Cancer colorectal : quels sont les premiers signes de la maladie ?
Publié le 15 juil. 2022 • Par Candice Salomé
Les cancers du côlon et du rectum sont regroupés sous le nom de cancer colorectal. Ils se développent à partir de cellules qui tapissent la paroi interne du côlon ou du rectum.
C’est l’un des cancers les plus fréquents en France. Il touche, chaque année, plus de 43 000 personnes et cause 17 000 décès. Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse.
Mais alors, quels sont les premiers signes du cancer colorectal ? Comment en est-on diagnostiqué ? Quelle est sa prise en charge ?
On vous dit tout dans notre article !
Quels sont les premiers signes du cancer colorectal ?
Généralement, le cancer colorectal évolue de façon silencieuse, c’est-à-dire sans provoquer le moindre symptôme. Cela dure parfois plusieurs années. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, il s’agit surtout de douleurs abdominales, d’une modification du transit intestinal et de présence de sang dans les selles.
Les douleurs abdominales peuvent être plus ou moins intenses, localisées ou, au contraire, diffuses. Cela peut ressembler à des crampes abdominales causées par des ballonnements et elles ne poussent pas toujours le patient à consulter un professionnel de santé.
La modification du transit intestinal peut se traduire par une diarrhée ou une constipation soudaine qui se prolonge dans le temps. Il peut également être observé une alternance entre diarrhée et constipation.
Quant à la présence de sang dans les selles, elle peut, parfois, être imperceptible. Le sang n’est pas toujours rouge vif mais peut être noir ou brun, se confondant ainsi avec la couleur des selles.
Une envie constante d’aller à la selle et des sensations inhabituelles au moment de les éliminer peuvent se faire ressentir.
A mesure que le cancer colorectal évolue, une masse palpable au niveau de l’abdomen peut se former.
Enfin, l’état de santé général du patient peut se détériorer et un amaigrissement, une fatigue inexpliquée, une anémie ou des épisodes de fièvre peuvent être observés.
Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ?
Plusieurs facteurs peuvent favoriser la survenue d’un cancer colorectal. Le risque s’accroît lorsque ces facteurs s’accumulent.
Le risque de faire face à un cancer colorectal augmente après 50 ans. L’âge moyen du diagnostic est d’environ 70 ans.
De plus, le fait d’avoir déjà eu un cancer colorectal accroît le risque qu’il se développe de nouveau.
Le diagnostic d’une tumeur bénigne de type polype du rectum ou du côlon augmente également le risque de cancer colorectal.
Des habitudes liées au mode de vie sont également connues comme étant des facteurs de risque :
- Un régime alimentaire riche en charcuterie et en viande rouge,
- Une alimentation pauvre en fibres,
- Le surpoids ou l’obésité,
- La sédentarité,
- Le tabagisme,
- Une consommation d’alcool excessive.
Les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique), surtout lorsqu’elles s’étendent à tout le côlon et évoluent depuis plus de 10 ans, nécessitent de pratiquer des coloscopies régulières permettant de détecter un potentiel cancer colorectal.
Enfin, il est essentiel de connaître ses antécédents familiaux de santé car le risque est accru si un parent du premier degré (mère, père, sœur ou frère) a eu un cancer colorectal avant 60 ans. Le risque est d’autant plus augmenté si deux parents du premier degré ont eu un cancer colorectal et ce, quel que soit l’âge de survenue de ce cancer.
Comment est diagnostiqué le cancer colorectal ?
Si quelques-uns des symptômes décrits plus haut sont remarqués, il est important d’en parler à son médecin traitant lors d’une consultation.
Ce dernier effectuera un examen clinique et, si besoin, adressera le patient à un médecin spécialisé en gastro-entérologie.
En cas de symptômes rectaux, le médecin spécialisé en gastro-entérologie peut effectuer une rectoscopie permettant de visualiser, grâce à un endoscope rigide, le rectum. Cet examen ne nécessite pas de préparation.
Généralement, le médecin gastro-entérologue prévoit également la réalisation d’une coloscopie sous anesthésie générale. Cet examen consiste en l’introduction dans le rectum puis le côlon d’un tube souple muni d’une très petite caméra permettant de visualiser les parois internes du rectum et du côlon. Si des lésions sont détectées, une pince permet d’effectuer des prélèvements (biopsies) ou de les retirer pour pouvoir ensuite les analyser.
L'examen anatomopathologique des prélèvements permet de confirmer ou non le diagnostic du cancer colorectal et de préciser de quel type de lésions il s’agit.
Quelle est la prise en charge et les traitements du cancer colorectal ?
Les examens complémentaires
Si un cancer colorectal est diagnostiqué, un bilan sanguin permettra d’évaluer l’état de santé général du patient et mesurera le taux de concentration d’un marqueur tumoral appelé ACE (antigène carcino-embryonnaire).
Un bilan complémentaire mesurera l’étendue du cancer colorectal et son éventuelle extension vers d’autres organes :
- Dans tous les cas : un scanner du thorax, de l’abdomen et de la région pelvienne (bassin),
- Selon les cas :
- Une échographie de l’abdomen et du bassin,
- Une IRM de l’abdomen,
- Une tomographie par émission de positons (appelée TEP-scanner, TEP SCAN ou PET SCAN) : cet examen repose sur l’injection dans le sang de glucose faiblement radioactif. Les cellules cancéreuses (plus actives que les cellules normales) assimilent et consomment davantage le glucose. La radioactivité étant repérable par cette technologie, l’examen permet d’obtenir des images précises des zones de l’organisme riches en cellules cancéreuses.
Ce bilan complet permet de définir la prise en charge et le projet thérapeutique.
Les traitements
Les modalités du traitement sont adaptées à chaque cas et décidées en concertation entre le chirurgien, le radiothérapeute, l’oncologue et le médecin traitant.
Selon chaque cas, le traitement fait appel à une ou plusieurs techniques : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et/ou thérapies ciblées. Les modalités de traitement sont expliquées au patient lors d’une consultation spécifique. Si le patient donne son accord pour le traitement qui lui est proposé, il lui sera remis un document appelé “programme personnalisé de soins (PPS)”.