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Patients Maladie des yeux
Une femme devenue aveugle retrouve la vue grâce à une prothèse rétinienne
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Utilisateur désinscrit
C'est une très bonne nouvelle, qui donne de l'espoir à tous.
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Julien
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Julien
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Une équipe française de l’Institut de la vision menée par le professeur José Sahel a réussi, dans le cadre d’un essai clinique, à restaurer la vision chez une patiente atteinte d’une rétinite.
Après avoir reçu une prothèse rétinienne en septembre dernier, la patiente est en cours de rééducation.
Pour l’heure, elle peut localiser des objets de différentes formes sur une table et distinguer les couleurs blanc et noir.
« Je suis en train de refaire ma base de données », dit avec humour Barbara, une cinquantaine d’années, la première patiente à avoir reçu un implant artificiel rétinien. Elle a été opérée par l’équipe du professeur José Sahel (Inserm-CNRS-UPMC), dont Yannick Le Mer, chirurgien à la Fondation Rothschild, et Bernard Gilly de la société Pixium Vision.
Assise face à une table sur laquelle sont dispersées des balles blanches de différentes tailles, Barbara est en séance de rééducation avec l’aide de Serge, un orthoptiste. De grosses lunettes-caméras posées sur le visage, elle balaie la table du regard, comme si elle cherchait quelque chose. « Elle repère et localise les formes, elle réapprend à gérer son regard », explique José Sahel, pour qui « l’œil fait partie du cerveau ».
Des séances de rééducation progressives
Après avoir pris son temps, Barbara avance lentement son bras droit, les doigts écartés vers l’une des sphères. Première balle, réussite. Deuxième balle : sa main se déploie à côté de la sphère. « Attention, vous avez tendance à aller trop vers la gauche », lui dit l’orthoptiste. Elle se reprend et là, banco, sa main vient directement sur la sphère. Dernière balle, la plus petite : là, elle réussit du premier coup.
Même exercice avec deux fruits, une pomme et une banane. Puis elle trie des chaussettes, les unes blanches, les autres noires. Là encore, en prenant son temps, Barbara réussit pleinement l’exercice. « Les séances de rééducation sont progressives, d’abord une heure, puis un crescendo jusqu’à 5 heures, car c’est très fatiguant pour le patient », précise José Sahel.
Une prothèse rétinienne
Devenue aveugle vers l’âge de 35 ans à la suite d’une défaillance des cellules photoréceptrices de la rétine, Barbara a été opérée en septembre 2013 à la Fondation Rothschild, où Yannick Le Mer lui a implanté une rétine artificielle. Celle-ci est reliée à un capteur placé au sein d’un ensemble : « Une caméra intégrée aux lunettes transmet l’image à un ordinateur de poche, qui renvoie les signaux traités à un émetteur sans fil placé dans les lunettes qui, à son tour, transmet les informations à une puce électronique posée à la surface de la rétine, explique José Sahel. Ensuite, l’information emprunte le nerf optique et va jusqu’au cerveau. On appelle cela la stimulation épi-rétinienne », poursuit-il.
Un suivi rigoureux
À ce jour, seuls cinq patients ont reçu ce type d’implant dans le monde, dont trois en France, un en Allemagne et un en Autriche. Réalisée en matériaux très peu allergisants et biocompatibles (céramique, polymère), la puce est bien tolérée et n’a pas entraîné d’effets secondaires irréversibles. Des visites de suivi sont prévues pour une durée de 18 mois, et l’amélioration de la performance visuelle passe par les tests de perception de la lumière, de la localisation et de la mobilité d’objets comme vient d’en réaliser Barbara. L’essai doit inclure entre 10 et 20 malades, et la mise sur le marché de la prothèse est prévue en 2015.
À l’Institut de la vision, véritable tête de pont de la recherche ophtalmologique en France, on expérimente également d’autres méthodes pour traiter les cécités maladives. Notamment la thérapie génique ou la greffe de cellules souches, dont un premier essai clinique est prévu en 2015.
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Une-femme-devenue-aveugle-retrouve-la-vue-grace-a-une-prothese-retinienne-2014-04-11-1135007