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Coronavirus et maladies chroniques

Publié le 19 mars 2020 • Mis à jour le 26 mai 2020 • Par Camille Dauvergne

Face à l’actuelle épidémie de SARS-Cov2 (coronavirus), il est important de rappeler que les patients souffrant de pathologies chroniques ou de cancers et les personnes âgées de plus de 70 ans sont plus à risque de développer une forme grave de l’infection. Le Haut Comité de Santé Publique (HCSP) a émis, le 14 mars 2020, des recommandations précises pour ces patients.

Coronavirus et maladies chroniques

Quelles sont les maladies chroniques les plus à risque ?

Selon le HCSP, le risque de développer une forme grave de l’infection par le SARS-Cov2 est plus élevé si :

  • Vous présentez des antécédents cardiovasculaires comme une hypertension artérielle compliquée, un antécédent d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou de coronaropathie, une chirurgie cardiaque ou encore une insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV.  
  • Vous êtes diabétique insulinodépendant non équilibré ou présentez des complications du diabète. L’augmentation non contrôlée de la glycémie due au diabète peut altérer le système immunitaire, qui aura plus de mal à défendre votre corps contre les maladies infectieuses et leurs complications. Les infections peuvent aussi déséquilibrer votre glycémie et/ou aggraver certaines complications du diabète que vous présentez déjà.
  • Vous êtes atteint d’une pathologie respiratoire chronique comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou l’asthme. Une infection virale telle que COVID-19 peut entraîner une décompensation de la pathologie respiratoire existante.  En effet, l’asthme comme la BPCO affectent les voies pulmonaires qui sont donc plus vulnérables face à un virus causant des complications respiratoires.
  • Vous avez une insuffisance rénale chronique et vous êtes dialysé. Le risque s’explique, comme pour l’ensemble des pathologies chroniques, par la fragilité et l’affaiblissement de vos défenses immunitaires.
  • Vous avez un cancer et vous êtes sous traitement. Beaucoup de traitements des cancers peuvent diminuer vos défenses immunitaires et vous fragiliser face à des infections.
  • Vous êtes atteint d’une maladie auto-immune ou auto-inflammatoire, comme la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique, les vascularites ou encore les myopathies inflammatoires. Le principal risque de complications vient de l’altération possible de votre système immunitaire, à cause des complications de la pathologie ou bien des traitements immunosuppresseurs et corticoïdes. Cependant, il est très important de bien suivre les recommandations concernant vos traitements, de ne pas les arrêter volontairement et de vous adresser à votre médecin traitant avant toute chose (voir les recommandations ci-dessous).
  • Vous présentez une cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh
  • Vous présentez une obésité morbide (IMC > 40 kg/m²). Le risque a été considéré selon l’analyse des données disponibles pour d’autres infections respiratoires telles que la grippe A(H1N1)09.

Quelles sont les autres personnes fragiles ?

  • Les patients âgés de plus de 70 ans. En effet, plus l’âge augmente plus les défenses immunitaires s’affaiblissent et ne permettent pas de lutter correctement contre une infection telle que COVID-19.
  • Les patients fragiles et immunodéprimés. Que ce soit une immunodépression congénitale ou acquise, il convient d’être vigilant face aux symptômes.
  1. Immunodépression congénitale (déficit en éléments de la réponse immunitaire présent dès la naissance)
  2. Immunodépression acquise, c’est-à-dire secondaire à :
    - des médicaments : chimiothérapies anti-cancéreuses, immunosuppresseurs, biothérapies, corticothérapie à dose immunosuppressive
    - une infection au VIH non contrôlée ou avec un taux de lymphocytes T CD4 < 200/mm³
    - une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques. Pour information, les responsables des équipes de greffe françaises et l’Agence de la biomédecine ont décidé, lundi 16 mars, de suspendre les activités de prélèvement d’organes et de greffe en raison de la crise du coronavirus. Il existe en effet un risque très élevé pour le receveur si le donneur est contaminé par le SARS-Cov2. De plus, la surcharge actuelle des services de réanimation ne permet pas une prise en charge optimale des donneurs décédés, ni des patients transplantés.  
    - une hémopathie maligne en cours de traitement


Votre médecin vous a prescrit des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) : que faire ?

