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Ces drogues illégales qui pourraient guérir
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Utilisateur désinscrit
C'est très dur de lire cela car l'ESPT sévère est terrible au quotidien, même si l'on ne manifeste pas toujours son état d'esprit sombre ou noir. Une personne vous frôle et vous croyez que l'on vous tue. "Grâce" à la dissociation de l'émotionnel/ressenti et du rationnel, ou du décalage temporel de réactivité, à part un léger sursaut (c'est pile ou face), personne ne remarque rien. Cela passe, comme une décharge, où au contraire, vous êtes foutu pour quelques jours. Le plus souvent, on continue sa conversation comme si rien ne s'était passé. Et puis être discrètement en alerte de tout le monde, de tout fait et propos, est épuisant. D'autant plus que, grâce à certains médicaments, la dépression sévère est quelquefois quasi dissimulable (cymbalta - merci).
J'avais déjà reperé des articles évoquant des recherches faites sur la marijuanas pour des militaires vétérans aux Etats-Unis.
La question est que je me sens tellement en dés.équilibre, sur un fil que je ne me lancerais pas dans de telles expériences sans l'assentiment de ma 'référante' psy et de mon psychiatre. Ils ne voulaient pas trop réactiver le passé. Leur bonne réputation me laisse à penser qu'ils ont raison. Ce qui n'empêche pas d'aborder lors de mes rencontres avec eux ce dont je veux parler ou du contenu d'un cauchemard éventuel et d'en discuter.
Je sais que la vie avance, et vivement, même je n'ai pas trop le sentiment de la vivre. Le travail mI-temps se passe relativement bien. Et j'ai repris une forme d'engagement social.
Pour l'ecstasy des personnes de mon entourage, un peu plus jeunes et assez sérieux, en consommaient début des années 2000, à titre récréatif. A l'époque encore plus lointaine des années 70-80, ou des proches prenaient de la marijuanas et semblaient maîtriser leur consommation, je n'ai rIen consommé. Ce serait un peu bizarre de passer au canabis après la soixantaine alors que l'on est passé à côté dans les années hippies... Leurs sorties de trip étaient moins joyeux. Moi, j'ai toujours sû me passer d'alcools ou d'autres produits. Je me mettait à rigoler à mesure de fatigue ou naturellement. Chacun son style.
Bon, ici dans le cas de l'article on vise des micro-doses.
On évoque des électrochocs - je n'accepterais pas cela. Je ne croyais cela reserve à une vieille image de la psychiatrie. Il s'agirait par ces méthodes de "créer quelqu'un d'autre" ou de favoriser un retour à soi. Là aussi, j'ai lu que de très faibles doses permettaient de réactiver des zones du cerveau. Mais on en parle moins ces temps-ci.
Moins de moyens sembuent mis en œuvre pour des alternatives d'environnement de vie, il semble que la chimie et les manipulations comportementalistes et autres neuro-sciences dont je ne nie pas l'intérêt mobilisent des moyens quasi extravagants. Mais bon, je reconnais n'être qu'un patient, plus expert de son état que des traitements.
J'aurais déjà un chien, un minimum de soutien social, de gens bienveillants ne me jugeant pas en permanence - pour me dire que je suis foutu - ou que si je le décidais avec un peu de bonne volonté tout irait bien, ce serait déjà plus simple.
J'ai appris à réaliser que l'on ne sait pas grand chose sur pas grand monde. Que l'on "fait avec" comme on dit chez nous, aussi dignement que l'on peut. Et pourtant, contrairement à ce que l'on pourrait croire, je n'ai pas le sentiment d'être pessimiste. Plutôt dépositaire d'une hyper conscience, certes biaisée, j'en conviens, et un peu inappropriée pour la vie personnelle dans le quotidien ordinaire.
Reste la poésie du dérisoire, et de saisir des moments. D'amplifier 7 à 9 fois les meilleurs, pour compenser le surpoids accorder aux moments plus négatifs. Finalement à vivre "comme tout le monde", mais à sa manière ou à la manière que l'on peut.
D'où, je n'ai pas trop en écrivant ceci le sentiment de me plaindre, d'autant que les cerisiers du Japon et lilas sont en fleurs.
On m'a egaiement prescrit dans le cadre d'une autre maladie (SED) une oxygénothérapie. Cela m'a l'air compliqué à organiser. Deux fois 20 minutes par jour... En plus, ce n'est pas remboursé. On doit venir régler l'appareillage chez moi, et je ne vois pas pourquoi. Mon chez-moi c'est ma tanière. Finalement une cure thermale préventive coutrerait moins cher à la sécu et à la société dans son ensemble que nombre de traitementS. C'est comme cela. En Belgique en tous les cas.
