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Le bisphénol A banni de France
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à suivre...merci.julien
Utilisateur désinscrit
à suivre effectivement comme dit verlap
Utilisateur désinscrit
Sauf qu'il y a peu l'Europe aurait rendu un verdict opposé... C'est à y perdre son latin...
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Julien
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Julien
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Boîtes de conserve, cannettes de soda, bonbonnes d'eau: depuis jeudi, tous ces «contenants alimentaires» ne peuvent plus contenir de bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien utilisé pour fabriquer les plastiques durs et transparents type polycarbonate et les résines couvrant l'intérieur des boîtes métalliques. La loi passée le 24 décembre 2012 suspend la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché de tout contenant ou ustensile comportant du BPA à partir du 1er janvier 2015. Les consommateurs vont pourtant continuer à trouver des produits avec BPA pendant quelques mois, puisque ceux qui se trouvent déjà en magasin ou en stockage ne seront pas rappelés. Les produits destinés aux nourrissons et où figurait du BPA étaient déjà interdits.
La France devient ainsi le premier pays du monde à interdire aussi largement le bisphénol A. Cette substance chimique de synthèse est identifiée depuis longtemps comme un perturbateur endocrinien, en raison de sa structure moléculaire proche de celle des hormones. En avril 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a conclu après trois années de travail à des «risques potentiels pour la santé», confirmant «la nécessité de réduire les expositions», notamment par la voie alimentaire, qui contribue à «plus de 80 %» à l'exposition de la population.
Limiter l'exposition
Les experts ont retenu un risque chez la femme enceinte pour l'enfant à naître, chez qui l'on peut redouter une modification de la structure de la glande mammaire pouvant favoriser un développement tumoral ultérieur. Les preuves scientifiques de ce lien de cause à effet, qui n'a été observé que chez l'animal, ont été classées comme «modérées». Les autres effets supposés du bisphénol A (sur le cerveau, le métabolisme et la fertilité) n'ont pas pu être confirmés, faute d'études suffisantes. L'Anses a donc appelé à poursuivre les recherches.
Saluée par le parti des Verts, qui souhaitait même aller plus loin et plus vite dans l'interdiction, la mesure, votée à une vaste majorité incluant socialistes et UMP, suscite en revanche des réserves du côté des industriels mais aussi, et c'est plus surprenant, des scientifiques. Le Pr Jean-François Narbonne, toxicologue expert auprès de l'Anses, rappelle ainsi que le risque toxicologique du bisphénol A avait été jugé en 2007 bien inférieur à celui des phtalates par l'agence, et pourtant c'est bien au BPA que la priorité a été donnée.
«Il était, c'est vrai, nécessaire d'abaisser l'exposition de la population au BPA car une partie des individus dépassent les plafonds recommandés», précise le toxicologue. Mais il n'y avait pas urgence à le bannir entièrement des contenants alimentaires, assure-t-il. «La réduction de l'exposition aurait pu passer par des mesures plus ciblées, comme des recommandations au grand public pour limiter la consommation de conserves chez les populations sensibles (femmes enceintes, adolescents, bébés), ou en interdisant la mise en conserve de denrées sensibles comme le lait maternisé ou les plats préparés gras type cassoulet, estime Jean-François Narbonne. Cette décision est entièrement politique, elle ne repose sur aucun argument sanitaire. Les législateurs ont confondu le danger du BPA - qui est incontestablement un perturbateur endocrinien - et le risque pour la population dans les conditions de vie que nous connaissons. Or ce dernier n'a pas été révélé par les études épidémiologiques», poursuit-il, déplorant que la décision ait été prise de façon précipitée et sans qu'on ait pris le temps de passer en revue les substituts disponibles, leur innocuité et le coût des opérations de remplacement pour les industriels.
Transition difficile
Des regrets partagés par Olivier Draullette, délégué général du Syndicat national des fabricants de boîtes, emballages et bouchages métalliques. «Tous les acteurs du marché français des boîtes de conserve, côté emballage et côté agroalimentaire, travaillent ensemble depuis deux ans à cette transition. Il a fallu vérifier l'interaction de tous les aliments ou recettes que nous emballons avec les résines se substituant au BPA (polyesters, vinyliques ou acryliques), afin de s'assurer que l'acidité des contenus ne donnerait pas lieu à une perforation du métal, et donc à de la fermentation.» Car le BPA avait l'immense avantage de s'adapter à presque tous les contenants, et de résister à tous les pH. Ce qui n'est pas le cas de ses substituts, dont il faut faire varier l'épaisseur et la composition pour obtenir la même protection. «Cette spécification représente un travail énorme, dont on a chiffré le coût à plusieurs dizaines de millions d'euros», souligne Olivier Draullette.
L'industriel s'interroge désormais sur les conséquences économiques d'une mesure qui isole la France par rapport à ses partenaires commerciaux. «En perdant ce produit universel, nous allons réduire nos économies d'échelle. Or nos clients étrangers, qui se moquent de la présence ou non de BPA dans la boîte de conserve, nous disent: “S'il y a un surcoût, on ne veut pas le payer”.» L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) doit rendre fin janvier un avis sur les risques associés au Bisphénol A. «Nous espérons que cela donnera lieu à une norme européenne, c'est la seule façon pour nous de retrouver de la compétitivité», soupire Olivier Draullette.
Le Figaro santé