La Direction générale de la Santé rappelle que le traitement d’une fièvre mal tolérée ou de douleurs dans le cadre du COVID-19 repose sur le paracétamol (Doliprane, Efferalgan..), sans dépasser la dose de 3 g/jour. Les AINS (ibuprofène,Voltarène,Bi-profenid, kétoprofène, Profenid...) en libre service, sans ordonnance, doivent être proscrits pour soulager les symptômes du COVID-19.
Cependant, si des AINS vous ont été prescrits par votre médecin dans le cadre de votre maladie chronique, vous devez poursuivre votre traitement. Si vous ressentez des symptômes de l’infection, contactez votre médecin par téléphone ou en téléconsultation avant de modifier votre traitement.

Vous êtes sous traitement immunosuppresseur, biothérapie ou corticoïdes :  quelle est la démarche à suivre en cas de symptômes ?

- Si vous êtes atteint d’une maladies auto-immune ou auto-inflammatoire sous traitement immunosuppresseurs, biothérapie ou corticothérapie, la filière spécialisée FAI²R recommande certaines mesures spécifiques en plus des recommandations générales comme :

  • ne pas arrêter de manière systématique ses traitements immunosuppresseurs et biothérapies, sauf en cas de signes d'infection (fièvre, toux, difficultés respiratoires, courbatures…) et uniquement sur avis médical du médecin référent qui vous suit pour votre pathologie ou de votre médecin de famille ;
  • ne pas arrêter sa corticothérapie sans avis médical.

- Si vous avez développé un cancer, la Ligue nationale contre le cancer recommande : 

  • de ne pas interrompre vos traitements sans l’avis de votre médecin, de continuer les soins à domicile en restreignant les sorties et visites, ou bien de continuer les traitements au centre de soins en fonction des recommandations de l’équipe médicale.
  • si vous suivez des soins post-cancer, respectez strictement les recommandations générales, et contactez votre médecin pour toute question relative aux soins
  • si vous suivez des soins de supports post-cancer, notamment dans les centres, une interruption temporaire est préférable dans les foyers épidémiques actifs, et si vous ressentez des symptômes de l’infection, ne vous rendez pas dans les locaux, contactez votre médecin traitant.


Comment vérifier si vos traitements pourrait présenter un risque potentiel d’aggraver vos symptômes ?

Si vous avez des questions sur vos traitements en cas de COVID-19, vous pouvez vous renseigner en utilisant le site suivant : https://www.covid19-medicaments.com/
En quelques clics, vous pourrez vérifiez si un médicament pourrait présenter un risque potentiel d’aggraver vos symptômes.

La Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique, en partenariat avec le Réseau Français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance  le Collège National des Enseignants de Thérapeutique et le Collège National de Pharmacologie Médicale met en place ces pages qui recensent des questions-réponses pour le grand public sur le médicament dans le cadre de prévention de l’épidémie COVID-19.

Pour accéder aux questions et aux réponses : https://www.pharmacol-fr.org/covid19-foire-aux-questions


Mon médecin m’a vacciné contre la grippe, le pneumocoque, etc. est-ce que je suis protégé ?

Les vaccins contre la grippe et le pneumocoque, ainsi que tout autre vaccin spécifique ne protègent en aucun cas contre une infection par le coronavirus. Il n’existe pas de vaccin pour se protéger du SARS-Cov2 (coronavirus) actuellement.

Quand et comment contacter son médecin ?

Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, la conduite à adopter est la suivante : 

  • J’ai des symptômes (toux, fièvre) qui me font penser au Covid-19 : je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin avant de me rendre à son cabinet ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation.
  • Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et signes d’étouffement, j’appelle le SAMU - Centre 15. 
    Dans ces situations, il ne faut pas utiliser les transports en commun, pas se rendre directement chez votre médecin traitant, ni aux urgences, ni dans le service qui assure le suivi habituel de votre maladie auto-immune, auto-inflammatoire ou de votre cancer.

Comment faire pour renouveler mon ordonnance ?

Compte tenu de la situation sanitaire, un arrêté paru au Journal officiel du 15 mars 2020 autorise les pharmaciens d’officine à dispenser le nombre de boîtes de médicaments nécessaire à la poursuite de votre traitement jusqu’au 31 mai 2020, dans le cas où l’ordonnance est expirée et que vous n’avez pas pu la faire renouveler par votre médecin. Cela est valable pour l’ensemble des médicaments sauf pour les médicaments stupéfiants et assimilés stupéfiants.