Comme d'habitude, je vous ai écrit tout une tartine... Et puis, voilà, il est 00:39.
Merci encore. Votre article est important pour les ESPT sévères diagnostiqués ! C'est rare de voir écrire sur ce sujet.
JOSS51
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JOSS51
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Ami
Je vais paraître bête mais je ne sais pas ce que sont les E.S.P.T. ??? du moins en initiales....
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Joss
christiane-juliette
christiane-juliette
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Ami
etat de stress post traumatique
christiane-juliette
JOSS51
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JOSS51
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Ami
Ce n'est pas une maladie ça, mais un symptôme.... enfin bref quelque chose qui fait souffrir !
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Joss
christiane-juliette
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Ami
en effet Jossi c est un symptome qui arrive aprés un stress,le décéd d un proche aussi d une maladie cherchez sur le moteur de recherche, celà sera plus precis
christiane
Utilisateur désinscrit
Wiki est précis.
Pour ce qui suit, ne poursuivez que si vous croyez pouvoir ne pas être choqué.
Si carenity pense que cela n’ à rien à faire ici, cela m’a fait du bien après quelques heures de rédaction et correction. Donc, la rédaction a joué son rôle. Si vous trouvez que pour des raisons diverses, que nous pouvons comprendre, il faut le retirer pas de problème. Pour info, je suis régulièrement suivi. Ou plutôt, je consulte sérieusement.
Mon contexte : agression très violente, et reprise d'études, suivi d’un départ en Afrique ou j’ai été lors d’implication d’actions humanitaire témoin civil de nombreux de crimes de guerre et de masse (Afrique centrale, on commence à en parler), m´est également arrivé un genre d’agression équivoque d’une personne pour tester ma réaction de « type gay déclaré, mais réservé à l’assait D’une nana pourtant pas toute jeune. Fait qui, hélas, a réactivé des souvenirs traumatiques étonnamment maîtrisés.
Bref, je suis pour mon médecin « victime civile de conflit armé ». Chaque mot devant être choisi pour ne pas avoir à assurer le soutien d’un organisme de santé. En Belgique, seuls 14-18 et 40-45 sont considérés, voire la Corée. Les victimes civiles ne comptant que peu hors du pays. Le concept de victime civile de conflit armé existe dans la réglementation française, pas la belge. Vu le nombre de ses engagements, la France assume, et particulièrement depuis les attentats de meilleurs suivis.
Pour revenir à l’Afrique, le Burundi au moment du conflit armé était fermé aux médias et aux orgsnisations humanitaires jusqu’au début 94. On a donc aidé en attendant. Il ne fallait surtout pas utiliser le mot génocide réservé aux questions Yougoslaves. Son usage aurait obligé d'intervenir alors que nombre d’engagements sur des théâtres d’operation, notamment en Europe.
D'autres collègues ont à leur retour « pris sur eux ». Les niveaux d’implication dans l’humanitaire ont variés. On a aidé. A des degrés divers sans imaginer l’impact. Ce n’était pas notre activité initiale et nous n’avions pas été préparés à cela. Le génocide rwandais qui a chevauché cela et pour lequel les médias ont directement témoigné à masqué cette séquence.
Tout cela remonte à assez loin. Sauf, très récemment, la rencontre impromptue sur mon lieu de travail d’un réalisateur ayant réalisé un film, accompagné d’une victime physique liée aux événements de 93-94 et qui m’était inconnue.
Coïncidence inimaginable, deux jours avant (ou la veille) j’avais eu un genre de cauchemar dans lequel j’avais failli être éliminé. Pendant cette même période de +ou- 7 jours encore, une personne communiquait intensivement vers moi des messages sur les enjeux politico-philosophiques (cela existe et c’est indispensable) des questions de génocide. En référence à la Shoa. Il y avait eu aussi trois nuits blanches.
Or, vous l’imaginez, si la question des génocides m’importe - et que j’ai lu pas mal sur le sujet, je ne suis capable d’aborder ce sujet extrême qu’à mon propre rythme. Pas au gré des envolées intellectuelles de mes interlocuteurs. Cet ajout à des questions déjà envahissantes a été un comble. Merci de ne pas commenter ces coïncidences.
