BPCO, quelles sont les clés pour un meilleur suivi de la maladie ?
Publié le 5 déc. 2022 • Par Claudia Lima
La bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO est responsable d’une obstruction progressive des bronches.
C’est une maladie très répandue qui touche entre 6 et 8% de la population française.
Pour améliorer la prise en charge et s’assurer de l’efficacité du traitement, un suivi régulier doit être mis en place.
En quoi consiste ce suivi ? Quand doit-il être effectué ?
Vous souhaitez des réponses ? Lisez notre article !
La BPCO : qu’est-ce que c’est ?
La bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO est une maladie respiratoire chronique qui se caractérise par une obstruction progressive des voies aériennes.
La principale cause de la BPCO est le tabagisme, elle est donc plus présente chez les fumeurs. Néanmoins, d’autres causes peuvent être responsables de la BPCO telles que le tabagisme passif, la pollution, l’exposition professionnelle à des substances toxiques, le patrimoine génétique et aussi les conséquences de certaines maladies, touchant ainsi également les non-fumeurs.
La BPCO est une maladie fréquente, elle concerne environ 3 à 3,5 millions de personnes en France, la plupart ne sachant pas qu’elles en sont atteintes.
Les personnes touchées par une BPCO peuvent prendre plusieurs mesures pour améliorer leur état général, maîtriser plus facilement leur maladie et mieux vivre au quotidien.
Pour traiter cette maladie, il faut d’abord arrêter le tabac et réduire l’exposition à la fumée des autres, faire régulièrement de l’exercice et se faire vacciner contre la pneumonie, la grippe et la Covid-19.
Une prise en charge adaptée permet de ralentir l'altération de la fonction respiratoire et l'évolution de la BPCO. En l'absence de prise en charge, la maladie s'aggrave, c’est pourquoi la mise en place d’un suivi régulier est primordial.
Comment bien suivre la BPCO ?
Il existe un guide du parcours de soins créé par la HAS, dont le but est de permettre une amélioration de la qualité de la prise en charge des personnes atteintes de BPCO. Ce guide, à destination des professionnels, décrit la démarche diagnostique, la prise en charge thérapeutique et le suivi de la maladie, ainsi que le rôle, la place et les modalités de coordination des différents professionnel impliqués dans le parcours de soins du patient.
Le suivi de la BPCO est ainsi effectué par le médecin traitant, en coordination avec une équipe pluridisciplinaire composée, entre autres, d’un pneumologue, d’un tabacologue, d’un cardiologue, d’un kinésithérapeute, d’un diététicien et d’un psychologue, mais aussi d’un dentiste, d’un pharmacien, d’un assistant social et d’un prestataire de services pour l’oxygène.
Les objectifs d’un meilleur suivi de la BPCO sont :
- D’améliorer les symptômes de la maladie au quotidien,
- D’assurer le maintien d’une activité physique adaptée,
- De limiter les soins urgents.
Pour cela, il faut adhérer à son traitement, comprendre l’importance des consultations et des examens de contrôle et savoir gérer les situations urgentes.
Bien comprendre et suivre son traitement
Pour adhérer à son traitement et donc le suivre de manière stricte et permettre son efficacité, il est important de bien le comprendre. Il ne faut pas hésiter à solliciter, auprès de son médecin, une éducation thérapeutique des patients (ETP).
Cette ETP est destinée aux patients atteints d’une BPCO, à leur entourage mais également à ceux atteints d’asthme ou d’insuffisance respiratoire. La participation volontaire et gratuite au programme se fait sur prescription médicale et propose des séances individuelles ou collectives. Au cours de ces séances, les thématiques abordées sont la connaissance de la maladie, son traitement, la gestion des exacerbations ou crises et les facteurs aggravants, l’activité physique, l’alimentation et l’affirmation de soi.
