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De la pénurie à la controverse, le point sur la vaccination en France
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Les humains sont si méchants que je préfére me tourner vers les animaux , en sauce avec des petits oignons et des champignons
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Il y a peut-être une solution en vue :
Bientôt les adjuvants source de problèmes nombreux et variés ne seront sans doute plus nécessaires ! Pourvu que ce temps là arrive vite !
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Julien
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Julien
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Quels vaccins sont obligatoires ou recommandés ?
Pour la population générale, seules trois vaccinations sont obligatoires en France : celles contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP).
A ces obligations vaccinales s’ajoute celle de se prémunir contre la fièvre jaune pour les résidents de Guyane. Les autres vaccins ne sont pas obligatoires, hormis dans certaines situations particulières (par exemple les professionnels de santé ou les services de secours).
L’injection contre le DTP, auparavant réalisée en une fois pour ces seules trois valences, est désormais systématiquement associée à au moins une autre valence, le vaccin simple contre le DTP n’étant plus commercialisé en France depuis 2008. On parle de vaccin :
- tétravalent (protégeant contre quatre maladies : le DTP et la coqueluche).
- pentavalent (cinq maladies), qui protège en plus de l’haemophilus influenza de type B, à l’origine de méningites bactériennes
- hexavalent (six maladies), associant également l’hépatite B. C’est cette dernière combinaison qui est actuellement recommandée par les autorités sanitaires en France, les vaccins tétra et pentavalents étant en rupture de stock.
D’autres vaccins sont également « recommandés » par les autorités sanitaires pour protéger les enfants contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, la tuberculose (en Guyane, à Mayotte et en Ile-de-France), les infections à pneumocoque et à méningocoque de type C…
Pourquoi y a-t-il une pénurie ?
Il existe, depuis le début de l’année, des tensions d’approvisionnement en vaccins combinés contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche et l’haemophilus influenza B, fabriqués par les laboratoires Sanofi Pasteur MSD et GlaxoSmithKline (GSK). Sanofi évoque une forte demande mondiale, et des difficultés dans la production des vaccins « qui se fait à flux tendu ». Le laboratoire GSK parle lui d’un changement de calendrier vaccinal de plusieurs pays, qui a fait grimper la demande sur ces vaccins.
En revanche, le vaccin hexavalent produit par GSK reste « normalement distribué et ne rencontre aucune difficulté d’approvisionnement », souligne l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le Haut Conseil de la santé publique estime, dans un rapport datant de mars 2015, que les « tensions d’approvisionnement » et « ruptures de stock » pourraient « subsister sur toute l’année 2015 ». Du côté de Sanofi Pasteur MSD, on indique qu'une première livraison de vaccins Pentavac et Tetravac devrait intervenir en juin, mais qu'elle ne passera pas par la case « Pharmacie » pour se rendre directement dans les centres de soin. Le laboratoire ne donne pas de date pour un retour à la normale, indiquant simplement qu'il faut vingt mois pour produire un de ces vaccins.
Une autre pénurie est observée depuis la fin de l’année 2014 sur le BCG, le vaccin contre la tuberculose, qui n’est pas obligatoire mais recommandé chez les nouveau-nés âgés d’un mois. Sanofi, son fabriquant, a simplement évoqué un problème rencontré sur la chaîne de production. Selon l’ANSM, la pénurie sur ce vaccin est internationale (Danemark, Estonie, Royaume-Uni, Portugal…).
Comment débloquer la situation ?
Pour la vaccination obligatoire contre le DTP, les autorités sanitaires françaises recommandent de recourir au vaccin hexavalent Infanrix Hexa pour les nourrissons. Le ministère de la santé a adapté sa « stratégie vaccinale » en mars dernier en assouplissant certaines règles en attendant la fin des pénuries.
Une solution de substitution existe par ailleurs : un kit couplant le DT-Vax et l'Imovax Polio. Ce kit peut être fourni gratuitement par Sanofi Pasteur MSD à la demande du médecin traitant, pour raisons médicales. Mais le DT-Vax est lui-même en rupture de stock depuis fin janvier. Un produit de substitution, importé du Canada, a été mis à la disposition des patients français aux mêmes conditions. Mais ce kit reste controversé, car il contient un dérivé de mercure, raison pour laquelle il n’est pas disponible dans les réseaux de pharmacie.
