Les aliments qui peuvent interférer avec les médicaments
Publié le 18 déc. 2022 • Par Candice Salomé
L’alimentation, en interagissant avec les médicaments, peut avoir un impact sur leur efficacité ou augmenter leurs effets indésirables. En effet, le médicament, pris par voie orale, doit être absorbé dans les meilleures conditions possibles, le principe actif devant pouvoir passer dans le sang et agir sur l’organe cible.
Mais alors, quels sont les aliments qui peuvent interférer avec certains médicaments ? De quelle façon faut-il adapter son alimentation ? Comment s’assurer que son traitement soit bien efficace ?
On vous dit tout dans notre article !
Certains aliments de consommation courante, considérés comme équilibrés, peuvent dégrader le médicament et, même, le rendre toxique.
Voici quelques-uns de ces aliments :
Le pamplemousse
La consommation de pamplemousse, mais aussi d’autres agrumes comme le pomelo, le citron vert ou encore l’orange de Séville, est fortement déconseillée avec plusieurs traitements car les substances contenues dans ces agrumes augmentent l’absorption de certaines molécules par l’intestin entraînant ainsi un surdosage.
Dans d’autres cas, le pamplemousse peut bloquer l’absorption du médicament, réduisant ainsi son efficacité.
Les médicaments concernés sont :
- Les statines (cholestérol) : simvastatine (dont l'effet peut être multiplié par 15), atorvastatine, lovastatine ;
- Nifédipine (hypertension artérielle) ;
- Amiodarone (troubles du rythme cardiaque) ;
- Corticoïde (budénoside);
- Fexofénadine (antihistaminique) ;
- Ciclosporine (immunosuppresseur).
L’effet des agrumes précédemment cités persiste jusqu’à trois jours, il faut donc éviter de les consommer durant toute la durée du traitement.
Les laitages
Les produits laitiers contiennent du calcium qui peut se lier à certains médicaments, notamment certains antibiotiques et traitements contre l’ostéoporose, les empêchant d’être correctement absorbés. Par conséquent, le traitement pourrait ne pas être pleinement efficace.
Afin d’éviter cette interaction, il est recommandé de prendre ces traitements au moins 30 à 60 minutes avant de consommer des aliments riches en calcium tels que les laitages, ou au moins 2 heures après en avoir consommés.
Les aliments riches en vitamine K
Les aliments riches en vitamine K comme le brocoli, le chou, les épinards, l’avocat, la laitue… ne font pas bon ménage avec les traitements anticoagulants oraux.
En effet, leur richesse en vitamine K (la vitamine de la coagulation) réduit l’efficacité des médicaments anticoagulants au point de favoriser les caillots sanguins.
Il ne faut pas consommer plus d’une portion par jour de ces légumes si vous suivez un traitement anticoagulant. Chez les patients atteints de maladies cardiaques, cette association pourrait avoir pour conséquence de déclencher une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC).
Les aliments riches en potassium
Les inhibiteurs de l’ECA, des médicaments contre l’hypertension ou l’insuffisance cardiaque, peuvent causer une élévation des concentrations de potassium dans le sang. Le potassium, en trop grande quantité, peut causer des problèmes cardiaques tels que des palpitations ou des battements cardiaques irréguliers.
D’autres médicaments, comme les diurétiques, prescrits pour réduire la rétention d’eau et traiter l’hypertension artérielle, peuvent entraîner une baisse du potassium dans le sang.
On retrouve une grande quantité de potassium dans les aliments tels que les bananes, les légumes verts à feuilles ou encore les oranges. Il est donc important de suivre les recommandations de votre médecin quant à la consommation de ces aliments. Selon la situation, il pourrait vous demander d’en réduire les apports, de les maintenir ou bien de les augmenter.
De plus, il faut être vigilant quant à la consommation d’assaisonnements vendus pour remplacer le sel car ils sont, eux aussi, très riches en potassium.
La réglisse
La plante de réglisse noire, mais aussi les compléments alimentaires à base d’extrait de réglisse, contiennent de l’acide glycyrrhizique, pouvant être à l’origine d’un rythme cardiaque irrégulier.
La réglisse peut également réduire l’efficacité de la plupart des médicaments contre l’hypertension, peut intensifier les effets secondaires des anticoagulants, faire monter la tension artérielle ou faire baisser le taux de potassium sanguin lorsqu’elle est consommée par une personne sous contraceptif oral.
Les boissons riches en caféine
Lorsque vous prenez certains antibiotiques de la famille des fluoroquinolones (norfloxacine, énoxacine, ciprofloxacine), il faut éviter la consommation de caféine. En effet, cette famille d’antibiotiques freine le métabolisme de la caféine, augmentant ainsi sa concentration et ses effets sur l’organisme. Vous pourriez alors ressentir des palpitations, des sueurs ou encore des tremblements.
La consommation de boissons à base de caféine (café, thé, boissons au coca) est à éviter lorsque l’on prend du paracétamol. La caféine contenue dans ces boissons augmente l’absorption du médicament et le risque du surdosage s’en trouve accru.
De plus, la caféine s’accorde mal avec les médicaments contre l’asthme contenant de la théophylline (dilatrane, tedralan) et peut provoquer suées et palpitations.
Il est donc recommandé de réduire, voire de supprimer complétement, votre consommation de caféine pendant la durée du traitement.
Pour finir, le fait de consommer simultanément du thé noir et des aliments qui contiennent du fer inhibe l’absorption du fer non-héminique - on le retrouve dans les végétaux tels que les céréales, les fruits, les légumes ainsi que dans les œufs - d’environ 60 à 70%. Lorsque l’on consomme du thé entre les repas l’absorption du fer non-héminique diminuera d’environ 20%. Cela concerne aussi la supplémentation en fer.
L’alcool
L’alcool est à proscrire lors de la prise de médicaments sédatifs (les somnifères, les relaxants musculaires, la codéine, le tramadol, la morphine et ses dérivés), d’antihistaminiques de première génération, de neuroleptiques et d’antiépileptiques, car il augmente la somnolence et la baisse de vigilance.
L’alcool peut également augmenter le risque d’effets indésirables digestifs lors de la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Certains antibiotiques voient leurs effets indésirables augmenter lorsqu’ils sont pris en parallèle d’une consommation d’alcool.
De plus, l’alcool et le paracétamol sont tous deux métabolisés dans le foie. Prendre du paracétamol pendant ou après une prise d’alcool conséquente peut réduire l’efficacité de ce dernier. Le mélange peut également provoquer des lésions hépatiques et mener jusqu’à l’hépatite médicamenteuse. Il s’agit d’une lésion du foie causée par des médicaments.
Ainsi, il ne faut pas sous-estimer l’effet de certains aliments sur votre traitement. Lorsque votre médecin ou votre pharmacien vous donnent une consigne précise liée à la nourriture, elle doit être scrupuleusement respectée pour que votre traitement soit pleinement efficace et qu’il n’entraîne pas des effets indésirables pouvant être évités.
En cas de doute, ces informations sont à retrouver sur la notice des médicaments.
Sources :
Médicaments et alcool, Vidal
Liste des interférences des aliments et des médicaments, CH de Niort
5 types d’aliments qui peuvent interagir avec vos médicaments, Proximed
5 aliments qui peuvent interférer avec les médicaments, Femme Actuelle
Médicaments, aliments : les interactions à connaître, Santé Magazine
5 aliments qui interfèrent avec les médicaments, Futura Science
Les effets du thé sur l’absorption du fer alimentaire, EM-Consulte
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