Médicaments : les hôpitaux aussi ont leur mot à dire sur les coûts
Publié le 9 déc. 2015
La Fédération hospitalière de France veut plus de "visibilité" sur le financement des médicaments.
Il n'y a pas que l'industrie pharmaceutique et les médecins qui s'intéresse aux médicaments. Naturellement, les hôpitaux aussi. La Fédération hospitalière de France (FHF) a d'ailleurs plaidé ce mardi pour plus de "visibilité" et de "cohérence" en matière de financement des médicaments, livrant une dizaine de propositions pour aider les hôpitaux à faire face au coût de l'innovation.
"Une charge financière" pour les établissements
Les hospitaliers aussi "ont des choses à dire" sur les produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), a assuré le président de la FHF, Frédéric Valletoux. Il a également dévoilé un rapport commandé par sa fédération au professeur Jean-Yves Fagon, vice-président du Comité économique des produits de santé qui fixe les prix des médicaments avec les laboratoires.
A "l'origine de progrès considérables pour les patients", les produits de santé sont "en même temps une charge financière" pour les établissements, pesant "sur notre système de santé", a résumé Jean-Yves Fagon. En 2013, les dépenses en produits de santé des établissements publics atteignaient 8,9 milliards d'euros, d'après le rapport.
A l'hôpital, les médicaments sont financés selon trois cas de figure. En général, ils sont délivrés lors du séjour d'un patient et font partie des "prestations d'hospitalisation". Ils peuvent aussi être financés via l'enveloppe dédiée aux missions d'intérêt général (pour les médicaments n'ayant pas encore obtenu une autorisation de mise sur le marché). Ou bien ils sont inscrits sur la liste dite "en sus", qui permet aux patients d'accéder à des médicaments coûteux et innovants (comme des anticancéreux), remboursés par l'assurance maladie.
Un manque de "visibilité" sur les produits innovants
En 2013, "un peu plus de 3 milliards d'euros" ont été dépensés par les hôpitaux pour "des molécules onéreuses et des dispositifs médicaux inscrits sur" ces listes en sus. Or, les établissements de santé n'ont pas de "visibilité sur l'arrivée des produits de santé innovants et ne peuvent donc pas réellement anticiper ses impacts", font valoir les auteurs du rapport, réclamant "un bilan annuel partagé".
Ils proposent en outre de définir une enveloppe réservée aux médicaments dans chacun des sous-objectifs hospitaliers de dépenses définis chaque année par l’État. Ils appellent également à une politique plus "cohérente" qui ne freine pas la prise en charge d'un patient, ainsi qu'à une amélioration de l'accès aux traitements onéreux.
LesEchos.fr
12 commentaires
Vous aimerez aussi
Comment concilier son rôle de proche aidant et sa vie professionnelle ?
3 oct. 2023 • 5 commentaires