Concrètement, l’impact santé, se traduit chez moi par deux deux niveaux de dissociation. Le psy a sans doute un schéma plus précis.
Je le cuisinerai peut-être mais ce n’est pas la priorité.
Un autre niveau de dissociation est lié au déni ou à une forme d’occultation de la mémoire des faits restés sans suivis. Ces suivis n’étant par ailleurs qu’une préoccupation récente. Conséquence : c’est à soi de faire le lien entre les acteurs santé, social, juridique. Or, qui ces contexte en est capable ?
Ooint de vue sympathique, le cerveau reproduit aléatoirement la perte de mémoire de plages particulières variables : rendez-vous, prise des médicaments qui sont devant sou, noms de personnes..., tout en stimulant chez d’autres formes de mémoire très pointue. Notamment celle de détails.
Dans le quotidien, la simple tension entre des interlocuteurs, ou la simple intensité d’échange d'idées fait revivre une tension extrême. Ce qui m'épuise.
Rien ne se remarque trop. Tant pis ou tant mieux. Sauf débordement émotionnel de quelques secondes. Alors, je me lave discrètement les mains et je reprends. Je m’investis comme personne dans mon travail.
Je donne des pistes au bureau et aux amis pour optimiser les relations. Sinon l’insupportable « un homme doit savoir assumer » (surtout après des années), et qui traîne encore désastreusement dans les familles ou certaines professions s’estompe.
Évidemment encore, si je le pouvais, je je resterais chez moi. Même si je ne m’y sens pas chez-moi.
Je sais le poids que je constitue pour les autres dans les rapports souvenirs stéréotypés. Chacun fait ce qui peut. Pas très simple. Cela se gère.
Autres élément de mon quotidien: mes amis de l’étranger me manquent.
Il semble qu’au présent, ce soit donc un moment important et imprévu, que la distanciation qui soit à gérer. La famille n’est pas très éduquée à la maladie. Ma mère a je crois cependant compris. Pas de commentaire si je quitte la table ou me retire brièvement ou plus longtemps pour me reposer. Mais c’est plus difficile pour elle. Elle téléphonait presque chaque jour pour voir si j’étais bien là.
Evidement, ceci est éloigné du cas du militaire qui a des crises de larmes ou qui est en hyperviligence de combat lors de son retour. Médiatiquement, c’est plus clair. Il y a bien d’autes cas des réfugiés dont on ne parle pas. Des femmes abandonnée avec leurs enfants sans moyens comme des mouchoirs et qui se sentent coupables. Des victimes d’attentats. Des personnes ayant subi certaines opérations. Cela fait du monde.
J’étais invité ce W-E à honorer les victimes de l’qttentat du Musée Juif de Belgique. J’étais très fier d'être associé. J’ai oublié d’y aller. C’est terrible pace que c’etait important.
Attention, il y a d’autres moments. Pas simples à partager. Vous avez ici un fil d’une réalité auquel peu de gens ont accès. Un cas de figure de ces ESPT.
Soyons clairs, je ne voulais pas vous choquer. Nous savons que nombre de personnes hospitalisées, isolées, réfugiées, métiers à risques vivent avec leur propre intensité des situations très compliquées. Que des démarches sont demandées alors que l’instant est déjà un obstacle. Nombre de gens dans la rue sont passés entre les mailles du filet pour des raisons les plus diverses. Agir vite est important. Moi, c’est très diffère et complexe. Ne parlons pas des prisons qui accueillent nombre de malades psy. Nous préférons nous concentrer sur de faux débats. Il y a du boulot. Celui qui consiste à reconnecter une société à elle-même.
Mais voilà, vous vous êtes posé une question simple. Et je vous offre une perspective simplifiée. Notre vie est envahie, mais d’autres instants corrigent en se forçant un peu tout cela et permettent toujours des choses. On peut essayer de faire de cette dissociation de différentes formes des trompe-l’œil essayer de se manipuler. Nous avons des capacités. Je crois que l’on découvre qu’il y a des moyens de se réinventer. J’ai beaucoup d’imagination. Tant vaut finir ce message sur cette note.
Un simple mot, le regard d’un animal un geste, un sourire prennent l’effet d’une bouée de sauvetage. Pas toujours besoin de plus @erwannono a compris. La moindre allusion peut-être perçue comme une menace physique. C’est comme cela. A chaque moment de ce texte, j’ai des poussées émotionnelles car nous sommes dans le vif du sujet.
