- Accueil
- Échanger
- Forum
- Forums généraux
- Revue de presse
- A la chasse aux bactéries résistantes
A la chasse aux bactéries résistantes
- 43 vues
- 0 soutien
- 1 commentaire
Tous les commentaires
Utilisateur désinscrit
C'est déjà rassurant de savoir qu'on s'occupe de ce problème de résistance des bactéries aux antibiotiques et que les pistes de recherche semblent prometteuses.
J'ai connu ce problème de résistance aux médicaments avec les parasites en Afrique. Dans les années 1980 beaucoup de gens faisaient des crises de paludisme alors qu'ils prenaient régulièrement un antipaludéen. Il a fallu développer de nouvelles molécules pour contrer ce qui était alors appelé le palu-marteau. Je ne sais pas où cette lutte contre la malaria en est maintenant mais ce qui est certain c'est que la "nature" sait très bien s'adapter.
Donnez votre avis
Articles à découvrir...
18/11/2024 | Actualités
Médicaments et libido : les traitements qui peuvent affecter votre désir sexuel ?
16/11/2024 | Actualités
Troubles de l’attachement : quelles conséquences sur nos relations interpersonnelles ?
08/11/2024 | Conseils
La procrastination : mauvaise habitude ou stratégie secrète pour prendre soin de soi ?
04/11/2024 | Actualités
Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !
09/01/2019 | Nutrition
14/02/2019 | Conseils
La vie amoureuse à l’épreuve de la maladie : comment faire face ?
15/04/2019 | Conseils
S'abonner
Vous souhaitez être alerté des nouveaux commentaires
Votre abonnement a bien été pris en compte
Julien
Bon conseiller
Julien
Dernière activité le 12/06/2024 à 11:32
Inscrit en 2012
10 075 commentaires postés | 815 dans le groupe Revue de presse
25 de ses réponses ont été utiles pour les membres
Récompenses
Bon conseiller
Contributeur
Messager
Engagé
Explorateur
Evaluateur
Dix millions de morts en 2050
Les baigneurs et les surfeurs anglais ingèrent des bactéries résistantes aux antibiotiques en buvant la tasse dans la Manche. Dans une étude publiée le 31 mars, le microbiologiste William Gaze révèle avoir trouvé des traces d'Escherichia coli rétive aux céphalosporines de troisième génération dans des échantillons d'eau de mer. "Nous savons très peu de chose sur la manière dont les bactéries résistantes se répandent dans la nature", nuance le chercheur, qui assure cependant que "l'eau de mer peut contribuer à [les] propager". Au-delà de son intérêt scientifique, ce travail contribuera peut-être à donner corps, dans le grand public, à une menace qui inquiète les autorités de santé depuis quinze ans, et plus récemment Barack Obama ou David Cameron : la montée de la résistance aux antibiotiques. Chaque année, celle-ci cause 25.000 décès en Europe et 23.000 aux États-Unis. Un récent rapport évalue à dix millions le nombre de morts en 2050 dans le monde.
Pourquoi ces médicaments géniaux, capables de contrôler la prolifération bactérienne, sont-ils menacés d'impuissance face aux maladies infectieuses? Didier Mazel, généticien à l'Institut Pasteur, tente d'éclairer les mécanismes à l'origine de nombreuses impasses thérapeutiques. "C'est bêtement darwinien : les bactéries font tout pour survivre. Le traitement induit la résistance. Flemming [le découvreur de la pénicilline] avait lui-même soulevé cette possibilité mais, à l'époque, on ignorait que les bactéries échangeaient leur ADN à grande échelle, ce qui favorise la dissémination de la résistance", explique-t-il.
Un échange de gènes entre micro-organismes
Son équipe a identifié l'une des voies majeures de ce transfert entre bactéries : les "intégrons", des structures génétiques mobiles, porteuses des gènes de résistance, qui peuvent s'échanger d'un micro-organisme à l'autre par un système de couper-coller. À l'origine de ces échanges, les médicaments eux-mêmes, qui provoquent la synthèse de la protéine bactérienne permettant la capture et l'expression des gènes de résistance dans les intégrons. "Le réagencement des gènes au sein de ces structures permet aux bactéries d'adapter les résistances en fonction de leur environnement. La résistance est la réponse au stress chez la bactérie", détaille Didier Mazel.
Ces découvertes confirment la pertinence de plusieurs pistes pour combattre les résistances. La première, la lutte contre l'utilisation massive, est d'apparence simple comme le vieux slogan télé : "Les antibiotiques, c'est pas automatique." Mais pas facile de convaincre médecins et patients : la prescription d'antibiotiques augmente de nouveau en France. La deuxième piste supposerait carrément un changement de civilisation : "La résistance apparaît même avec de très faibles doses, dans notre corps et dans la nature : les antibiotiques sont présents dans les urines ou à la sortie des stations d'épuration. Il faut limiter le rejet global d'antibiotiques", exhorte le chercheur de Pasteur.
Des virus à la rescousse
Sans attendre la révolution écologique, dans les labos publics et les start-up, les descendants de Flemming sont à la recherche de nouveaux traitements. Il y a urgence car ce domaine peu rentable est délaissé par la grande industrie pharmaceutique. Da Volterra, une société de biotechnologies, vient de mettre au point un produit capable de piéger les résidus d'antibiotiques à leur entrée dans le côlon pour éviter le passage dans les urines et donc dans la nature. À l'Institut Pasteur, Laurent Debarbieux a bon espoir que les bactériophages – nom donné aux virus naturels des bactéries – viendront à bout de certaines résistances. "C'est une thérapie ancienne, abandonnée avec la découverte de la pénicilline. D'un point de vue biologique et technique, c'est très censé", soutient le chercheur. Les résultats obtenus sur des souris de laboratoire sont encourageants : "Les animaux traités par des bactériophages après avoir reçu une dose mortelle de bactéries ont survécu à l'épreuve quand les autres sont morts." Reste à valider ces espoirs chez l'homme. Pour l'instant, un seul essai clinique (sur une population de grands brûlés) est en cours, sous la houlette de l'armée française. "On pourrait utiliser les bactériophages en aérosol pour traiter les conséquences de la mucoviscidose", espère Laurent Debarbieux. Xavier Duportet, patron de la start-up PhageX, explore une piste encore plus audacieuse : éradiquer la résistance en ciblant les gènes de résistance dans l'ADN des bactéries au moyen de ciseaux moléculaires ultraperformants (CRISPR/Cas). "On a réussi à décoloniser une souris de ses staphylocoques dorés résistants tout en laissant le reste de la flore intact", se réjouit le jeune homme. Concrètement, un bactériophage est reprogrammé à l'aide d'un circuit d'ADN synthétique qui sera injecté dans la bactérie pour détruire certaines séquences de résistance. Une piste fascinante mais qui ne manquera pas de susciter, comme toute la biologie de synthèse, un débat éthique et citoyen
Le Journal du Dimanche