Médicaments : tolérance, comment ça fonctionne ?
Publié le 13 janv. 2024 • Par Équipe éditoriale de Carenity
Les médicaments sont un élément indispensable à la vie de nombreuses personnes pour leur permettre d’améliorer leur santé et avoir une meilleure qualité de vie.
Parfois, certains traitements fonctionnent pendant un moment puis leur efficacité finit par s’en trouver diminuée... Que se passe-t-il ? Il s’agit dans certains cas du phénomène dit de “tolérance”.
Mais alors, qu’est-ce que la tolérance ? