Comment la grisaille agit sur notre moral
Publié le 22 janv. 2018
Les longues périodes sans changement d'intensité de lumière influent sur le moral des plus fragiles. Et le mauvais temps isole encore davantage les personnes âgées.
Il est difficile actuellement d'éviter, en préambule à toute discussion, la question du mauvais temps. Cette morne plaine d'une météo atone et sans contraste mortifie tous les esprits. Mais ce mauvais temps est-il forcément toxique pour notre santé physique et mentale ?
Pour les experts, le manque d'ensoleillement est préjudiciable à la santé mentale, mais uniquement pour des personnalités déjà vulnérables. La grisaille pourrait être un facteur de dépression pour certaines d'entre elles. Plus précisément, selon les spécialistes, ce serait plutôt le manque de variation de la luminosité qui serait en cause. De longues périodes sans changement d'intensité de la lumière peuvent altérer l'humeur des personnes fragiles.
D'ailleurs, le concept de dépression saisonnière a été conçu dans les pays à faible ensoleillement hivernal, comme la Suède ou la Finlande. Dans quelques cas, des traitements à base de luminothérapie peuvent soulager les symptômes s'il s'agit d'une vraie dépression saisonnière. Des études biologiques ont mis en évidence, lors de longues périodes sans ensoleillement, des transformations des sécrétions d'hormones telles que la mélatonine, qui joue un rôle dans le sommeil, de la sérotonine, impliquée dans l'humeur, et du cortisol, qui influence plusieurs fonctions dans l'organisme.
Vitamine D et rhumatismes
Il faut aussi mettre en exergue le cas particulier des personnes âgées. Depuis la canicule de 2003, la société française se mobilise chaque année pour aider les personnes âgées en cas de grandes chaleurs. Des campagnes de communication sur le thème "Occupez-vous de vos voisins, de vos parents âgés" sont lancées chaque année. Mais le mauvais temps est aussi très difficile à vivre pour nos aînés. Car, lorsqu'il pleut et qu'il fait froid, ils arrêtent de sortir, restent confinés chez eux, souffrent plus de solitude, font moins de marche.
La solitude est un facteur de risque important de développer une dépression, une maladie d'Alzheimer. Le fait de moins bouger majore le risque de dépendance. Par ailleurs, l'ensoleillement induit la production de vitamine D, nécessaire à la qualité de la densité osseuse. Depuis quelques années, cette vitamine est dotée de mille vertus, elle contribuerait à la lutte contre le cancer, les infections et toutes sortes de maladies. Les personnes enfermées chez elles du fait d'une météo peu clémente en sont particulièrement privées.
Par ailleurs, les personnes âgées se plaignent pendant certaines saisons, froides ou humides, d'une recrudescence de leurs douleurs rhumatismales. Personne n'a jamais pu comprendre pourquoi, ni le vérifier de manière très scientifique. Mais il n'y a pas de raison de ne pas les croire.
Vivement l'été !
Le Figaro Santé
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