Quels sont les premiers signes d’un cancer du poumon ?
Publié le 9 nov. 2020 • Mis à jour le 25 nov. 2020 • Par Doriany Samair
Depuis le 1er novembre, le mois de sensibilisation au cancer du poumon a démarré ! Mais alors quels sont les premiers signes d’un cancer du poumon ? Comment être vigilant face aux premiers indices ? Quels sont mes risques ? Comment me faire dépister ?
On vous dit tout dans notre article !
Le saviez-vous ?
15 à 20% des personnes touchées par un cancer du poumon n'ont jamais fumé ! Plus de2/3 des cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade métastatique (stade où les cellules cancéreuses ont déjà migré vers d’autres organes). Le cancer du poumon fait plus de ravages que les trois autres cancers les plus mortels et les plus fréquents réunis (cancers colorectaux, du sein et du pancréas). C’est pourquoi il faut en parler !
Quels sont les premiers signes du cancer du poumon ? Quels indices ?
Les tout premiers signes d’un cancer du poumon ne sont pas forcément très bruyants et peuvent même passer inaperçus. Il ne faut pas négliger tout changement inhabituel et rester attentif à notre santé. Certains symptômes peuvent aussi faire suite à d’autres affections qu’un cancer du poumon et leur présence n’indique pas obligatoirement un cancer du poumon.
Quels signes généraux aux cancers ?
Dans le cadre d’un cancer sans distinction propre au cancer du poumon, des signes d’altération de l’état général apparaissent, notamment : une fatigue intense, des maux de tête, une perte de poids inexpliquée, importante et rapide, une faiblesse généralisée, une perte d'appétit, des sueurs nocturnes abondantes. Des douleurs osseuses inexpliquées peuvent être dues à des métastases osseuses.
Quels signes spécifiques au cancer du poumon ?
Plus spécifiquement au cancer du poumon, certains symptômes respiratoires sont parlant : des difficultés respiratoires (peuvent être liées à la présence d’eau entre les deux feuillets de la plèvre), une toux persistante qui s’intensifie, un essoufflement, respiration sifflante (wheezing), du sang dans les crachats (hémoptysie) est à signaler rapidement à son médecin, une voix rauque ou enrouée (dysphonie), une douleur thoracique permanente plus marquée lors de la respiration, une difficulté à avaler (dysphagie par compression de l’œsophage). Les affections pulmonaires sont plus fréquentes, des bronchites ou pneumonies bactériennes ou virales peuvent survenir à répétition. Par ailleurs, il peut arriver que des signes du syndrome de Horner apparaissent : comme la faiblesse ou l‘affaissement d’une seule paupière qui est moins fréquent mais souvent révélateur.
Gonflement ou grosseur anormale ?
A l’état normal, des ganglions au dessus de la clavicule et dans le cou palpables signent souvent une infection locale. Parfois, ce sont les indices d’un cancer du poumon, notamment si ces ganglions sont peu sensibles ou peu mobiles et ont augmenté significativement leur volume. Il ne faut pas s'alarmer trop tôt mais surveiller leur taille.
A savoir !
Il existe deux principaux types de cancers du poumon selon l’origine des cellules des bronches dont ils sont issus. Le type de cancer conditionne la prise en charge thérapeutique de la maladie. Par exemple, pour les cancers bronchiques non à petites cellules, différenciés selon les altérations génétiques de la tumeur, les solutions thérapeutiques vont de l'exérèse chirurgicale (on retire la tumeur au bloc opératoire) à la chimiothérapie, radiothérapie voire à l’immunothérapie ou biothérapie ciblée (si la tumeur est due à une mutation génétique identifiée). Les cancers bronchiques à petites cellules, eux, sont pour les ⅔ diagnostiqués à l’état métastatique (tardivement) et se traitent par chimiothérapie et immunothérapie.
Qui est concerné ?
