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Alimentation et tumeurs neuroendocrines (TNE) : quels aliments pour mieux gérer les symptômes ?

Publié le 10 nov. 2024 • Par Candice Salomé

Les tumeurs neuroendocrines (TNE), ou les effets indésirables des traitements utilisés pour les traiter, peuvent entraîner un nombre important de symptômes en rapport avec la gestion du poids ou la digestion. 

S’il n’existe pas de “régime miracle” pour freiner la tumeur, certaines recommandations alimentaires peuvent être mises en place afin de réduire certains symptômes. 

Mais alors, quelle alimentation privilégier lorsque l’on est atteint de TNE ? Quels bénéfices peuvent être attendus ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

Alimentation et tumeurs neuroendocrines (TNE) : quels aliments pour mieux gérer les symptômes ?

A ce jour, aucune preuve scientifique n’indique qu’un changement de régime alimentaire (régime sans sucre, suppression des produits laitiers, etc.) peut freiner la tumeur neuroendocrine (TNE). D’ailleurs un changement drastique de régime alimentaire peut avoir des effets délétères sur la santé puisque cela peut priver le corps de certains nutriments, pourtant vitaux. 

Avant de modifier votre régime alimentaire, il est impératif d’en parler à votre équipe soignante. 

Les problèmes alimentaires fréquents en cas de TNE 

Les tumeurs neuroendocrines (TNE) ou les effets indésirables des traitements utilisés dans leur prise en charge peuvent entraîner un grand nombre de symptômes désagréables en rapport avec le poids et la digestion : 

Une perte de poids  

En cas de perte de poids involontaire, il est essentiel de consulter un diététicien. Il existe divers aliments et méthodes pour enrichir votre alimentation en protéines ou en graisses, afin de vous aider à maintenir un poids stable

Les diarrhées 

Chez les patients atteints de TNE, la diarrhée peut être provoquée par un excès d’hormones, des infections, des traitements (y compris la chirurgie) ou certains aliments. Il est important de déterminer si la diarrhée est passagère ou persistante : les diarrhées alimentaires sont généralement temporaires, tandis qu’une ablation du pancréas peut causer des diarrhées durables. Identifier la cause de la diarrhée est essentiel pour mettre en place un traitement adapté. 

La stéatorrhée (selles grasses) 

Les stéatorrhées peuvent être provoquées par un traitement aux analogues de la somatostatine ou par des interventions chirurgicales sur le pancréas. Dans ce cas, le corps n’absorbe plus complètement les graisses, rendant les selles anormalement grasses. Elles sont souvent malodorantes, claires, grasses et parfois mousseuses. 

D’autres symptômes sont souvent corrélés aux TNE, tels que : 

  • Des ballonnements et des lourdeurs d’estomac, 
  • Des brûlures d’estomac, 
  • Une sensation de satiété très rapide, 
  • Le syndrome de dumping qui peut survenir après une chirurgie gastrique. 

Impact de l'alimentation sur le syndrome carcinoïde 

Le syndrome carcinoïde est un groupe de symptômes que certaines personnes atteintes de TNE peuvent présenter. Cela se produit lorsque les TNE de l’intestin grêle (peut aussi concerner d’autres sites) se propagent à d’autres parties du corps, généralement le foie

Les principaux symptômes du syndrome carcinoïde incluent : 

  • De la diarrhée, 
  • Des rougeurs de la peau, particulièrement au visage, 
  • Des douleurs d’estomac, 
  • Des problèmes cardiaques tels que des palpitations, 
  • Une respiration sifflante et un essoufflement. 

Le syndrome carcinoïde apparaît lorsque la TNE entraîne une surproduction et une libération accrue de sérotonine. Ainsi, une grande quantité de sérotonine conduit à une diminution du tryptophane - un acide aminé - dans le corps. Or, le tryptophane est transformé dans le corps en niacine (vitamine B3)

En cas de syndrome carcinoïde, le taux de vitamine B3 est alors souvent trop faible. Pour pallier cela, voici quelques conseils : 

  • Les aliments riches en protéines contiennent beaucoup de tryptophane. Il est alors intéressant de consommer beaucoup de viande maigre, de poisson, d’œufs, de produits laitiers pauvres en graisses, de noix, de produits riches en protéine de blé ou encore de légumineuses. 
  • Votre médecin pourrait également vous conseiller de vous supplémenter grâce à un comprimé contenant de la niacine, par exemple par le biais d’un complexe en vitamines B. 

