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Méthode Buteyko: contrôler l’asthme par la maîtrise du souffle
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Tous les commentaires
Utilisateur désinscrit
27/05/2016 à 12:29
Bonjour à tous !
Avez-vous entendu parler de cette méthode ?
Merci et bonne journée !
Margarita
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Utilisateur désinscrit
Trop, c’est trop; même lorsqu’il s’agit de respirer? D’après le médecin russe Vladimir Konstantinovich Buteyko (1923-2003), la réponse est sans doute affirmative. Selon ses études et ses recherches, une respiration excessive serait la cause d’environ 150 maladies, comme l’asthme, les allergies, les crises d’angoisse et certains troubles cardiovasculaires.
Le Dr Buteyko soutenait que l’hyperventilation a pour conséquence une baisse chronique d’anhydride carbonique (CO2 ou dioxyde de carbone). Cette petite molécule produite par les cellules de notre corps et éliminée lors de l’expiration, entre en jeu dans plusieurs processus nécessaires à la vie, comme par exemple le maintien de l’équilibre acido-basique du sang et l’apport d’une correcte quantité d’oxygène aux cellules. Une baisse ou une augmentation de CO2 dans le sang peut entraîner des problèmes de santé plus ou moins graves.
Respirer mieux pour... guérir
Par conséquent, d’après le médecin russe, de nombreux processus de guérison pourraient être déclenchés tout simplement par une rééducation de la respiration. Le docteur Buteyko a mis au point une série d’exercices qui portent son nom. Cette méthode met l’accent sur l’importance d’une respiration nasale et sur l’introduction de petites pauses où l’on retient son souffle. Le but est d’apprendre à être moins gourmand d’air pour rehausser légèrement le niveau de CO2 dans le sang. L’utilisation de cette méthode est répandue en Russie et dans les pays anglo-saxons comme traitement complémentaire de l’asthme.
D’après plusieurs études cliniques, la méthode Buteyko se révèle efficace pour améliorer les dysfonctions respiratoires, réduire l’apparition des crises d’asthme et mieux gérer les premières minutes d’une crise légère. Par contre, lors d’une attaque sévère, il faut recourir aux mesures médicales adaptées. D’ailleurs, s’il est vrai que la concentration de CO2 dans le sang baisse au début de l’asthme, «à l’inverse, elle augmente dans l’asthme sévère, jusqu’à mettre la vie gravement en péril», explique le Dr Laurent Nicod, chef du service de pneumologie du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Moins de médicaments
Un autre aspect intéressant de la méthode Buteyko est de contribuer à la réduction de la prise de médicaments –bronchodilatateurs et corticoïdes–, à condition bien entendu d’être sous surveillance médicale. Le Pr Robert Cowie, médecin expert des maladies du système respiratoire à l’Université de Calgary, a été parmi les premiers à le montrer. «182 patients diagnostiqués asthmatiques étaient sous le traitement de corticoïdes inhalés, explique-t-il. Après six mois, la majorité des patients qui se sont inscrits dans le groupe Buteyko ont vu leurs symptômes s’améliorer considérablement et ont pu diminuer significativement la prise de médicaments.»
Cette étude comporte un autre résultat intéressant. Contrairement aux attentes, les patients dans le groupe contrôle ont aussi montré une amélioration de leurs symptômes. A préciser que ces malades étaient assistés par un physiothérapeute spécialiste d’une rééducation de la poitrine et qu’ils ont également fait d’autres types d’exercices respiratoires et assisté à des cours sur l’asthme où ils ont pu saisir l’importance de suivre les traitements avec assiduité. «Je pense que cette compréhension a joué un rôle clé, souligne Robert Cowie. C’est d’ailleurs ce que je suggère de faire à tous les malades: améliorer la connaissance de l’asthme, de ses causes ainsi que des différentes possibilités pour la soulager, et gérer le tout d’une façon intelligente.»
Maîtriser sa respiration
D’après les auteurs de cette étude, la méthode Buteyko peut donc être recommandée, car elle est bien structurée, appartient au domaine public et ne présente pas d’effets collatéraux montrés à ce jour. Toutefois, les chercheurs expliquent aussi que les théories du Dr Buteyko, et plus particulièrement celle qui propose un lien de causalité entre l'asthme et la diminution de la pression artérielle de CO2, ne sont pas complètement validées scientifiquement.
Dans son article «Strengths, Weaknesses, and Possibilities of the Buteyko Breathing Method» («Forces, faiblesses et possibilités de la méthode de respiration Buteyko»), la Dresse Rosalba Courtney, ostéopathe responsable de la clinique Breating therapies and wellness in Avalon, Australie, propose d’autres pistes pour expliquer les bienfaits de cette technique. On trouve, entre autres, la possibilité que la respiration réduite agisse sur le niveau d’oxyde nitrique (une autre molécule clé dans les phénomènes d’inflammation bronchique), mais aussi la constatation que les exercices respiratoires renforcent chez le patient le sentiment de mieux maîtriser son propre souffle.
Ce dernier point, loin d’être banal, est de plus en plus pris en considération par le monde médical. «Je crois qu’il est important que les asthmatiques apprennent à contrôler leur respiration par des exercices de yoga ou par d’autres méthodes, explique Laurent Nicod. De cette façon, les patients ont à leur disposition un outil supplémentaire pour maîtriser leur angoisse au début d'une crise d'asthme.»
Les composantes anxiogène et psychologique sont importantes dans cette pathologie. «Les poumons sont très innervés, précise Laurent Nicod. D’ailleurs, de nouvelles recherches sont en train de mettre en évidence le rôle de certains neuropeptides (les substances qui permettent aux neurones de communiquer entre eux) dans les réactions inflammatoires de l'appareil respiratoire. Des situations de conflit et des pensées de peur peuvent empirer l’issue d’une crise d'asthme. Au contraire, apprendre à se relaxer ne peut avoir que des répercussions positives.»
Source : Planète Santé