Se rendre régulièrement à ses consultations et faire des examens
Selon les stades de la BPCO (de I à IV), le rythme des consultations diffère :
- Stade I à II (BPCO légère ou modérée) : le médecin généraliste doit être vu 1 à 2 fois par an et un avis du pneumologue est nécessaire selon les besoins,
- Stade III et IV sans oxygène (BPCO sévère ou très sévère sans oxygène) : le médecin généraliste doit être vu tous les 3 mois et le pneumologue 1 fois par an,
- Stade IV avec oxygène à domicile (BPCO sévère ou très sévère avec oxygène et/ou ventilation non invasive (VNI) : le médecin généraliste doit être vu tous les mois et le pneumologue 2 fois par an.
En cas de comorbidités, de tabagisme et d’éducation thérapeutique du patient (ETP), ces consultations seront plus fréquentes.
Lors de ces consultations, il peut être prescrit des examens de contrôle tels que des EFR (épreuves fonctionnelles respiratoires comme la spirométrie), des mesures des gaz du sang, une radiographie du thorax et un examen cytobactériologique des crachats. Le médecin contrôlera également l’évolution pondérale.
Pour toute consultation auprès d’un professionnel de santé qui n’est pas lié au suivi de la BPCO, il faudra mentionner la maladie et le traitement suivi.
En cas d’exacerbations et selon les cas (sévérité, comorbidité, oxygénothérapie et situation personnelle), il faut s’orienter vers une hospitalisation. Dans la semaine qui suit la sortie, le patient doit être vu par le médecin traitant et par le pneumologue et des soins de rééducation sont à mettre en place dans les 90 jours.
Après une hospitalisation, il y a une possibilité de bénéficier du service Prado, initié par l’Assurance Maladie, il permet d’anticiper les besoins du patient liés à son retour à domicile et fluidifier le parcours hôpital-ville. Les possibles bénéficiaires de ce service sont entre autres : les femmes venant d’accoucher, les personnes victimes d’un AVC ou d’une décompensation cardiaque, les personnes récemment opérées, les personnes âgées de plus de 75 ans et les personnes venant de faire une exacerbation de BPCO (possible depuis 2015).
Un carnet de suivi est remis aux patients, il est à présenter à chaque professionnel de santé et doit être emmené sur le lieu de vacances.
Alerter son médecin et les services d’urgences en cas de problème
Devant tout symptôme inhabituel et inquiétant, il faut avertir son médecin traitant. Il faut aussi l’informer des effets indésirables des traitements. En informant son médecin ou les services d’urgences de ses symptômes, ils pourront juger du caractère urgent ou pas de ceux-ci.
Les signes à surveiller sont :
- Des essoufflements,
- Une gêne respiratoire, la respiration est sifflante,
- Une difficulté respiratoire, les lèvres sont cyanosées, le cœur bat vite,
- Une toux plus intense, accompagnée de crachats,
- Du sang dans les crachats (hémoptysie),
- Des œdèmes au niveau des jambes,
- De la fièvre,
- Une inefficacité de son traitement.
En cas de dégradation rapide de son état et/ou de douleur dans la poitrine, il ne faut pas attendre et appelez directement le 15.
En parallèle de ce suivi médical et en plus du suivi des bonnes pratiques telles que l’arrêt du tabagisme et la pratique d’une activité sportive adaptée (APA), il est vivement recommandé aux personnes touchées par une BPCO de se faire accompagner, par un psychologue, par la médecine du travail, par des forums ou associations de patients et aussi par des structures sociales (assistance sociale, MDPH, CCAS).
Sources :
Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), OMS, who.int/fr
BPCO et causes fréquentes, tabagisme et expositions professionnelles, has-sante.fr
Vivre avec une BPCO, ameli.fr
ETP pour les patients atteints de BPCO, chu-lyon.fr
BPCO : 3 outils pour améliorer le parcours de spins des patients, has-sante.fr
Leaflet BPCO, has-sante.fr
Carnet de suivi BPCO, splf.fr
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