Toutes les questions que vous vous posiez sur la Covid-19 !
Publié le 20 oct. 2020 • Mis à jour le 29 oct. 2020 • Par Candice Salomé
Nous avons mené une enquête sur la plateforme Carenity du 24/09 au 12/10/2020 afin de recueillir toutes les questions que les membres pouvaient se poser au sujet de la Covid-19. 175 membres y ont participé.
Au travers de cet article, nous répondons à toutes vos questions sur les thématiques suivantes : quelles sont les personnes les plus à risque en raison de leur pathologie mais aussi de leur traitement ? Qui peut-être éligible à la gratuité des masques ? Peut-on être immunisé contre la Covid-19 ? Combien de temps doit-on rester en isolement si nous sommes cas contact ? Peut-on demander le télétravail à son employeur ?
Découvrez vite toutes les réponses !
[Article mis à jour le 29/10/2020]
Maladies chroniques et Covid-19 : quelles sont les personnes dites “vulnérables” ?
Quels sont les critères de vulnérabilité ?
Un décret du 5 mai 2020 prévoyait un dispositif exceptionnel d'indemnisation pour les salariés vulnérables présentant un risque de développer une forme grave de Covid-19. Toutefois, un décret du 29 août 2020 restreignait la liste des critères de vulnérabilité. Or, l'ordonnance du 15 octobre 2020 du juge des référés du Conseil d’État a prononcé la suspension des dispositions du décret du 29 août 2020 relatifs aux critères de vulnérabilité.
Vous êtes considéré comme vulnérable si vous vous trouvez dans l'une des situations suivantes :
- Être âgé de 65 ans et plus,
- Avoir des antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d'accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV,
- Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications,
- Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d'une infection virale : broncho pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d'apnées du sommeil, mucoviscidose notamment,
- Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée,
- Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie),
- Présenter une obésité (indice de masse corporelle > 30 kgm2),
- Être atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins,
- Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie,
- Être au 3me trimestre de la grossesse,
- Si vous êtes atteint d'une immunodépression congénitale ou acquise :
- Médicamenteuse (chimiothérapie anti-cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive),
- Infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3,
- Consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques,
- Liée à une hémopathie maligne en cours de traitement.
Vous devez présenter un certificat du médecin à votre employeur.
Retrouvez tous nos articles dédiés à la Covid-19 et aux maladies chroniques :
- Coronavirus et maladies chroniques
- VIH et coronavirus
- Polyarthrite rhumatoïde et coronavirus
- Sclérose en plaques et coronavirus
- Maladies intestinales et coronavirus
- Diabète et coronavirus
- Maladies rénales et coronavirus
- Obésité et coronavirus
- BPCO et coronavirus
- Hypertension artérielle et coronavirus
- Cancer et coronavirus
Quels sont les traitements qui font l'objet de nouvelles recommandations face à la Covid-19 ?
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens :
Les AINS (ibuprofène,Voltarène,Bi-profenid, kétoprofène, Profenid...) en libre service, sans ordonnance, sont contre-indiqués pour soulager les symptômes de la Covid-19.
Cependant, si des AINS (comme l’aspirine) vous ont été prescrits par votre médecin dans le cadre de votre maladie chronique, vous devez poursuivre votre traitement. Si vous ressentez des symptômes de l’infection, contactez votre médecin par téléphone ou en téléconsultation avant de modifier votre traitement.
Les traitement immunosuppresseur, biothérapie ou corticoïdes :
Si vous êtes atteint d’une maladie auto-immune ou auto-inflammatoire sous traitement immunosuppresseurs, biothérapie ou corticothérapie, la filière spécialisée FAI²R recommande certaines mesures spécifiques en plus des recommandations générales comme :
- ne pas arrêter de manière systématique ses traitements immunosuppresseurs et biothérapies, sauf en cas de signes d'infection (fièvre, toux, difficultés respiratoires, courbatures…) et uniquement sur avis médical (médecin référent qui vous suit pour votre pathologie ou de votre médecin de famille) ;
- ne pas arrêter sa corticothérapie sans avis médical.
Si vous avez un cancer, la Ligue nationale contre le cancer recommande :
- de ne pas interrompre vos traitements sans l’avis de votre médecin, de continuer les soins à domicile en restreignant les sorties et visites, ou bien de continuer les traitements au centre de soins en fonction des recommandations de l’équipe médicale.
