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Enfin une piste pour expliquer l’épilepsie
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Rochambeau
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Rochambeau
Dernière activité le 02/10/2024 à 16:31
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Julien.P vous nous manquez ! vous êtes victime d'une "absence épileptique" !
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rochambeau
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Julien
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Julien
Dernière activité le 12/06/2024 à 11:32
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Au moins 50 millions de personnes dans le monde sont victimes de convulsions incontrôlables. Une découverte suggère que l’état épileptique est latent chez toutes les espèces. Elle ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
L’homme est assis, cigarette et livre à la main. Soudainement, ses yeux se révulsent, sa tête part en arrière, puis son corps se tend, parcouru de violentes saccades. Sur l’électroencéphalogramme, les aiguilles s’affolent jusqu’à noircir presque totalement l’écran. La scène ne dure que quelques secondes, après quoi le malheureux retombe inconscient dans son fauteuil. Devant la caméra des médecins de l’Institut pour la recherche médicale de Berlin, le patient vient de faire une crise aiguë d’épilepsie. Il n’en gardera aucun autre souvenir que cette vidéo. Tournée en 1954, la scène a marqué les premiers travaux scientifiques sur cette mystérieuse maladie. Soixante ans plus tard, des chercheurs marseillais pensent enfin tenir un début d’explication sur les causes de ce mal tabou, qui a jeté des centaines de victimes aux flammes rédemptrices des croyances moyenâgeuses.
« Tout cerveau sain peut faire une crise », résume le directeur de l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm-université Aix-Marseille), Christophe Bernard, qui vient de publier ses travaux dans la prestigieuse revue « Brain ». « L’épilepsie est un état latent, une activité neuronale naturellement encodée qui ne s’exprime que dans certaines situations pathologiques. » Le chercheur utilise une métaphore pour décrire ce qui se produit : « Représentons-nous l’activité du cerveau au moyen d’un personnage qui se déplace dans un pays composé de montagnes, de vallées et de plaines. Ces reliefs constituent autant d’activités dans lesquelles le cerveau est engagé : par exemple, lire un livre, faire du vélo… Il y a un endroit très particulier dans ce monde : une zone interdite entourée d’une très haute barrière impénétrable. Ce no man’s land est la crise d’épilepsie. Elle est présente dans notre paysage cérébral et il faut des conditions extrêmes pour y pénétrer : un électrochoc, un traumatisme crânien, une méningite, un AVC, une encéphalite ou encore un accident lors de l’accouchement. »
Orage cérébral
Quand la crise survient, le cerveau s’embrase : de très nombreux neurones déchargent ensemble une haute fréquence de signaux électriques qui se propagent par la chimie organique. Les cliniciens parlent d’un « orage électrique cérébral ». Selon la zone qui s’active, la parole, les muscles, le siège des émotions sont impactés et adressent en désordre des commandes totalement farfelues à l’organisme. Commandes qui peuvent transformer des Jules César, Molière, Napoléon, Flaubert, Van Gogh, Dostoïevski, Byron, Lénine et autres – tous sujets à des crises – en déments fébriles. Le siège de la mémoire est sans doute lui aussi affecté, expliquant le trou noir qui efface généralement les souvenirs d’une crise.
Un autre chercheur, Viktor Jirsa, de l’Institut des sciences du mouvement de Marseille, a établi l’équation qui modélise la maladie. Sa formule mathématique, inédite en médecine, comprend seulement cinq variables qui décrivent le changement d’état survenant entre le moment où le cerveau fonctionne normalement et la crise. « Les trajectoires d’entrée et de sortie de la crise suivent des règles précises qu’on peut formuler aussi rigoureusement que la loi de la gravitation », explique-t-il. Partant de ce modèle, les chercheurs ont identifié quatre façons d’entrer dans une crise et quatre façons d’en sortir, soit un total de seize types d’épilepsies. Vérifiées expérimentalement, non seulement ces propriétés se sont avérées valables chez l’homme, mais aussi chez quantité d’autres espèces animales allant de la mouche au poisson en passant par le rongeur. « La crise d’épilepsie est peut-être la forme d’activité la plus simple et la plus primitive que le cerveau peut générer », en déduit Christophe Bernard.
La définition de ce cadre conceptuel sera d’abord utile aux cliniciens pour mieux comprendre les mécanismes des crises et envisager des traitements de plus en plus personnalisés. Actuellement, les médicaments utilisés (un catalogue d’une dizaine de molécules qui réduisent l’hyperexcitabilité des cellules sans guérir la maladie) restent sans effet sur un tiers des patients. Or ils sont nombreux : au moins 1 % de la population mondiale est sujet à ce désordre neurologique presque aussi fréquent que la migraine, soit pas loin de 500.000 personnes en France, sans doute plus si on considère les épisodes les plus bénins qui se manifestent chez beaucoup de monde par quelques secondes « d’absence ». « Chacun de nous a une chance sur 17 de faire une crise au cours de son existence », lance Christophe Bernard.
« Gène interrupteur »
Il y a trois ans, son équipe a déjà découvert un gène clef dans le mécanisme épileptique du lobe frontal, le plus fréquent, qui conduit à une réorganisation des réseaux de neurones responsable à son tour de l’apparition des désordres associés, tels que les déficits de mémoire et d’apprentissage, l’anxiété et la dépression. Ce mécanisme entraîne la modification de l’expression de milliers de gènes déterminant l’organisation fonctionnelle des cellules du cerveau. Le « gène interrupteur » (NRSF) identifié par les neurobiologistes peut contrôler l’expression ou l’inhibition de 1.800 autres, dont ceux qui provoquent les crises, quand il est activé par un choc initial – qui peut être un trauma crânien comme une surconsommation d’alcool. En empêchant l’action de l’interrupteur avec l’aide de leurres chimiques, les chercheurs ont pu – chez l’animal – ralentir la progression de la maladie, diminuer de deux tiers le nombre de crises et leur sévérité, et restaurer le rythme cérébral thêta, qui joue un rôle central dans de nombreuses fonctions de mémorisation et d’apprentissage.
Grâce à leur nouvelle découverte, ils espèrent maintenant aller plus loin pour prévenir les crises et empêcher qu’elles n’embrasent tout le cerveau, comme dans la vidéo spectaculaire de l’institut berlinois. « La mise en équation de la maladie est une rupture de concept qui ouvre des perspectives thérapeutiques totalement nouvelles », affirme Christophe Bernard. Avec l’arsenal existant, les cliniciens ne parviennent qu’à contenir le raz de marée chimique sans pouvoir l’anticiper. « Notre découverte va permettre d’imaginer des médicaments agissant comme des barrières d’énergie pour empêcher le changement d’état cérébral, comme si on réglait au minimum la flamme d’un réchaud sous une casserole d’eau pour empêcher son évaporation. »
Source : Les Échos