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prothèse mammaire et nouveau cancer
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Des cas de cancer particuliers sont liés en France à des implants mammaires. La question de leur interdiction est posée. Les autorités de santé lancent l'alerte.
Marc Payet | 17 Mars 2015, 06h39 | MAJ : 17 Mars 2015, 06h46
Les prothèses mammaires sont-elles maudites ? On connaissait, depuis 2010, l'affaire PIP, liée à la fraude d'un entrepreneur varois, qui avait jeté une lumière crue sur les pratiques de certains professionnels de ce secteur, et provoqué le désarroi de près de 4 000 femmes, dont les implants.
.. rompaient. On pensait le secteur débarrassé de ces tracas. Mais voici que surgit une nouvelle affaire, moins rocambolesque, mais potentiellement plus explosive en termes de santé publique. La question, posée crûment, est celle-ci : les prothèses mammaires peuvent-elles provoquer des cancers ?
Dans un premier temps, au moment du scandale PIP, le soupçon avait jailli... puis avait été éliminé. Pourtant, la question revient à l'ordre du jour. Non pas sur le cancer du sein, mais sur une tumeur bien particulière, le lymphome anaplasique à grandes cellules, associé à un implant mammaire. Les experts de l'Institut du cancer, qui viennent de se réunir sur le sujet, proposent même de classer ainsi auprès de l'Organisation mondiale de la santé cette nouvelle maladie. Et la planète santé se penche très sérieusement sur la question des deux côtés de l'Atlantique.
Même si le risque apparaît aujourd'hui quantitativement faible -- 18 cas enFrance depuis trois ans (en très forte progression depuis 2014), 173 dans le monde --, les autorités sanitaires sont soumises à un vrai casse-tête. Avec, en toile de fond, cette question lancinante : faut-il aller jusqu'à l'interdiction de ces prothèses, ou du moins d'une partie d'entre elles ? Une réunion cruciale se tiendra dans dix jours, à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Et son directeur adjoint nous l'affirme : si les experts le demandent, alors elles pourront être interdites. L'ANSM devra aussi dire, d'ici là, comment il est possible qu'un fabricant de prothèses -- Allergan -- concentre 14 des 18 cas de lymphomes déclarés sur le territoire, alors que jusqu'ici les inspections de ce laboratoire, menées depuis l'affaire PIP, n'ont rien donné. Allergan, de son côté, met en avant « sa plus totale transparence sur le sujet ». D'ores et déjà, au ministère de la Santé, l'état de vigilance maximum est déclaré. Le professeur Benoît Vallet, directeur général de la Santé, nous précise : « Le signaux sont probants. Les cas augmentent. Nous avons eu un échange avec nos homologues américains de la FDA (Food and Drugs Administration). Et nous avons décidé de mettre en place un plan d'action en plusieurs points. » Une missive a été adressée à tous les médecins, le 10 mars, leur demandant « de repérer les signes » qui doivent alerter chez leurs patientes. « Les professionnels de santé doivent être beaucoup plus vigilants face à ce risque. Les femmes porteuses d'implants doivent être examinées par un praticien tous les ans. »
Des mots pas faciles à entendre pour celles qui en portent. Et elles sont nombreuses. Le scandale PIP n'a pas freiné les femmes qui font ce choix, très majoritairement pour des raisons esthétiques. Seules 17 % de ces quelque 400 000 porteuses de prothèses mammaires n'ont guère eu d'autre choix, puisqu'elles ont dû subir une reconstruction après un cancer du sein. Pour elles, en particulier, le sentiment de double peine est fort.
Lymphome AGC-AIM
Dans un avis d'expert rendu le 4 mars, l'Institut national du cancer met au jour une nouvelle maladie. Elle s'appelle lymphome anaplasique à grandes cellules associé à un implant mammaire. Les cancérologues constatent qu'il n'existe aucun cancer de ce type chez les personnes qui ne portent pas d'implants. A l'inverse, ils citent le chiffre de 173 cas au niveau mondial. Et le groupe d'experts considère qu'il s'agit d'une entité spécifique et qu'elle devrait être intégrée à la prochaine classification de l'Organisation mondiale de la santé lors de sa prochaine révision sous la terminologie LAGC-AIM.
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Le Parisien
Marc Payet s’interroge dans Le Parisien : « Les prothèses mammaires sont-elles maudites ? On connaissait, depuis 2010, l'affaire PIP, liée à la fraude d'un entrepreneur varois, qui avait jeté une lumière crue sur les pratiques de certains professionnels de ce secteur, et provoqué le désarroi de près de 4 000 femmes, dont les implants rompaient ».
« Voici que surgit une nouvelle affaire, moins rocambolesque, mais potentiellement plus explosive en termes de santé publique. La question, posée crûment, est celle-ci : les prothèses mammaires peuvent-elles provoquer des cancers ? »,indique le journaliste.
Marc Payet explique ainsi que « la question revient à l'ordre du jour. Non pas sur le cancer du sein, mais sur une tumeur bien particulière, le lymphome anaplasique à grandes cellules, associé à un implant mammaire. Les experts de l'Institut du cancer […] proposent de classer auprès de l'OMS cette nouvelle maladie […] sous la terminologie LAGC-AIM. Et la planète santé se penche très sérieusement sur la question des deux côtés de l'Atlantique ».
Le journaliste observe que « même si le risque apparaît aujourd'hui quantitativement faible - 18 cas en France depuis 3 ans (en très forte progression depuis 2014), 173 dans le monde -, les autorités sanitaires sont soumises à un vrai casse-tête. Avec, en toile de fond, cette question lancinante : faut-il aller jusqu'à l'interdiction de ces prothèses, ou du moins d'une partie d'entre elles ? ».
Marc Payet précise qu’« une réunion cruciale se tiendra dans 10 jours, à l'Agence nationale de sécurité du médicament. Et son directeur adjoint [François Hébert] nous l'affirme : si les experts le demandent, alors elles pourront être interdites. L'ANSM devra aussi dire, d'ici là, comment il est possible qu'un fabricant de prothèses - Allergan - concentre 14 des 18 cas de lymphomes déclarés sur le territoire, alors que jusqu'ici les inspections de ce laboratoire, menées depuis l'affaire PIP, n'ont rien donné ».
« Allergan, de son côté, met en avant «sa plus totale transparence sur le sujet». D'ores et déjà, au ministère de la Santé, l'état de vigilance maximum est déclaré », poursuit le journaliste.
Le Pr Benoît Vallet, directeur général de la Santé, souligne quant à lui que « les signaux sont probants. Les cas augmentent. Nous avons eu un échange avec nos homologues américains de la FDA. Et nous avons décidé de mettre en place un plan d'action en plusieurs points ».
Marc Payet relève qu’« une missive a été adressée à tous les médecins, le 10 mars, leur demandant «de repérer les signes» qui doivent alerter chez leurs patientes ». Ce courrier indique que « les professionnels de santé doivent être beaucoup plus vigilants face à ce risque. Les femmes porteuses d'implants doivent être examinées par un praticien tous les ans ».
« Des mots pas faciles à entendre pour celles qui en portent. Et elles sont nombreuses », observe le journaliste.