- si vous suivez des soins post-cancer, respectez strictement les recommandations générales, et contactez votre médecin pour toute question relative aux soins
- si vous suivez des soins de supports post-cancer, notamment dans les centres, une interruption temporaire est préférable dans les foyers épidémiques actifs, et si vous ressentez des symptômes de l’infection, ne vous rendez pas dans les locaux, contactez votre médecin traitant.
Si vous souhaitez vérifier si vos traitements pourraient présenter un risque potentiel d’aggraver vos symptômes :
Si vous avez des questions sur vos traitements en cas de contamination à la Covid-19, vous pouvez vous renseigner en utilisant le site suivant : https://www.covid19-medicaments.com/
En quelques clics, vous pourrez vérifiez si un médicament pourrait présenter un risque potentiel d’aggraver vos symptômes.
Covid-19 et travail : télétravail, arrêt maladie…
Pour les personnes atteintes de maladies chroniques :
Dans le secteur privé :
Votre employeur doit favoriser le télétravail. Si le télétravail est impossible :
- soit des mesures de protection complémentaires doivent être prises pour travailler en présentiel : mise à disposition de masques chirurgicaux par l'entreprise, hygiène rigoureuse des mains, aménagement du poste de travail : bureau dédié ou limitation du risque (par exemple, installation d'un écran de protection) ;
- soit, si vous souffrez d'une des pathologies établies comme critères de vulnérabilité depuis le 31 août 2020, vous êtes placé en chômage partiel. Vous devez alors remettre à votre employeur un certificat d'isolement établi par votre médecin.
Le télétravail doit être également favorisé autant que possible pour les travailleurs qui, sans être eux-mêmes à risque de formes graves, vivent au domicile d'une personne qui l'est.
Dans le secteur public :
Le télétravail doit être favorisé pour toutes les personnes vulnérables. Lorsque le télétravail est impossible :
- si vous souffrez d'une des pathologies établies comme critères de vulnérabilité depuis le 31 août 2020, vous êtes placé en autorisation spéciale d'absence (ASA). Vous devez, pour cela, remettre à votre employeur un certificat d'isolement établi par votre médecin.
- si vous souffrez d'une des pathologies qui était l'un des critères de vulnérabilité jusqu'au 30 août 2020 mais ne l'est plus depuis le 31 août 2020, que le télétravail est impossible ou que votre employeur a décidé d'un retour au travail en présentiel, des mesures de protection complémentaires doivent être prises pour travailler sur votre lieu de travail : mise à disposition de masques chirurgicaux, hygiène rigoureuse des mains, aménagement du poste de travail: bureau dédié ou limitation du risque (par exemple, installation d'un écran de protection).
Pour les personnes présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 :
Il est demandé aux personnes à risque d’être infectées par le Covid-19 de rester isolées à domicile. Dans l’attente des résultats du test de dépistage que leur a prescrit leur médecin, elles ne doivent sous aucun prétexte se rendre sur leur lieu de travail. Un arrêt de travail leur sera donc fourni par leur médecin si le télétravail n’est pas rendu possible.
Les personnes dont le test de dépistage est positif doivent s’isoler (au minimum 8 jours après l’apparition des premiers symptômes; ou 10 jours pour les personnes à risque élevé de présenter une forme grave de la Covid-19 - le médecin décidera de la durée de l’isolement).
À réception des résultats du test, le médecin prescripteur (ou l’Assurance Maladie) prend contact avec elles pour leur expliquer les démarches à suivre et si besoin, leur délivrer un arrêt de travail pour couvrir la période d’isolement.
Pour les personnes “cas contact” :
Pour éviter de contaminer à leur tour d’autres personnes, les personnes contact doivent rester isolées jusqu’aux résultats du test de dépistage, même si elles ne présentent pas de symptômes. Elles ne doivent pas se rendre sur leur lieu de travail.
Elles peuvent demander un arrêt de travail si nécessaire (par exemple si elles ne peuvent pas télétravailler) sur le site declare.ameli.fr.
Vous pouvez également consulter l’article : Comment se faire dépister du coronavirus (Covid-19) ?
L’employeur peut-il exiger un test de dépistage à la Covid-19 ?
"L'employeur a une obligation de prévention et de sécurité envers ses salariés mais il ne peut pas imposer cela", explique à RTL.fr une juriste spécialisée en droit du travail.
Une entreprise ne peut donc pas vous obliger à vous faire tester.
