«
»

Top

A quoi sert la vitamine D ?

Publié le 20 août 2020 • Par Alexandre Moreau

Les carences en vitamine D sont fréquentes dans les pays occidentaux, notamment en raison du faible taux d’exposition au soleil mais aussi de sa présence rare dans notre alimentation. Pourtant, ses effets bénéfiques sont multiples et elle permet de prévenir de nombreuses pathologies. Qu’est-ce que la vitamine D ? Quelles sont ses fonctions ? Où en trouve-t-on ? Quels sont les signes d’un manque de vitamine D ?

A quoi sert la vitamine D ?

Qu’est ce que la vitamine D ?

La vitamine D ou calciférol est une hormone liposoluble (soluble dans les lipides). Avec son métabolite (produit actif issu de sa dégradation), le calcitriol, ils sont essentiels pour assurer une bonne minéralisation osseuse.

Les apports en vitamine D peuvent être alimentaires (exogènes, ≈ 20%) notamment avec la consommation de poissons gras (saumon, maquereau, sardine, thon…) ou cutanés (endogènes, ≈ 80%) après l’action des rayons du soleil (UVB). En raison de ce deuxième type principal d’apport, cette hormone est surnommée “la vitamine du soleil”.

La vitamine D existe sous deux formes : vitamine D3 (cholécalciférol) présente dans les produits d'origine animale, et vitamine D2 (ergocalciférol), produite par les végétaux.

Ces 2 types de vitamines D sont absorbées au niveau de l’intestin grêle puis sont stockés dans le tissu adipeux et le foie (sous forme de 25-hydroxycholécalciférol, également appelé calcifédiol ou abrégé 25(OH)D). 

Elles peuvent ensuite être libérées et transformées au niveau des reins sous leur forme active (en 1,25 dihydroxycholécalciférol, appelé calcitriol et abrégé simplement en 1,25(OH)2D). Cette dernière peut alors exercer son action à différents niveaux de l’organisme...

Quels sont les rôles de la vitamine D dans le corps humain ? 

Le rôle principal de la vitamine D est de favoriser l'absorption du calcium et du phosphate (issu du phosphore) au niveau de l’intestin et de favoriser la réabsorption du calcium au niveau des reins (et ainsi diminuer l’excrétion urinaire de calcium). 

Elle permet ainsi de maintenir des taux sanguins optimaux de calcium (calcémie, comprise entre 2,2 et 2,6 mmol/L) et de phosphate (phosphatémie, comprise entre 0,8 et 1,4 mmol/L et plus élevée chez le nouveau-né et l’enfant), à l’origine d’une bonne minéralisation (formation, croissance et réparation) et une robustesse des os, des cartilages et des dents

La vitamine D permet également une contraction musculaire efficace (amélioration de la force musculaire et bon renouvellement des fibres musculaires), assure une bonne transmission nerveuse et une action protectrice des neurones qui participe à la préservation du déclin intellectuel observé avec l’âge (et notamment dans la maladie d’Alzheimer), ainsi qu’une coagulation adéquate.

Elle joue également un rôle dans la régulation hormonale (ex: insuline, hormones hypophysaires…), la différenciation et l’activité des cellules du système immunitaire (renforce le système immunitaire, diminue les phénomènes d’inflammation et les risques cardiovasculaires et permet de lutter contre le stress) et la différenciation des kératinocytes (cellules de la peau). 

Elle permettrait aussi de prévenir le développement de certains maladies infectieuses et de certaines maladies auto-immunes (sclérose en plaques, diabète de type 1, polyarthrite rhumatoïde et lupus) et réduirait le risque de cancer (cancer colorectal et du sein principalement).

Quelles sont les origines et quels sont les signes d’une carence en vitamine D ?

Le dosage de la vitamine D est réalisé au cours d’une prise de sang. Le 25-OH D constitue un bon témoin du statut en vitamine D de l’organisme et son taux doit être supérieur à 30 ng/mL (ou 75 nmol/L) pour admettre un statut vitaminique normal, et ne pas dépasser 100 ng/mL (ou 250 nmol/L). Le dosage optimal de la vitamine D doit être compris entre 60 et 70 ng/mL (ou 150 à 175 nmol/L).

Sa concentration diminue en cas de défaut d’apport ou d’ensoleillement (variations saisonnières) et il nécessite une fonction hépatique normale. 

