gardez surtout le moral, vous vous en sortirez

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