Au CHU de Dijon, les enfants vont au bloc opératoire en voiture électrique
Publié le 6 mars 2018
L’hôpital s’est doté de ces jouets qui permettent d’apaiser l’anxiété des jeunes patients avant leur opération.
Pour apaiser l’inquiétude des jeunes patients avant leur intervention chirurgicale et les aider à dédramatiser ce moment difficile, le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon a eu une idée pour le moins originale. Depuis le début de l’année, les enfants peuvent se rendre au bloc opératoire dans l’une des trois mini-voitures électriques mises à leur disposition. L’objectif ? Divertir les enfants pour leur faire transitoirement oublier qu’ils sont dans un hôpital et ainsi de limiter, voire éviter, de leur administrer des médicaments contre l’anxiété.
Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du projet "Patient debout", n’est pas isolée : en janvier dernier, l’hôpital de Valenciennes s’était également doté de ces jouets grandeur nature. "Cette démarche rend le patient acteur de sa prise en charge en valorisant son autonomie", explique le CHU de Dijon dans un communiqué, qui ajoute que les petites voitures contribuent à "la démystification du bloc opératoire".
Un constat partagé par les soignants. "Grâce à ces voitures, les enfants sont moins tendus et les parents aussi, explique Clémence Cavin, cadre au sein du service de pédiatrie du CHU de Dijon. On a une ambiance beaucoup plus sereine dans les couloirs. Il y a beaucoup moins de pleurs et de cris qu’auparavant. À présent, l’enfant coopère totalement."
Gérer l’anxiété préopératoire
La part d’enfants anxieux avant une opération chirurgicale varie entre 40 et 60% selon les études. Et pour cause : "Lors d’une hospitalisation, l’enfant est subitement confronté à une situation extraordinaire et inquiétante où la plupart de ses repères sont bousculés", expliquaient des médecins de l’hôpital Trousseau (AP-HP) à Paris dans une étude publiée en 2012 dans la Revue Psychiatrique. Séparation d’avec ses parents, obligation de se déshabiller devant des inconnus, crainte de la douleur... Ce stress n’est pas à prendre à la légère car, selon les auteurs de l’étude, il peut entraîner chez certains enfants une augmentation du risque de complications postopératoires, ainsi que la survenue de troubles émotionnels et comportementaux.
Pour diminuer ce stress, les enfants reçoivent des médicaments. Mais cela "nécessite un temps d’action, une coordination entre services et blocs opératoires, expose à des risques d’effets secondaires et présente une variabilité d’efficacité clinique", comme le soulignaient les auteurs d’une étude publiée en 2014 dans les Annales Françaises d’anesthésie et de réanimation. Par ailleurs, leur travail, qui consistait à comparer l’efficacité d’une tablette électronique par rapport à un hypnotique sédatif (le midazolam) pour gérer l’anxiété, a montré que cette méthode était un moyen "intéressant" d’"éviter une prémédication médicamenteuse". Les petites voitures ont donc probablement un bel avenir devant elles au sein des services de pédiatrie.
Le Figaro Santé
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