Je devrais prendre des responsabilités nouvelles et mon expertise peut-être utile. On le sait et je crois être respecté. On verra.
Ces ensembles disparates pourraient être mieux structurés. Mes médecins savent l’édifice précaire. Cela marche malgré tout. Un peu à leur surprise.
A d’autres propos, je me suis retrouvé à communiquer à propos de tout et de rien avec un policier dont Facebook m’avait suggéré la connections. Nous avons échangé des petites anecdotes. Le sentiment d’apaisement m’a étonné à mesure du suivi de conversation. Curieux sentiment.
Si ces infos sont trop fortes, le modérateur les enverra en privé à @erwannono .
Utilisateur désinscrit
C’est un peu cela mon ESPT.
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Louise
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Louise
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Elles ont connu leur apogée dans les années 1960, au cœur du mouvement hippie. Avant d'effectuer un discret retour dans les soirées branchées. La plupart des drogues psychédéliques sont aujourd'hui interdites.
Et pourtant, LSD, kétamine et autres produits psychédéliques ne se limitent plus à leurs effets planants. Partout dans le monde, des équipes de recherche se sont emparées de ces drogues. L'objectif : comprendre en quoi elles pourraient aider à soulager certains troubles et maladies neurologiques. "On se tourne vers ces substances parce qu'on a besoin de nouvelles méthodes thérapeutiques pour venir à bout des résistances, explique le Pr Philippe Fossati, psychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) et chef d'équipe à l'Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM). Ces substances représentent de nouveaux acteurs." Des simples travaux théoriques aux essais cliniques, ce secteur bénéficie d'un vrai regain d'intérêt. Mais un travail d'orfèvre est nécessaire, car les effets secondaires de ces traitements peuvent être lourds. Quelles sont les pistes les plus intéressantes ?
L'ectasy contre le stress post-traumatique
C'est sans doute dans les troubles mentaux que l'usage des produits psychédéliques est le plus prometteur. Et particulièrement contre le trouble de stress post-traumatique (TSPT) qui résiste souvent aux prises en charge. Aux Etats-Unis, un essai pilote a été organisé auprès de 20 patientsqui ont reçu de la MDMA – aussi connue comme l'ecstasy. Ces volontaires ont poursuivi les séances de psychothérapie en prenant soit de la MDMA, soit un placebo. Sans effet secondaire majeur, la plupart de ces participants ont vu leur état s'améliorer de manière significative.
Les effets planants de cette drogue ne peuvent pas être exclus. "Ces effets dissociatifs peuvent être utilisés pour faciliter un processus psychothérapeutique, souligne le Pr Philippe Fossati. On crée un état d'hypnose induit par les médicaments pour faciliter la plasticité cérébrale, ce qui peut améliorer l'efficacité de la thérapie."
Plusieurs mois après l'étude, ces bénéfices s'observaient toujours. Seules deux personnes ont connu une rechute. "La plupart de ces individus souffraient d'un TSPT sévère, qui ne répondait pas aux traitements disponibles ; leurs symptômes ont été soulagés durablement par une psychothérapie assistée sous MDMA", se sont félicités les scientifiques.
LSD ou psilocybine contre la dépression
Mais ces progrès ne représentent rien à côté des espoirs suscités dans la prise en charge de la dépression. LSD, champignons hallucinogènes, kétamine… de nombreuses équipes se sont lancées dans la bataille contre ce trouble mental qui touche 300 millions de personnes dans le monde.
Au Royaume-Uni, c'est le LSD qui a la faveur des scientifiques. En partenariat avec l'Imperial College de Londres, la fondation Beckley a lancé une étude sur le microdosage sous la houlette du Dr Robin Carhart-Harris, spécialiste de ces substances. Au rayon des champignons hallucinogènes, ce même chercheur a constaté un impact positif sur des personnes souffrant de dépression résistante aux traitements. "Près de 30 % des malades résistent aux médicaments, ce qui veut dire qu'ils ne répondent pas à plusieurs antidépresseurs", précise le Pr Philippe Fossati.
Dès une semaine de traitement, les 19 patients ont vu leurs symptômes s'améliorer. Cela serait dû à une "remise à zéro" du cerveau, d'après les signataires des travaux.
