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Bipolarité et solitude énorme que la maladie engendre. Mon expérience
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Claudia.L
Animatrice de communautéBon conseiller
Claudia.L
Animatrice de communauté
Dernière activité le 15/11/2024 à 17:11
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7 960 commentaires postés | 266 dans le groupe Les symptômes et les complications des troubles bipolaires
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@nelljuly
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Claudia de l'équipe Carenity
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Claudia.L
Utilisateur désinscrit
Personnellement j’ai toujours pensé, sans être hautain, que c’étaient les gens « normaux » qui étaient à côté de la plaque. J’ai pu faire le clown pour parfois m’intégrer, feindre le charisme, mais au bout du compte ça m’épuise davantage qu’autre chose. Actuellement je suis dans un vide profond, mon seul refuge le sommeil, non pas par manque de projets, mais parce que j’ai fait le douloureux constat qu’aucun de mes projets ne m’appartenait : je veux faire « comme tout le monde ». Résultat : j’ai l’impression d’avoir définitivement perdu contact avec moi-même et je me retrouve être une coquille vide alors que j’ai pu régulièrement « être au top » (merci la manie).
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Utilisateur désinscrit
Dommage que le profil ait été supprimé...
Ces mots traduisent tellement bien ce que je ressens !
Le renoncement à "être normale", sans pour autant renoncer à la vie...
Ne pas finir isolée et coupée de tout et tout le monde comme je le suis actuellement.
Comment faire ?
Si vous avez des pistes je suis preneuse !
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Hippolyte
Bon conseiller
Hippolyte
Dernière activité le 14/11/2024 à 17:39
Inscrit en 2023
386 commentaires postés | 81 dans le groupe Les symptômes et les complications des troubles bipolaires
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@nelljuly
Bonjour et félicitations pour votre courage.
Un jour,j'ai vu une émission de fond sur "le moule" dans lequel le monde veut nous mettre.Un prêtre catholique célébrant la messe s'était dit qu'il devait s'adapter au moule et puis finalement,s'étant rendu compte de son erreur par son mal être, a adapté le moule à lui !
Vous vous êtes posée les bonnes questions car avec 8 psy (2 inutiles) sur bientôt 18 ans,je peux dire que pour moi les psychologues cliniciennes et psychothérapeutes sont géniales en pensant aussi aux 2 psychiatres qui m'ont sorti du trou : Burn-out d'où bipolaire 2. Je m'y fais à 95 % car de temps à autre...
Cordialement. Hippolyte.
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Hippolyte.
josefa
Bon conseiller
josefa
Dernière activité le 02/08/2024 à 12:50
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Bonjour Nell
Tout d'abord, je trouve très courageux votre témoignage et, Surtout, le fait que vous mettiez des mots sur votre ressenti, car, selon moi, le fait d'écrire est essentiel pour comprendre ce qui nous arrive.
Je suis une "vieille dame" - j'ai 62 ans et j'aime ça.
Bien avant d'être diagnostiquée bipolaire, quand j'avais à peu près 17 ans, nous nous sommes rendues compte, en échangeant avec une amie, que nous ne représentions (elle ne souffre pas de troubles psychiques) qu'1% de la société qui nous entourait, mais qu'après tout, ramené à la population mondiale, ça faisait quand même beaucoup de monde !
Cette réflexion, complétée par le fait que j'écrive et que je lise beaucoup, m'a toujours aidée depuis ces temps.
Chacun est différent et chacun a son chemin et son rythme. Je pense qu'il vaut mieux avoir peu d'ami.e.s, mais avec qui l'on peut avoir une relation simple, sincère et spontanée. C'est difficile de les trouver et de s'éloigner des relations toxiques et/ou construites sur des rapports de force.
Parfois moi aussi je me sens seule alors je cultive mon jardin (ou celui des autres : pour mes 50 ans, je suis devenue jardinier).
Je vous envoie plein de forces, gardez confiance en qui vous êtes.
josefa
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nelljuly
nelljuly
Dernière activité le 15/03/2024 à 22:19
Inscrit en 2023
13 commentaires postés | 13 dans le groupe Les symptômes et les complications des troubles bipolaires
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Ami
Je me suis toujours sentie complètement à côté de la plaque. Paumée quoi.
