Troubles bipolaires, quelles démarches pour le statut d'adulte handicapé ?

Bonjour

Pour répondre à votre message, je vais essayer de vous raconter une tranche de ma vie.

J'ai commencé à avoir des troubles adulte jeune, alors que j'étais étudiante. Mon humeur oscillait entre hypomanie et dépression. Je n'ai jamais consulté, donc le diagnostic a mis du temps à être posé.

Finalement, j'ai décidé en 3° cycle d'avoir un bébé. La grossesse s'est bien passée, je poursuivais mon travail de recherche en parallèle. Puis j'ai accouché, et là, j'ai décompensé, une mélancolie avec des idées délirantes. J'ai été hospitalisée en urgence en HP, mon compagnon s'est retrouvé seul pour gérer à la maison, avec notre bébé. Au bout de quelque temps, j'ai bu bénéficier de visites médiatisées avec mon bébé, et quand je suis sortie d'hospitalisation complète, j'ai été admise avec mon bébé dans un hôpital de jour mère-enfant. J'ai mis plusieurs mois à remonter la pente.

Quand j'ai été de nouveau équilibrée, avec un traitement adapté, j'ai pu reprendre mon travail et mes études. J'ai validé ces études, et ai soutenu ma thèse. 

Puis j'ai travaillé, pendant de nombreuses années, une grosse quinzaine d'années, mais avec des arrêts de travail réguliers pour souffler, et parfois la nécessité d'être hospitalisée. Mon poste de travail était avec de lourdes responsabilités et des horaires élastiques. Très stressant.

Malheureusement, j'ai déclaré une maladie organique, puis mon père est décédé, et j'ai refait une décompensation grave, avec une hospitalisation de plusieurs mois, et un arrêt de travail qui s'est prolongé, prolongé. Finalement, le médecin conseil m'a reçue, et a tranché : invalidité. J'ai par la suite été licenciée pour inaptitude.

Je ne désespère pas de pouvoir un jour reprendre mon travail. Même si pour l'instant cela n'est pas d'actualité.

Tout ça pour dire qu'on peut vivre et travailler avec un trouble bipolaire, quand l'humeur est bien régulée par le traitement, une bonne hygiène de vie, et des outils pour repérer et prendre en charge les premiers signes d'une décompensation. C'est une maladie chronique, et il faut apprendre à vivre avec, et prévenir au mieux les périodes de crise.

Tout n'est pas perdu pour vous, vous allez pouvoir remonter la pente, et vivre de nouveau. Je pense qu'il est important d'être bien entouré par les professionnels (médecin traitant, psychiatre, psychologue...) Pour ma part, la prise en charge en hôpital de jour est très importante.

J'espère que mon témoignage ne vous fera pas trop peur !