La kétamine contre la dépression
Une substance est même déjà utilisée, dans un cadre strict : la kétamine. Cet anesthésiant est connu pour ses effets planants. Mais il aurait aussi un intérêt face aux dépressions sévères et résistantes. "On l'utilisait parfois avant les électrochocs, puis on s'est rendu compte que, même sans chocs, les patients semblaient aller mieux", indique le psychiatre. Et ce n'est pas tout. La kétamine permet d'obtenir une amélioration rapide des symptômes. "Il faut d'habitude plusieurs semaines pour que les antidépresseurs fassent effet. Avec la kétamine, les changements se produisent en quelques heures", se félicite le Pr Fossati qui évoque "une échelle temporelle différente" dans l'action du produit.
Quelques établissements recourent donc à la kétamine. Mais pour cela, l'encadrement est précis : les doses administrées restent faibles, réservées à des patients résistants, et la prise en charge s'effectue entre les murs de l'hôpital.
A la différence des autres produits psychédéliques, on commence à comprendre le mécanisme d'action de la kétamine. "Les traitements actuels sont centrés sur plusieurs neurotransmetteurs. La kétamine, elle, agit sur les récepteurs glutamatergiques (NMDA)", résume Philippe Fossati. Ils seraient impliqués dans la plasticité cérébrale.
Si elle représente une voie d'avenir, la kétamine n'a pas vocation à remplacer les antidépresseurs déjà disponibles. "On ajoute un acteur dans le système, explique le psychiatre. On a aussi besoin des médicaments agissant sur la sérotonine pour que la kétamine soit efficace et pour des effets durables."
LSD et psilocybine contre la dépendance à l'alcool
Les produits psychédéliques pourraient aussi être utilisés dans le domaine de l'addiction. C'est, en tout cas, un secteur où la recherche est dynamique. Plusieurs études ont suggéré que, sous réserve d'un encadrement thérapeutique d'ampleur, LSD et champignons hallucinogènes pouvait avoir une utilité pour accompagner le sevrage de l'alcool. Pour y parvenir, il serait nécessaire de combiner la psychothérapie – comme des thérapies cognitivo-comportementales – et l'administration de ces substances à des doses peu élevées.
L'université Johns-Hopkins a constaté, en février dernier, une évolution dans les processus mentaux des alcooliques sous psilocybine. La relation à l'alcool mais aussi l'intention de se sevrer étaient considérablement impactés par la thérapie sous champignons.
LSD et psilocybine contre les migraines sévères
Le domaine de la neurologie n'est pas en reste. Parmi les différentes formes de migraine, il en est une qui effraie par son intensité : l'algie vasculaire de la face (AVF). Les maux de tête apparaissent de manière subite et extrêmement douloureuse sur un côté de la tête et du visage. La souffrance est telle qu'on la surnomme "la migraine du suicide".
Face à ces céphalées sévères, peu d'options existent : injections de sumatriptan, sprays nasaux de triptans, ou oxygénothérapie. On imagine bien le soulagement des patients (environ 120.000 en France) qui ont entendu parler d'un usage de psychédéliques. Les produits utilisés ici sont l'acide lysergique diéthylamide (le fameux LSD) et la psilocybine (les champignons hallucinogènes).
En 2006, des chercheurs de l'université de Harvard (Etats-Unis) ont interrogé 53 patients qui avaient utilisé ces substances pour calmer leurs crises. Avec succès chez 18 usagers de champignons hallucinogènes et 4 utilisateurs de LSD. En 2011, l'équipe est allée plus loin, en proposant un analogue du LSD à six patients. Là encore avec succès. "Personne n'a jamais obtenu de tels résultats", expliquait alors John Halpern à Nature.
Aucun scientifique n'est parvenu à expliquer le mécanisme sous-jacent. "Des défauts au niveau de la mélatonine et des rythmes circadiens devraient faire l'objet d'études", avançaient récemment quatre neurologues de l'université de Yale (Etats-Unis).
Que penser du microdosage ?
Outre ces usages réglementés, certains patients ont commencé à tâtonner de leur côté. Leur méthode : le microdosage. Trois scientifiques de l'université de Karlstad (Suède) se sont penchés sur le phénomène. Les différents forums analysés font remonter une même tendance.
Les drogues psychédéliques ne sont pas utilisés pour la défonce, mais bien dans une visée thérapeutique. Considérées comme la dernière chance, elles sont souvent faiblement dosées. Les conseils s'échangent d'ailleurs sur le meilleur usage possible. Récemment, une étude tchèque a suggéré que cela pouvait être contre-productif après plusieurs tests sur le rat. Tout en reconnaissant la nécessité de mener davantage de travaux sur le sujet.
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