En maternelle, je n'étais pas l'enfant préférée des animateurs par exemple, parce que trop hyper-active, trop blagueuse, je n'étais pas la petite fille mignonne qui correspondait au "sois belle et tais-toi". Les premiers signes de troubles alimentaires commençaient à apparaitre à cette période, des pensées intrusives, une honte qui se développe par rapport à l'alimentation, je me dis que c'est normale et je l'intériorise. En primaire, j'avais des amis mais je me sentais quand même à part, parce que trop d'imagination, trop d'énergie. Mes amis me suivaient dans mes délires mais ils m'ont déjà lâché dedans aussi, parce que j'avais franchi la frontière et j'étais devenu "bizarre" pour eux, donc facilement remplaçable. Deux ans de harcèlement en primaire. Moi qui me sentais seule entourée, voilà que j'étais seule pour de bon.
Au collège, j'ai rencontré mes meilleurs amis avec qui je suis encore super proche maintenant. Mais pareil, cette sensation bizarre de ne pas rentrer dans le moule. J'ai envie de me punir de me sentir comme ça, parce que j'ai mal mais je ne comprends pas cette douleur, elle n'a pas de sens, donc je me scarifie pour lui donner un sens. Cette fois-ci j'ai une raison d'aller mal. Je me scarifie, personne ne le sait. J'essaye de contenir ce mal-être mais bien souvent je n'y parviens pas, et ça commence à se traduire par autre chose : l'humour, le sarcasme, mon plus grand échappatoire.
Au lycée, je fais ma vie, je rencontre d'autres amis aussi, avec eux-mêmes leurs problèmes et je me dis "Enfin des gens dont leur vie n'est pas toute rose, enfin des gens aussi à côté de la plaque". Je me mets en couple avec mon premier amour. Mais même avec mon entourage, je continue de me sentir seule, différente, je me dis que je fais du cinéma, que je dramatise, que je cause mon malheur en me disant que je suis différente alors que par du tout. Mes troubles alimentaires s'intensifient au lycée, je perds 16 kilos, je suis anorexique. Je suis en dépression totale. Je vois une vidéo qui parle du trouble bipolaire, je me dis "merde, c'est exactement ce que je vis, c'est comme ça que je me sens". Je vais voir un psychanalyste sans vraiment savoir ce que c'est. Une belle arnaque : tu parles, il t'écoute, il fait des hypothèses, il prend l'argent et de laisse repartir alors que tu viens de dire que t'avais envie de te suicider. Je lui parle de mes doutes par rapport à la bipolarité, il me rit au nez et me dit que ce n'est pas du tout ce que j'ai. Il me donne une définition complètement fausse de la bipolarité. Je finis par me débrouiller, je ne vais plus le voir, je reprends mon poids, je vais mieux. Je fais pleins de choses, j'ai une forme de joie super forte, je travaille plus, j'en demande plus, toujours plus. Une boule d'énergie. Je commence à ne plus me sentir bien, brutalement je doute de ma relation, de mes sentiments, de tout, ça me torture, j'ai l'impression de m'auto-saboter. Quelques mois après la relation prend fin, quelque part je me dis que ça va peut-être me faire du bien, que tout mes doutes vont s'arrêter. C'est pire. Il me manque, mais je doute encore, je suis émotionnellement instable, je veux lui dire de revenir mais je ne peux pas, je m'en sens incapable parce que je ne suis pas sûre de moi. Aucun de mes amis ne comprends ce que je vis, je me sens encore plus seule et anormale. Donc je passe difficilement à autre chose. Je me rends compte aujourd'hui que c'était une phase mixte.
Je rentre en supérieur. La première année se passe normalement, je me sens déphasée par rapport aux autres, même en essayant d'adopter le comportement de tout le monde je vois bien que je ne rentre pas dans le moule. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je me sens rejetée. La moitié de l'année se passe à distance à cause du COVID donc ce n'est pas bien grave. En deuxième année, c'est le feu. Incroyable. Une classe où on s'entend tous bien, où j'ai l'impression de trouver ma place, je ne me sens pas jugée pour être dans l'excès, dans cette joie intense. Je travaille beaucoup, je suis dans deux écoles différentes, et je commence un CDI à temps partiel. Je suis invincible. Je peux tout faire. Pas du tout. Au bout d'un moment mon corps fatigue. Il y a le COVID qui revient et qui fout un coup au moral, je ne vois plus ma classe, je peux plus aller au travail. Je quitte une de mes deux écoles parce qu'elle ne me plait plus, trop de travail, trop de charge mentale. Aujourd'hui, je sais que j'ai pris la bonne décision. Après ça, mon énergie revient. Je veux faire pleins de soirées, je bosse jusqu'à pas d'heure, je dis oui à tous les projets qu'on me