Le type de dysfonction sexuelle et sa cause influent sur la prise en charge et le traitement de celle-ci.
Dysfonction érectile
- La cause du trouble de l’érection doit tout d’abord être identifiée par le médecin. En cas d’origine physiologique, comme le diabète ou l’hypertension artérielle, il est absolument nécessaire d’équilibrer d’abord ces pathologies avant d’envisager une prise en charge spécifique.
Le traitement de la cause suffit souvent à résoudre le problème. Si jamais celui-ci persistait, d’autres solutions seront étudiées.
Quand les troubles de l’érection n’ont pas de cause physiologique précise, le traitement repose sur l’amélioration de l’hygiène de vie, sur d’éventuelles consultations en sexologie (thérapie cognitive ou comportementale), et dans certains cas sur la prise de médicaments.
- La classe de médicaments la plus connue est composée des inhibiteurs de phosphodiestérase de type 5 ou IPDE-5. Sous ce nom se trouvent des molécules qui ont pour but de relaxer les muscles du pénis, permettant un afflux sanguin plus important. Cet afflux gonfle les corps caverneux, provoquant l’érection.
Les noms de ces composés terminent par –afil : sildénafil pour le plus célèbre, vardénafil et tadalafil. Ils se prennent par voie orale et sont souvent efficaces. Il est toutefois nécessaire de provoquer une stimulation sexuelle pour que ces médicaments agissent.
Cependant, ces médicaments ne sont pas dénués d’effets secondaires et sont contre-indiqués chez certains patients, comme ceux qui prennent des dérivés nitrés, utilisés généralement pour réduire les douleurs dues à l’angine de poitrine.
D’autres traitements par voie orale existent : la yohimbine. Elle est souvent moins efficaces que les IPDE-5.
D’autres solutions thérapeutiques reposent sur l’usage local. L’alprostadil, agit par dilatation des vaisseaux sanguins de la verge. Cela permet un afflux de sang dans les corps caverneux, provoquant une érection. À l’inverse des IPDE-5, aucune stimulation sexuelle n’est requise.
L’administration se fait par injection sur le côté du pénis ou par dépôt à l’intérieur de l’urètre via le méat urinaire.
Des traitements mécaniques existent. Des pompes spécifiques, munies d’un cylindre, dans lequel on introduit le pénis, permettent de créer une dépression autour du pénis et ainsi de faire venir le sang, entraînant une érection. Le sang est ensuite bloqué à l’aide d’un anneau qui serre la base de la verge.
La chirurgie permet de réparer les anomalies structurales du pénis comme dans la maladie de la Peyronie. Elle n’est donc possible que dans des cas précis.
Enfin, la prothèse pénienne est l’intervention de dernier recours. Il s’agit de tubes de silicone gonflables placés dans les corps caverneux. Ces tubes sont reliés par une pompe située dans le scrotum (la poche contenant les testicules). Le patient active alors manuellement cette pompe.
- Les psychothérapies cognitivo-comportementales sont des traitements des troubles d’origine psychique qui sont utilisées lorsque le traitement médicamenteux agit sur le patient. Elles se basent sur des exercices pratiques reposant sur les symptômes observables et sur les schémas de pensée des personnes, qui peuvent entraîner des dysfonctionnements.
Ce type de thérapie a pour but de désamorcer le cercle vicieux dans lequel le patient s’enferme, avec des pensées négatives qui impactent sur sa capacité d’érection.
Traiter la cause des dysfonctions sexuelles en premier lieu
Baisse du désir
De même que pour la dysfonction érectile, le traitement de la baisse du désir doit tout d’abord se faire sur les causes physiologiques si elles existent. Si celle-ci persiste, les thérapies cognitivo-comportementales sont conseillées.
Ejaculation précoce
Le traitement de l’éjaculation précoce fait le plus souvent appel à un psychologue ou à un sexologue. Ces professionnels proposeront des exercices qui permettent à l’homme de mieux se connaître et ainsi de mieux maîtriser la montée de l’excitation sexuelle.
Des techniques peuvent être enseignées comme le « squeeze ». L’homme signale alors à sa partenaire lorsque le risque d’éjaculation apparaît, celle-ci répond en serrant la base du gland. L’intérêt n’est pas réellement de bloquer l’éjaculation, mais plutôt d’apprendre à l’homme à repérer et évaluer son état d’excitation.
Une autre technique est la méthode « stop and go ». Le principe est très proche. L’homme signale à sa partenaire lorsque la stimulation sexuelle est trop intense (« stop »), et lorsque l’excitation diminue, la stimulation peut reprendre (« go »).
Des antidépresseurs à faible dose ont fait preuve de leur efficacité dans certaines situations.
Article rédigé sous la supervision du Docteur Sylvain Mimoun, gynécologue, andrologue et psychosomaticien à Paris.
Dernière mise à jour : 05/03/2018