L'ANSM s'inquiète d'un mauvais entretien des défibrillateurs automatiques
Publié le 11 juil. 2014
L'Agence du médicament rappelle les règles à suivre pour une bonne maintenance de ces appareils, capables de sauver de nombreuses vies pour peu qu'ils fonctionnent correctement.
Un défibrillateur dans un lieu public, c'est bien. Mais un défibrillateur qui marche, c'est encore mieux… Lors d'un arrêt cardiaque, chaque seconde compte: on estime que les chances de survie diminuent de 7 à 10 % pour chaque minute perdue, et sont quasi-nulles au-delà de 12 minutes sans réanimation. Le message des médecins et associations de patients est donc simple: si vous êtes témoin d'un arrêt cardiaque, il faut appeler les secours, faire un massage cardiaque (si vous y avez été formé), et utiliser un défibrillateur.
Depuis un décret de 2007, ces machines peuvent être utilisées par toute personne, même non médecin. Elles savent, grâce à l'application d'électrodes sur le thorax du patient, analyser son rythme cardiaque et décider, si nécessaire, de lui délivrer un ou plusieurs chocs électriques.
Pas de plan pour les localiser
Mais l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s'inquiète d'un mauvais suivi de ces machines, qui peuvent entraver leur bon fonctionnement. Une enquête téléphonique menée auprès de responsables de ces appareils dans 101 mairies et 100 lieux de passage en avril dernier a montré que, si 90 % de ces responsables estimaient avoir été correctement informés lors de l'achat de la machine, en revanche 25 % d'entre eux ne contrôlaient pas régulièrement l'état du défibrillateur et un peu plus de 40 % des structures ne disposaient pas de plan permettant de le localiser.
Par ailleurs, 90 % des responsables disaient n'avoir jamais reçu aucune alerte de sécurité de la part des fabricants, qui sont pourtant une majorité à avoir communiqué. «Les fabricants, note donc l'ANSM, ont de grandes difficultés à toucher les utilisateurs finaux de ces dispositifs dans le cadre de la mise en œuvre d'actions correctives de sécurité.»
Recommandations
Les recommandations de l'ANSM sont donc simples. Les établissements qui s'équipent de défibrillateurs automatisés externes (DAE) doivent:
- désigner une personne responsable du suivi de l'appareil et établir un registre de maintenance ;
- enregistrer l'appareil auprès du fabricant et des services de secours ;
- mettre l'appareil dans un lieu visible, accessible et bien identifié ;
- ne pas l'exposer à la chaleur (plus de 40°C) ou au froid (moins de 0°C) ;
- vérifier régulièrement son état extérieur, le témoin de marche, et les dates de péremption des différents composants (batteries, électrodes) ;
- déclarer tout dysfonctionnement à l'ANSM ;
- si le fabricant envoie une lettre de sécurité, lui répondre systématiquement et lui donner tous les renseignements permettant un bon entretien de la machine.
Pas de risque de mauvaise utilisation
Des recommandations qui ne doivent toutefois pas faire renoncer les lieux publics à l'acquisition d'une telle machine: les risques de mauvaise utilisation sont considérés comme nuls, tandis que des études ont montré que le taux de survie des victimes était de 85 % si un défibrillateur est utilisé dans les minutes suivant la perte de conscience contre 3 à 5 % à peine si l'on ne fait rien.
La France est pourtant «à l'an zéro, ou presque, de la mort subite», regrettait récemment le Pr Xavier Jouven, directeur du centre d'expertise de la mort subite de l'adulte à l'Hôpital européen George-Pompidou, en marge du congrès mondial d'électrophysiologie et de techniques cardiaques, fin juin à Nice. 15 % des stades français sont équipés d'un défibrillateur, tandis que les extincteurs sont omniprésents. «Pourtant, personne n'est décédé par brûlures dans un tel lieu l'année dernière en France, ajoutait le Pr Jouven. En revanche, 500 morts subites ont eu lieu sur un stade ou dans un gymnase.»
LeFigaro.fr
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