Seul face à ma douleur, je témoigne
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Dernière activité le 14/03/2024 à 16:32
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Ma souffrance invisible.
Elle est là, bien la , toujours en moi, ne me quitte pas un instant, pas une seconde , comme une ombre maléfique qui me suis partout, qui me ronge petit à petit, qui me dévore de l’intérieur et ne me laisse que peu de repis.
Je la haie , je la déteste , je la maudis , je me bat contre elle, mais elle gagne du terrain, jours après jours, année après année. Elle ne prend pas que mon corps mais mon esprit aussi , elle ronge mon âme , détruit ma bonne humeur, mes envies , mes aspirations, ma vie tout entière.
J’ai 44 ans et je suis deja mort de l’intérieur. Elle fait de moi quelqu’un que je déteste , elle fait de moi quelqu’un de détestable, quelqu’un d’égris
Personne ne la voit , personne ne peut la ressentir comme moi je la ressent. Je me sens seul face à elle , je suis seul face à elle.
Ma femme a déjà tellement subi par la vie et tellement subi de me voir diminuer, qu’elle aussi la déteste , qu’elle aussi fini par me détester… et comment lui en vouloir ? me voir chaque jours lui rappeler que je ne suis plus celui qu’elle a aimé, celui sur qui elle pouvait se reposer. Une épaule forte et rassurante au lieu d’un pauvre handicapé qui accapare le peu d’attention que les autres veulent bien donner.
Je n’ai plus ma place dans ce monde , j’aimerais disparaître sans faire de peine , disparaître sans même n’avoir jamais exister. Me libérer pour de bon de cette douleur , enfin soulager de ne plus rien ressentir, de ne plus exister.
Mais je ne dois pas céder à ses pensées , à cette tentation insidieuse de tout vouloir arrêter qui ronge chaque jours un peu plus ma volonté . je dois me battre pour mes enfants, pour ma femme afin de ne pas les faire souffrir encore plus que je ne le fait déjà .
La médecine, comme seul réponse, laisse couler dans mes veines l’oxycodone, ce poisson 100% légal, qui oui, me décharge un peu de cette souffrance mais qui fait de moi un junky aux yeux des autres et qui m’entraîne vers une dépendance que je sais terrible… comme le cannabis qui me soulageait aussi, cette vielle copine que j’ai abandonné parce qu’en France boire c’est mieux que de fumer.
En attendant, j’apprends à masquer ma douleur aux yeux des autres, aux yeux de mes proches , m’éloignant un peu plus d’eux. J’apprends à me forger une carapace pour laisser entrevoir le meilleur de moi-même et j’attends d’être seul pour décharger mes larmes et ma colère.
Mon avenir je le vois sombre, je sais que quand celle que j’aime finira par partir , lassée par tant d’année de souffrance, je lâcherai la rampe, sans plus de raison de me battre. Je lui ai déjà volé tant d’années de sa vie, 18 ans de vie de couple et plus de la moitié à me voir plongée. Elle mérite tellement mieux. Tellement mieux que moi.
Je l’aime de tout mon cœur, de toute mon âme mais je l’aime maladroitement, et à quoi bon si je ne sais pas comment la rendre vraiment heureuse.
Demain ça ira mieux ! ou pas... Je continue à me battre sans savoir qui finira par gagner , ce combat inégal qui m’a déjà bien amoché. Demain ça ira mieux, voilà