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Les gros travailleurs plus exposés aux AVC
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Merci, Julien.
Mon oncle a récemment fait un AVC, à 55 ans. Il travaillait effectivement plus de cinquante heures par semaine...
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Julien
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Julien
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Selon une étude britannique, travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque d'accident vasculaire.
Travailler beaucoup est ordinairement le signe d'un fort investissement professionnel, valorisé et valorisant. Avoir un emploi protégerait en outre contre la dépression. Mais de très longues journées de travail peuvent aussi avoir un effet délétère sur la santé en augmentant le risque moyen d'accident vasculaire cérébral (AVC), conclut de façon inédite une étude britannique parue hier dans la revue spécialisée The Lancet.
Les auteurs de l'analyse ont passé au crible une impressionnante série de données portant sur plus de 600.000 personnes, suivies pendant sept à huit ans. Selon leurs calculs, les personnes travaillant 55 heures par semaine ou plus voient leur risque d'AVC augmenter de 33 % par rapport aux individus affichant des semaines de 35 à 40 heures. «Dans un groupe de 1000 personnes faisant des semaines de 35-40 heures, on recensera 4,5 AVC. Dans un groupe où les gens travaillent 55 heures ou plus, on passe à 6», illustre le coordinateur de l'étude, le Pr Mika Kivimäki (University College London). Le risque de maladies coronariennes était également plus élevé chez les grands travailleurs, mais dans une moindre mesure (+ 13 %).
«Cette découverte est importante car elle vient contredire une idée largement partagée, mais jamais vérifiée, selon laquelle le fait de travailler beaucoup avait un impact plus important sur le cœur que sur les AVC. Or, c'est le contraire», remarque le Pr Mathieu Zuber, chef du service de neurologie vasculaire à l'hôpital Saint-Joseph à Paris.
Un enjeu de santé publique
L'accroissement du risque d'AVC est progressif à mesure que les journées s'allongent: il est de 10 % chez les personnes travaillant de 41 à 48 heures par semaine, et de 27 % pour la tranche au-dessus (49-54 heures). En France, un travailleur à plein temps sur trois fait plus de 40 heures par semaine, selon l'OCDE. Avec 33.000 décès par an en France, selon l'Institut national de veille sanitaire, la mortalité par AVC est un enjeu de santé publique majeur, d'autant que dans bien des cas, elle pourrait être évitée. Un AVC correspond à une interruption brutale de l'irrigation sanguine du cerveau sous l'effet d'un caillot qui obstrue une artère ou d'une hémorragie cérébrale. Les principaux facteurs de risque sont connus et souvent évitables: l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, le diabète, l'âge (73 ans en moyenne), le tabagisme, la consommation d'alcool et la sédentarité.
L'étude du Lancet ne permet pas d'identifier précisément les mécanismes liant le temps de travail au surrisque d'AVC, mais les auteurs émettent quelques hypothèses: des épisodes de stress répétés qui pourraient «élever la pression artérielle, le rythme cardiaque et augmenter les arythmies et la coagulation», la sédentarité et la consommation d'alcool, souvent plus importante dans ces populations.
Le Pr Norbert Nighoghossian, chef du service de neurologie vasculaire au CHU de Lyon, met en garde contre des conclusions hâtives. «Les relations entre stress et AVC sont compliquées. Est-ce le stress qui va causer l'AVC ou l'insomnie qui est générée par le stress? Cette insomnie ne masque-t-elle pas une dépression?», illustre-t-il. Pour autant, les conclusions des auteurs «ont du sens». «Les professionnels qui travaillent le plus, comme les cadres supérieurs, les travailleurs indépendants et les agriculteurs, ont tendance à se nourrir plus mal, à avoir des rythmes de sommeil et d'alimentation moins réglés et à être plus sédentaires», explique-t-il. Des professionnels qui, bien souvent, ne peuvent pas, ou ne souhaitent pas, réduire leur temps de travail.
Pour le Pr Zuber, ces résultats devraient donc inciter les praticiens à interroger davantage leurs patients sur leur charge de travail et les conditions de celui-ci, pour diffuser des messages de prévention adaptés, et à mettre fermement en garde les personnes reprenant le travail après un premier AVC.
Travail de nuit: des effets très variés
Autre rythme, autres risques. Travailler de nuit favorise les troubles du sommeil, l'irritabilité, les problèmes digestifs, certains risques cardio-vasculairescomme l'hypertension artérielle ou le surpoids, liste sur son site le ministère du Travail. Certaines études ont en outre conclu à un risque accru de certains cancers, notamment du sein et colo-rectal. Pour savoir si les accidents vasculaires cérébraux doivent être ajoutés à la liste, l'Institut national «santé et sécurité au travail» (INRS) devrait lancer une étude dédiée en 2016. Les résultats seront connus d'ici deux à trois ans.
Le Figaro santé