Par ailleurs, le dosage du 1,25-(OH) 2D (forme active de la vitamine D) est plus délicat car il nécessite de se rendre dans un laboratoire spécialisé. Il permet notamment d’identifier un défaut du métabolisme de la vitamine D.

Une carence d’apport en vitamine D (notamment chez les enfants dans les pays en voie de développement) ou un défaut d’exposition solaire (notamment chez les personnes âgées en institution), mais aussi une malabsorption digestive (maladie cœliaque ou “intolérance au gluten”, malabsorption des graisses ou stéatorrhée, affections biliaires, abus de laxatifs…), des anomalies du métabolisme de la vitamine D (déficit en 1α-hydroxylase rénale qui est l’enzyme de conversion de la vitamine D en 1,25(OH)2D au niveau rénal, ou en récepteur du calcitriol), une carence d’apport en calcium et d’éventuelles fuites rénales en phosphates (maladies génétiques) peuvent être à l’origine d’un rachitisme chez l’enfant et d’une ostéomalacie chez l’adulte. 

Les signes principaux de ces 2 dernières pathologies sont les déformations osseuses. Une asthénie (fatigue), des douleurs osseuses et une faiblesse musculaire (notamment au niveau du dos, du bassin et des jambes) sont également observées. 

Avec le temps, on observe également une diminution progressive de la masse osseuse (qui s’accélère au moment de la ménopause) associée à une diminution de la capacité de l'organisme à absorber et à synthétiser la vitamine D. Ces phénomènes sont à l’origine du développement de l'ostéoporose, caractérisée par une altération de la microarchitecture du tissu osseux, une diminution de la résistance osseuse et une augmentation du risque de fractures

Cette pathologie entraîne des douleurs aiguës ou chroniques (liées aux fractures), une déformation de la colonne vertébrale (avec des difficultés respiratoires et des troubles de la marche), une diminution marquée de la taille, puis une invalidité et une perte d’autonomie

Comment augmenter son taux de vitamine D (soleil, aliments, compléments, etc) ?

Selon l'Étude Nationale Nutrition Santé (ENNS) 2006-2007, le déficit en vitamine D touche plus de 80% de la population française adulte (avec une concentration sérique en 25(OH)D inférieure à 30 ng/mL ou 75 nmol/L).

Pour remédier à cela, de courtes expositions (de 15 à 30 minutes), plusieurs fois par semaine, lorsqu’il fait beau, permettent de favoriser une augmentation des taux sanguins de vitamine D. 

De plus, quelques aliments contiennent naturellement de la vitamine D. Il s’agit principalement de poissons gras (foie de morue, saumon, sardine, maquereau…), des abats (foie), du jaune d’œuf et de certains champignons (notamment le shiitake).

Enfin, des aliments peuvent être enrichis en vitamine D par l’industrie alimentaire (lait, fromage blanc, yaourts, céréales, margarines…).

Une supplémentation en vitamine D est nécessaire si :

25 OH Vit D < 10 ng/mL : 4x 100 000 UI espacées de 15 jours ;
10 < 25 OH Vit D < 20 ng/mL : 3x 100 000 UI espacées de 15 jours ;
20 < 25 OH Vit D < 30 ng/mL : 2x 100 000 UI espacées de 15 jours.

Dans tous les cas, et même si  25 OH Vit D > 30 ng/ml, une supplémentation d’entretien est recommandée. Un taux optimal de 60 à 70 ng/mL est nécessaire. Il est préférable d’avoir une supplémentation quotidienne régulière en gouttes afin d’obtenir un taux hormonal de vitamine D constant dans le temps

La vitamine D3 ou cholécalciférol (ZymaD®, Adrigyl®, Uvedose®) est principalement prescrite.

Mais il est aussi possible de trouver de la vitamine D2 ou ergocalciférol (Stérogyl®, Uvestérol D®) bien que cette dernière est moins efficace et moins stable.

Des formes particulières, comme le 25-OH cholécalciférol ou calcifédiol (Dédrogyl®) pour les patients atteints d’insuffisance hépatique, le 1-OH cholécalciférol ou alfacalcidol (Un-alpha®) pour les patients atteints d’insuffisance rénale, et le 1-25-(OH)2 cholécalciférol ou calcitriol (Rocaltrol®) pour les patients présentant un vitamino-résistance, peuvent être prescrites.