Il faut savoir que le cancer du poumon atteint plus les hommes que les femmes : 67% d’hommes contre 33% de femmes (en 2005 sur 45 000 cas diagnostiqués). Mais c’est une affection qui touche les femmes plus tôt que les hommes, en général65 ans chez la femme et en moyenne 67 ans chez l’homme. La prévalence des cancers du poumon chez la femme est en forte hausse à cause des modifications du mode de vie (entre autres, l’augmentation du tabagisme) chez la femme depuis le 21ème siècle.
Source :e-cancer.fr
Quels sont mes risques ?
De manière évidente, le tabagisme est le premier facteur de risque de développer un cancer du poumon. Fréquemment, les expositions professionnelles à certaines substances chimiques ou physiques sont incriminées : on peut citer l’amiante, dont l’exposition est corrélée au développement du mésothéliome pleural (cancer de la plèvre, aujourd’hui considérée comme une maladie professionnelle et sujette à une indemnisation). Attention, un fumeur exposé à l’amiante a50 fois plus de risque de développer un cancer du poumon qu’un individu non exposé et non fumeur. D’autres substances ont été reconnues comme “cancérigènes pulmonaires pour l’homme” et souvent retrouvées à faibles taux en milieu professionnel: l’arsenic, le nickel, le chrome, le gaz moutarde, le cadmium, l’éthylbenzène, le plomb. Il est important pour tout patient diagnostiqué de cancer du poumon de rechercher une exposition à un élément cancérogène sur le milieu de travail et de la déclarer. En effet, il existe des indemnisations pour certains cas, par exemple la prise en charge des soins entrera dans la catégorie «accident du travail/maladie professionnelle ».
Une forte exposition à la pollution atmosphérique ou au radon par exemple (un gaz radioactif fortement présent dans les grands massifs granitiques) ont aussi été identifiés comme substances cancérogènes suspectées ou avérées. Voici des cancérogènes “avérés” ou "suspectés" établis par le département multidisciplinaire Cancer environnement du centre régional Léon Bérard de lutte contre le cancer.
Nb : à savoir, selon les sources, on parle de substance “cancérigène” ou “cancérogène”, les deux termes ont sensiblement le même sens, bien que “cancérogène” appartient à un vocabulaire plus technique, c’est l’expression retenue par le CIRC (le centre de collaboration internationale dans la recherche sur le cancer).
Malheureusement, il n’existe pas de logique à la survenue des cancers, un fumeur exposé à l’amiante peut ne jamais développer de cancer du poumon.
Comment me faire dépister ?
Pour cela il convient, notamment pour les sujets à risque (tabagisme, âge), de rester vigilant quant aux signes d’alerte évocateurs mais surtout de réaliser les bilans de santé recommandés par votre médecin traitant (dépistage individuel). En matière de cancer, les campagnes de dépistage collectives ciblent les sujets à risque et qu’il est judicieux de surveiller de près. Par exemple, un frottis tous les trois ans est recommandé chez toutes les femmes de 25 ans afin de prévenir l’apparition d’un cancer du col de l’utérus ou un test de dépistage pour le cancer colorectal est à réaliser pour tous les hommes et toutes les femmes entre 50 et 74 ans.
Dans le cas du cancer du poumon, une consultation annuelle de contrôle est recommandée pour les fumeurs et selon l’examen clinique, le médecin peut orienter le patient vers des examens plus poussés par des spécialistes (pneumologue ou ORL).
Quant au diagnostic du cancer du poumon, il repose sur une batterie d’examens cliniques, radiographiques mais il est définitivement posé devant l’examen anatomo-cyto-pathologique (biopsie ou étude des tissus malades).
A vous de jouer !
L’institut national du cancer(InCa) propose un test de 3 minutes top chrono. Il se présente sous forme de questions relatives à notre mode de vie et nos habitudes et vise à identifier les facteurs de risques auxquels on s’expose. A l’issu de ce test, des conseils personnalisés seront proposés pour réduire ces risques et agir pour sa santé.
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