propose, je cours partout et je suis contente quand je tiens ce rythme sans énormément me nourrir. Ça veut dire que je suis forte. Un RedBull et on repart. Milieu d'année BIM. Je doute de tout. Est-ce que je me suis bien orientée ? Et si je n'ai jamais de carrière ? Toutes façons personnes ne voudra travailler avec moi. une autre phase mixte, qui annonce ma dépression. Une grosse dépression. Je craque complètement. Je vais voir un psychiatre, il me diagnostique une dépression sévère et un trouble anxieux généralisé. Il me met sous antidépresseur, je ne les supporte pas, je fais deux TS. Il m'en donne d'autres, ça fonctionne mieux. La vie reprend son cours. Tout commence à aller un peu mieux. J'en ai marre des médicaments et de mon psychiatre qui ne sert à rien, qui ne m'écoute pas. J'arrête les médicaments et je ne vais plus le voir. Je rentre en troisième année, je me sens ni trop haute, ni trop basse. Je suis déprimée mais c'est une déprime normale, rien de trop haut ou de trop bas, juste la même déprime qui peut arriver occasionnellement dans la journée à n'importe qui. Mon premier amour revient, il veut qu'on se remette ensemble. Je réfléchis. J'ai peur un peu. Mais je lui dis oui. Une partie de moi en a envie. Quelques mois se passe, et les doutes reviennent comme la première fois, brutalement. Je panique. Je me dis que c'était une erreur de me replonger là-dedans, mais cette fois-ci, je ne veux pas fuir. Je veux comprendre. Donc je lui en parle, de ces doutes que je ne comprends pas, qui me poussent à rompre, qui me font douter de mes sentiments, il est compréhensif. On prend notre temps. Je commence à consulter une psychologue. On fait des hypothèses, mais je sens que quelque chose n'est pas juste dans ces hypothèses. Au bout d'un moment, je lui reparle de mon doute sur la bipolarité, elle me parle de ses doutes à mon sujet sur les troubles de l'humeur et me dit de m'orienter vers un psychiatre. Elle pense que je suis cyclothymique. Je prends un psychiatre spécialisé dans les troubles de l'humeur. On parle, il me fait passer des tests, on expérimente des traitement. Il pose un diagnostic : bipolaire type 2. Pas cyclothymique, car mes phases dépressives sont longues de plusieurs mois et trop intenses, et mes phases de bonheur sont "trop", dans l'excès, il me parle de l'hypomanie. Est-ce que j'avais finalement raison 5 ans auparavant ? Je lui parle de mes grosses périodes de doutes dans ma relation, il me parle de la mixité, de l'instabilité émotionnelle que cela peut provoquer. Je comprends mieux ce qui se passe dans ma tête. À la fois le diagnostic résonne en moi et à la fois je n'en veux pas, je ne l'accepte plus étrangement. Alors qu'il me permet de mettre enfin un mot sur toute cette douleur inexpliquée. Il me permet de comprendre que j'étais effectivement à côté de la plaque. Que je le serai toujours, il faut juste que j'apprenne à vivre en paix en étant à côté de cette plaque. Personne n'a ce trouble dans mon entourage, je suis la seule. Je n'ai pas de comparaison ou de modèle, juste ma propre expérience, mes ressentis, tous ces bouleversements, que mon entourage ne comprend pas vraiment ou peine à comprendre. Je ne leur en veux pas, il faut le vivre pour le comprendre. Mais je vois qu'ils commencent à se rendre compte que la maladie mentale n'est pas un caprice, ni du cinéma, c'est une maladie. Je pense que j'ai du mal à l'accepter car j'ai toujours vécu avec cette douleur, en trouver la cause veut dire trouver une solution, veut dire m'enlever cette douleur ; et je ne me connais pas sans cette douleur, elle fait partie de mon identité. Qui je suis sans cette douleur ? J'ai commencé à me sentir mal à l'âge de 6 ans, j'en ai 22 aujourd'hui. C'est long. J'ai peur aussi d'échouer et de ne jamais réussir à trouver un traitement adapté, parce qu'on me promet le bonheur et j'ai envie d'y croire mais si ça ne marche pas ? J'aurais eu de l'espoir pour rien. Encore. Je n'ai pas encore le bon traitement. J'ai encore des phases mixtes horribles mais j'essaie de tenir bon et de me dire que ce n'est que mon cerveau qui provoque cette instabilité sévère.
Je réussis enfin à poser une image sur ce que je ressens. Je me sens dans le noir, complètement perdu dans le noir, je ne vois rien mais je sens la présence des gens. Je crie, je pleure, j'appelle à l'aide, mais personne ne m'entend, personne ne me voit, personne ne me trouve. Je suis dans le noir et j'attends qu'on me trouve. Je suis dans le noir, j'essaie de guider les gens, mais pour l'instant personne ne me trouve, certains me frôlent, mais ne me sentent pas. Je suis seule. Et j'attends.
Nell.