CMU-C : les bénéficiaires ont un état de santé plus précaire
Publié le 16 déc. 2015
Selon une étude de la Drees, les bénéficiaires de la CMU-C sont en plus mauvaise santé que les autres assurés et leurs dépenses de soins sont donc plus élevées.
En 2015, 5,3 millions de personnes bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) en France. Créée en 2000, cette complémentaire santé gratuite a pour ambition de jouer un rôle protecteur en permettant aux personnes disposant de faibles ressources d’accéder aux soins. Une étude publiée ce mardi par la Dress (1) montre que ce dispositif fonctionne, en partie.
En effet, d'après les auteurs des travaux, la CMU-C limite le renoncement aux soins pour raisons financières par rapport à l’absence de couverture. Ses bénéficiaires ont ainsi un risque presque deux fois plus faible de renoncer à des soins dans l’année. Le rôle protecteur de la CMU-C est particulièrement marqué pour les soins dentaires, notamment ceux qui nécessitent des prothèses.
A l'inverse, le panier de soins de la CMU-C limite les dépenses en optique. Les bénéficiaires qui ont recours aux soins d’optique dépensent en effet 66 % de moins que les personnes sans couverture (dépassements inclus).
Des besoins de soins plus élevés
Au final, les dépenses de santé des bénéficiaires de la CMU-C sont plus élevées que les autres. Des résultats à mettre bien évidemment en regard des besoins de soins de ces assurés. Ces derniers sont, il est vrai, en plus mauvaise santé que le reste de la population. À structure d’âge et de sexe équivalente, 11 % d’entre eux se déclarent en mauvaise ou très mauvaise santé. C'est près de quatre fois plus que les autres assurés, et autant que les personnes sans complémentaire santé. Un écart du même ordre était déjà observé en 2006.
Par ailleurs, les bénéficiaires de la CMU-C indiquent également être plus souvent limités dans leur vie quotidienne à cause d’un problème de santé (27 % contre 15 % des autres assurés et 21 % des personnes sans complémentaire). Différents indicateurs de la Drees confirment ce ressenti. Parmi eux, 14 % des bénéficiaires de la CMU-C souffrent d’une affection de longue durée (ALD), contre 9 % des autres assurés. Ils sont également plus touchés par certaines affections chroniques: dépression, diabète, hypertension, asthme ou obésité. « Ces différences d’état de santé influent fortement sur les écarts de dépense », conclut la Drees.
Pourquoidocteur.fr
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