La situation devrait s’améliorer avant début juillet pour les pentavalents, actuellement disponibles en PMI, mais on ne prévoit pas de retour à la normale avant 2016, comme pour les tétravalents. La ministre de la santé, Marisol Touraine, reconnaît des « difficultés d’approvisionnement » des laboratoires mais se montre rassurante : « Ne créons pas l'inquiétude, ceux qui ont besoin d'être vaccinés peuvent trouver des vaccins. »
Concernant le BCG, la coentreprise Sanofi Pasteur MSD qui fournit la France promet un retour à la normale à la « mi-année » 2015. En attendant, le laboratoire a écrit en mars aux professionnels de santé d’orienter les patients vers les centres de protection maternelle et infantile (PMI) et les centres de lutte antituberculeuse pour les injections. Ces derniers ont également été priés d’« aménager les plannings » pour « optimiser » les flacons de vaccin, qui se présentent uniquement sous la forme de multidoses. La solution une fois reconstituée permet de vacciner 10 adultes ou 20 enfants à la fois.
Pourquoi la vaccination obligatoire est-elle controversée ?
En France, une pétition lancée sur Internet et signée par plus de 500 000 personnes déplore que la pénurie de vaccins contre la DTPolio oblige à administrer aux enfants l’Infanrix Hexa. Ce dernier comprend la valence contre l’hépatite B. Il semble à première vue étrange d’immuniser les nourrissons contre cette infection transmise par voix sexuelle. Mais selon la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), « l’efficacité de la vaccination est d’autant plus durable qu’elle est réalisée tôt ». Cela permet aussi d’obtenir progressivement une limitation maximale de la circulation du virus dans la population.
Or le vaccin contre l’hépatite B a été accusé de provoquer des maladies. En 2009, le laboratoire GSK a été reconnue responsable du développement d’une sclérose en plaques chez une adolescente, qui avait reçu le vaccin Engerix B. L’Etat français a aussi été condamné en 2014 à verser 2,4 millions d’euros à une infirmière qui avait développé une sclérose en plaques peu après une vaccination contre l’hépatite B. Pourtant les études ne montrent pas « d’association statistiquement significative » entre ces vaccins et la sclérose en plaques.
La pétition lancée par le professeur Joyeux dénonce aussi la présence de sels d’aluminium et de formaldéhydes dans l’Infanrix Hexa, « deux substances dangereuses, voire très dangereuses » accusées de provoquer la myofasciite à macrophages, une inflammation des muscles très rare. Mais ces adjuvants sont présents dans la plupart des vaccins, et le Haut Conseil de la santé publique a estimé en 2013 que « les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium ».
Les détracteurs de l’Infanrix Hexa dénoncent aussi le coût élevé de ce vaccin : 39 euros la dose, contre 26 pour le Quinta et 14 euros pour le Tetra. La pétition déplore la suppression du simple vaccin DTPolio qui coûtait moins cher (environ 7 euros) mais qui était soupçonné de provoquer des réactions allergiques. En 2013, la députée européenne Michèle Rivasi (EELV) déplorait une stratégie des laboratoires pharmaceutiques s’apparentant à de la « vente forcée ».
Les controverses ne se limitent pas aux vaccins contre la DTPolio ou l’hépatite B. Un autre vaccin, le ROR (rougeole-oreillons-rubéole), a été accusé de favoriser l’autisme après une étude publiée en 1998 dans The Lancet. L’article avait provoqué une vive polémique au Royaume-Uni mais il s’est finalement avéré que cette étude était un « trucage élaboré ». Elle avait d’ailleurs été dépubliée par The Lancet. L’absence de lien entre le vaccin ROR et l’autisme a été de nouveau confirmée en avril 2015 par une large étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.
La vaccination est-elle remise en cause en France ?
En France, le débat sur la vaccination obligatoire a été relancé récemment. Des familles ont contesté ce principe devant la justice, dénonçant un « stalinisme vaccinal » et défendant leur choix en invoquant le « droit à la santé ». L’affaire est remontée jusqu’au Conseil constitutionnel, qui a jugé en mars 2015 que le caractère obligatoire de la vaccination, présent dans le code de la santé publique, ne portait pas atteinte à la Constitution.
Pourtant, sur le terrain, on constate que la couverture vaccinale a généralement diminué en dix ans.
LeMonde.fr