Pour rappel, un numéro vert répond en permanence à vos questions, 24h/24 et 7j/7 : 0 800 130 000

Attention, la plateforme téléphonique n’est pas habilitée à dispenser des conseils médicaux, si vous présentez des premiers signes d’infections respiratoires (fièvre ou sensation de fièvre, toux) restez chez vous et appelez votre médecin. Si les signes s’aggravent, appelez le 15 ou le 114 pour les personnes ayant des difficultés à parler ou entendre.

La Ligne C, 1ère ligne téléphonique d’information sur le COVID-19 destinée aux personnes vivant avec une maladie chronique, 9h-17h et 7j/7 : 01 41 83 43 06

La ligne C n’est pas une consultation médicale et ne la remplace pas. Elle apporte des conseils, une orientation et de la chaleur humaine grâce à l’écoute bienveillante d’une trentaine d’écoutants, qui sont tous formés préalablement aux entretiens. Elle permet de désengorger les appels d’urgence et les secrétariats médicaux. 

Cet article vous a-t-il été utile ? Avez-vous d’autres choses à partager à la communauté ?
Bon courage à tous, prenez soin de vous !

38 commentaires


Pépéjoss
le 29/03/2020

Bonjour,

Diabétique de Type 2 mais stabilisé et équilibré par un traitement de metformine (stagid), idem pour HTA maintenue par un traitement de IEC (ibesartan), donc bien que ces pathologies soit sous contrôle, ais-je  un risque accrue face au Covid19.

Merci de vos éclaircissements

Jocelyn 


orchidée27
le 30/03/2020

Bonjour Camille.

Merci pour tous ces conseils & votre dévouement.

Prenez soin de vous.

Cordialement.

Orchidée27.


avatar
Utilisateur désinscrit
le 03/04/2020

Bonjour

Moi j'ai une spondylarthrite et sous anti tnf 

J'ai été malade la semaine juste avant le confinement donc j'avais arrêté mon traitement par anti tnf 

Voyant cette pandemie et nous personnes à haut risque il faut bien le dire puisque non seulement la maladie auto immune affecte notre système immunitaire et les anti tnf également j'ai décidé d'arrêter mon traitement 

Oui parce que j'etais déjà fragile et souvent malade avant l'épidémie donc je ne veux pas prendre de risques

Je suis confinée chez moi heureusement que j'ai pas mal de terrain car cela me permet de me promener 

Merci aux personnes qui pourraient me donner dew conseils ou me rassurer sur les risques ou les mesures à prendre 

Il faut que je vous dit aussi que je suis aesh ( avs ) et que je travaille dans les ecoles avec les élèves handicapés 

Bon courage à tout le monde 


avatar
Utilisateur désinscrit
le 03/04/2020

Je présente toutes les caractéristiques d'un individu à risque devant le covid-19. J'ai 72 ans, je suis diabétique du type avec une glycémie peu équilibrée et je souffre d'insuffisance rénale. Début mars j'ai eu une toux persistante et génante, mais sans fièvre. Sur l'insistance de ma famille, j'ai consulté un médecin le 10 mars, qui m'a precrit une radio des poumons et un examen d'urine, car j'avais des difficultés à uriner. La radio des poumons était normale, mais j'avais une infection urinaire qui a été traitée par des antibiotiques. Le 15 mars j'étais assesseur et je me rendais hors du bureau de vote quand j'avais une quinte de tous. Depuis mon infection urinaire ainsi que ma toux ont disparus. Je pensais reprendre mes promenades, hélas le confinement m'en empêche. Je suis bien sûr inquiet vu mon état général médiocre et je souhaiterais un test du covid-19 pour savoir si la toux du début mars était une toux "normale" ou la conséquence d'un covid-19 sans gravité pour moi. J'espère que ce test sera proposé aux personnes souffrant comme moi d'une ALD.

Je voudrais aussi indiquer, que suite à la crise du coronavirus, les pharmacies ont des difficultés d'approvisionnement. Dans mon cas, mon diabétologue m'avait prescrit de prendre l'insuline rapide FIASP, qui manquait dans ma pharmacie usuelle, et j'ai du revenir à l'insuline APIDRA. Ce n'est pas grave pour moi, mais c'est un signe inquiétant pour les diabétiques, qui ont un besoin vital d'insuline.


charham
le 04/04/2020

je suis atteint d'une rhinite saisonnière depuis plus de 2 mois et je me suis plus inquiété depuis l'apparition de cette maudite maladie de corona  mais je me sent beaucoup mieux avec l'aide de ma femme et mes filles qui m'ont beaucoup aidé dieu merci ..je l'ai échappé belle

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