En revanche, la seule chose que l’employeur peut imposer, si un salarié est malade, c'est le respect d'une quatorzaine afin de protéger les autres salariés de l'entreprise. Si des cas contacts sont révélés au sein de l'entreprise, l'employeur peut également demander à ses salariés de rejoindre leur domicile et de procéder à un dépistage (sans les en obliger néanmoins) afin d'éviter tout risque de propagation du virus au sein de l'entreprise.
Enfin, si un salarié présente des symptômes au sein de l'entreprise, l'employeur est en droit d'inviter le salarié à rentrer chez lui afin de respecter son obligation de prévention et de sécurité pour les autres salariés.
Isolement, quarantaine … Que faire après avoir été testé à la Covid-19 ?
Si le test est positif :
En cas de résultat positif au test de la Covid-19, les personnes sont invitées à contribuer à la recherche des « personnes contacts », à respecter les mesures d’isolement, à surveiller leur état de santé et à prendre toute une série de précautions (ne voir personne et respecter scrupuleusement les gestes barrières) qui permettront d’enrayer la transmission du virus.
Le malade devra rester en isolement jusqu’à sa guérison (au minimum 8 jours après l’apparition des premiers symptômes; ou 10 jours pour les personnes à risque élevé de présenter une forme grave de la Covid-19).
C’est le médecin qui précisera la fin de l’isolement.
De plus, les services de l’Assurance Maladie contactent la personne malade afin de confirmer ou de compléter la liste des personnes “contacts” qui aurait déjà été constituée avec le médecin.
Il est nécessaire de retracer l’historique des contacts rapprochés que le malade aurait eu dans les 48h avant l’apparition des symptômes ou dans les 7 jours avant en l’absence de symptômes.
Ces personnes dites “contacts” seront alors appelées par les enquêteurs sanitaires de l’Assurance Maladie afin d’organiser leur prise en charge rapide et l’accès à un test de dépistage.
Si le test est négatif :
Il existe deux cas de figure :
- les personnes présentant des symptômes de la Covid-19,
- les personnes ayant été en contact avec une personne malade.
Les personnes présentant des symptômes doivent continuer d’appliquer rigoureusement les gestes barrières et respecter une période d’isolement jusqu’à guérison en raison du risque de “faux négatif” avec le test.
Pour les personnes “contacts” d’un malade avéré de la Covid-19, la conduite diffère selon qu’elles vivent sous le même toit ou non :
- Si les deux personnes vivent sous le même toit : la personne contact doit rester en isolement jusqu’à guérison de la personne malade et renouveler son test 7 jours après sa guérison. Même si son test est à nouveau négatif et qu'elle ne présente aucun signe de la maladie (malade asymptomatique), elle doit encore rester isolée 7 jours en allégeant les mesures d'isolement,
- Si les deux personnes ne vivent pas sous le même toit : les mesures d’isolement sont allégées* mais doivent être poursuivies jusqu’au 14ème jour après son dernier contact avec la personne malade, par sécurité.
Le port du masque : gratuité, dispense, problème de peau, asthme...
Qui peut bénéficier de la gratuité des masques ?
Le port du masque est obligatoire mais ces derniers ne sont pas gratuits. Néanmoins il existe des exceptions pour certaines personnes : les personnes les plus modestes, les personnes les plus vulnérables, les professionnels de santé, les salariés ou agents de la fonction publique.
Peuvent bénéficier de masques gratuitement :
- les personnes bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l'aide médicale de l'État (AME) qui ont reçu des masques par la poste à la fin du mois de juillet ;
- les personnes vulnérables susceptibles de développer les formes graves de Covid-19 qui peuvent s'en procurer en pharmacie sur prescription médicale ;
- les personnes atteintes du virus Covid-19 sur présentation de l'e-mail ou du sms de l'Assurance maladie ou du résultat positif du test RT-PCR ;
- les personnes identifiées comme « cas contact » par l'Assurance maladie dans le traitement « Contact covid ».
Qui peut être dispensé du port du masque ?
Votre état de santé (problèmes respiratoires, etc.) ou vos troubles (autisme, etc.) vous empêchent de porter le masque ? Vous devez donc demander à votre médecin un certificat médical en attestant, à produire en cas de contrôle ou à l’entrée des magasins, par exemple.
Le décret du 10 juillet précise ainsi que « les obligations de port du masque (…) ne s’appliquent pas aux personnes en situation de handicap munies d’un certificat médical justifiant de cette dérogation et qui mettent en œuvre les mesures sanitaires de nature à prévenir la propagation du virus ».