Il existe également des associations fixes avec du calcium : 

  • soit 1 g de calcium associé à 880 UI de vitamine D (nécessite 1 prise/jour) ;
  • soit 500 mg de calcium associé à  400 UI de vitamine D (nécessite 2 prises/jour).

Cacit® vitamine D3, Orocal® vitamine D3 et Calciforte® vitamine D3 en font partie.

Les apports en vitamine D sont toutefois insuffisants, et il est nécessaire de prendre en parallèle de ces associations une supplémentation en vitamine D.

Il est conseillé de prendre ces compléments en dehors des repas pour une meilleure absorption.

Par ailleurs, certaines populations sont plus à risque d’une déficience en vitamine D : les nouveau-nés, les nourrissons, les femmes enceintes (la vitamine D est nécessaire à la croissance et au développement) et les personnes âgées (la capacité de synthèse de la vitamine D diminue avec l’âge), mais aussi les personnes ayant une peau foncée (forte pigmentation cutanée avec la mélanine qui fait barrage aux UVB nécessaires à la synthèse de la vitamine D), les personnes suivant un régime alimentaire particulier (les végétariens qui suppriment la viande et le poisson, et d’autant plus les végétaliens qui excluent en plus les œufs et les produits laitiers) ainsi que les pathologies induisant une malabsorption intestinale (maladie coeliaque).

La posologie à administrer pour lutter contre la carence en vitamine D est alors à adapter à chaque individu

Enfin, la vitamine D peut s'accumuler dans l'organisme en cas de supplémentation excessive et causer divers troubles (maux de tête, nausées, vomissements, perte de poids, fatigue intense), avec des risques de taux sanguin trop élevés de calcium, des calculs urinaires et/ou des dépôts de calcium dans le rein. Toutefois, cet excès de vitamine D est rare.


Ainsi, la vitamine D est une hormone lipophile aux intérêts multiples. Elle jouerait même un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales du Covid-19

 

Cet article vous a plu ? Partagez votre ressenti et vos interrogations avec la communauté !

Prenez soin de vous !

3

25 commentaires


avatar
Utilisateur désinscrit
le 20/08/2020

Bel article , comme toujours , jeune homme


avatar
Utilisateur désinscrit
le 21/08/2020

Merci @SAW1967‍ !  


Hookette • Membre Ambassadeur
le 21/08/2020

Article très intéressant 


avatar
Utilisateur désinscrit
le 21/08/2020

Merci @Hookette‍, bon week-end à vous 


Detchen
le 25/08/2020

Bonjour,

Merci, bel article !

Le soucis avec les 80% d'apport exogène c'est la chaleur.

Comment prendre des uvB au froid le pole Nord l'été et Sud en hiver ici ?

Tous les sepiens et sepiennes doivent être mutés sur l'étude  du changement climatique ou du vivant antartique et polaire ?

Je postule, tiens pour changer un peu d'environnement lol dans une tinyhouse contener de plan pieds s'il vous plait, voilà jusqu'à la retraite. 

Car je suis actuellement en pseudo poussée (esperons, que de vieux symptômes sensitifs et faiblesses neuromusculaires, je dois me reposer 48h chose difficile à réaliser).

Serait-ce un signe de carence en vitamine D malgré uvdose ?

Possible car je ne sors pas á cause du covid et de la chaleur mon masque est noir et je mets un chapeau. 

Alimentairement je ne prends que de la D2. Et dans les yaourts c.est laquelle ?

Végétarienne (je ne suis pas toujours vegane).

Donc, repos de 48h (= pas de transport en commun, ni de masque).

Rtt au lieu du presentiel.

Bonne nuit il est tard, demain je télétravaille.

Vous aimerez aussi

Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !

Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !

Lire l'article
Homéopathie : tout ce qu’il faut savoir !

Homéopathie : tout ce qu’il faut savoir !

Lire l'article
Voir un psy, oui ! Mais lequel… : identifier les différents spécialistes du psychisme !

Voir un psy, oui ! Mais lequel… : identifier les différents spécialistes du psychisme !

Lire l'article
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) : tout ce qu’il faut savoir !

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) : tout ce qu’il faut savoir !

Lire l'article

Discussions les plus commentées