A contrario, certains aliments pourraient déclencher certains symptômes du syndrome carcinoïde tels que les douleurs abdominales, la diarrhée ou les rougeurs au visage. Il est important de noter dans un carnet vos repas, ainsi que les symptômes qui pourraient y être associés

Pendant deux semaines, vous pouvez y inscrire

  • Les aliments consommés, 
  • La quantité et/ou la taille de la portion, 
  • Les symptômes qui apparaissent après le repas, s’il y en a. 

Les déclencheurs fréquents du syndrome carcinoïde peuvent être :  

  • Lorsque vous consommez de trop grandes quantités lors de vos repas, 
  • Les plats gras et épicés, 
  • Les boissons alcoolisées, 
  • Les aliments riches en amines : 
    • Les fromages affinés, 
    • Les poissons et les viandes fumés, salés ou saumurés, 
    • Les extraits de levure et la levure de bière, les protéines hydrolysées (ex : protéine de blé en poudre), 
    • Les produits à base de soja, 
    • La choucroute, 
    • Les boissons contenant de la caféine, 
    • Le chocolat, 
    • Les cacahuètes, les noix du Brésil, la noix de coco, 
    • Les framboises, les bananes, les avocats, l’ananas. 

Impact de l’alimentation sur les TNE pancréatiques fonctionnelles et du duodénum 

Insulinomes (pancréatiques)  

Les insulinomes produisent de l’insuline de manière non régulée, ce qui fait baisser la glycémie. Modifier son alimentation n’aura aucune influence sur l’insulinome mais des changements peuvent aider à mieux contrôler la glycémie

L’index glycémique (IG) permet de classifier les aliments qui contiennent des glucides. L’IG indique la vitesse à laquelle un aliment exerce une influence sur la glycémie, c’est-à-dire la vitesse à laquelle il la fait augmenter. 

Les aliments à IG bas participent au maintien d’une glycémie stable et permet d’éviter les pics et les chutes de glycémie

Gastrinomes (pancréatiques et duodénaux) 

Les gastrinomes produisent l’hormone gastrine dont le rôle est de stimuler la sécrétion d’acide gastrique. Cette hormone est produite et distribuée par les cellules G dans l’estomac, l’intestin grêle et le pancréas et peut causer des troubles digestifs, des nausées, de la diarrhée et une perte de poids

En cas de gastrinome, un traitement vous est prescrit et celui-ci permet de réduire voire de bloquer complétement la production d’acide gastrique. Il est également recommandé de renoncer à certains aliments susceptibles de provoquer des brûlures d’estomac ou des troubles digestifs, tels que : 

  • Des repas en trop grande quantité, 
  • La nourriture épicée, 
  • Les agrumes, 
  • Les aliments gras, 
  • Les aliments riches en fiches, 
  • Le vinaigre. 

Glucagonomes 

Les glucanomes sont chargés de produire une grande quantité de l’hormone glucagon qui élève le taux de glycémie. Les glucagonomes peuvent déclencher différents problèmes liés à la glycémie, y compris le diabète

Si vous présentez un diabète, il est impératif d’être suivi par un diabétologue qui vous aidera à mettre en place une alimentation adaptée. 

VIPomes 

Les VIPomes produisent un médiateur (peptide vasoactif intestinal) qui provoque des diarrhées aqueuses. Ainsi, certains éléments ou composés sanguins tels que le potassium, le phosphate ou le bicarbonate peuvent devenir insuffisants. Cela entraîne alors des courbatures, une faiblesse généralisée, des crampes, un engourdissement et des fourmillements dans les membres mais aussi une déshydratation

Certains aliments peuvent aider à faire remonter les valeurs de potassium comme : 

  • Le jus de tomate, 
  • Les pruneaux, les bananes, les oranges, les figues, les avocats, 
  • Les haricots rouges, 
  • Les dattes séchées, les abricots secs et les raisins secs, 
  • Les noix, 
  • Les pommes de terre, etc. 

Conclusion

En somme, bien qu'aucune alimentation spécifique ne puisse ralentir la progression des tumeurs neuroendocrines (TNE), des ajustements alimentaires peuvent s'avérer bénéfiques pour soulager certains symptômes. Adapter son alimentation en fonction des particularités de chaque type de TNE – en privilégiant ou en évitant certains aliments – peut contribuer à une meilleure qualité de vie et à la gestion de troubles digestifs, métaboliques ou liés au poids. Avant tout changement alimentaire, il est indispensable de consulter son équipe médicale afin d'adopter une approche personnalisée et sécurisée

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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

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