Comment éviter les problèmes de peau liés au port du masque ?
“La peau du visage n'est pas physiologiquement adaptée au port du masque. Elle est fine et réagit plus rapidement aux agressions de type frottement” explique le Dr Radostina Bachvarova, dermatologue. Elle poursuit : "le frottement du masque sur les zones fragiles du visage, et en particulier sur le haut du nez là où reposent certains masques équipés d'une barrette en acier, agresse la peau et abîme la barrière cutanée naturelle. Lorsque cette barrière cutanée est abîmée, les problèmes de peau arrivent."
Les problèmes de peau pouvant survenir sont surtout :
- l'eczéma : appelé aussi dermatite atopique, il s'agit d'une inflammation de la peau qui peut découler sur un prurit au niveau des zones d'appui du masque, soit des démangeaisons et des rougeurs associées.
- le psoriasis du visage : les frottements répétés agressent la peau, des plaques de psoriasis peuvent apparaître.
- l’acné et la rosacée : l'acné et les rougeurs sur la peau apparaissent à force de frottement répétés du masque facial sur la peau et sont aggravées par la chaleur et la transpiration.
Pour mieux supporter le port du masque, voici quelques conseils :
- rafraîchissez-vous le visage régulièrement (avec un brumisateur d'eau thermale),
- buvez beaucoup d'eau.
- rasez-vous la barbe.
- utilisez moins de produits de maquillage,
- privilégiez les crèmes hydratantes anti-irritation, à mettre soir et matin.
- nettoyez-vous la peau avec un produit au pH neutre ou un peu acide pour rétablir l'équilibre du microbiote cutanée.
- évitez les masques en néoprène, notamment pour les personnes allergique au latex, les matières synthétiques et ceux très colorés, contenant des composants irritants. Préférez es masques chirurgicaux ou ceux dits "alternatifs" en coton et de couleur neutre, pâle.
Vous pouvez également consulter notre article : Masque de protection contre le coronavirus (Covid-19) : législation, types de masques, tarifs...
Peut-on éviter les difficultés respiratoires avec le port du masque ?
Les personnes asthmatiques, souffrant de BPCO, de mucoviscidose, de fibrose pulmonaire ou encore de bronchite doivent prêter attention au choix de leur masque. "Un masque trop hermétique, type FFP2 sera difficile à supporter longtemps. Avec ce type de masque, la personne a tendance à avoir une respiration plus rapide et à hyperventiler" indique le Dr Sophie Silcret-Grieu, allergologue.
Pour les personnes qui souffrent de problèmes respiratoires, la prudence est donc de mise sur le choix de leur masque, "de type chirurgical de préférence, mais le mieux est d'essayer plusieurs modèles et d'adopter celui qui convient le mieux” préconise la médecin.
Est-on immunisé après avoir attrapé la Covid-19 ?
C’est maintenant une certitude : on peut attraper deux fois le Covid-19, et même être plus malade la deuxième fois. Ces cas de réinfection sont encore très rares mais posent de nombreuses questions sur la durée de l’immunité et la suite de la pandémie.
Selon la revue médicale The Lancet Infectious Diseases, cinq cas ont été confirmés dans le monde jusqu’à présent : à Hong Kong (c’était le premier, annoncé le 24 août), en Belgique, aux Pays-Bas, en Équateur et dans l’État américain du Nevada.
Chez les patients du Nevada et de l’Équateur, la deuxième infection était plus grave que la première, alors que cela n’était pas le cas pour les trois autres. Pour les scientifiques, le fait que le patient de Hong Kong n’a pas développé de symptômes la deuxième fois est le signe que son système immunitaire a appris à se défendre après la première infection - sa seconde positivité à la Covid-19 avait été découverte par hasard, grâce à un test de dépistage à l’aéroport alors qu’il revenait d’Europe.
Les personnes ayant été testés positif à la Covid-19 doivent donc continuer de prendre toutes les précautions possibles, dont la distanciation physique, le port du masque et le lavage des mains, puisqu’une réinfection est possible.
Nous vous remercions d’avoir participé à cette grande enquête qui nous a permis de répondre aux questions que vous vous posiez. Nous avons à coeur de vous relayer l’information la plus pertinente. Par cette enquête, nous avons pu le faire.
N’hésitez pas à nous dire en commentaire si d’autres enquêtes de ce type pourraient vous intéresser !
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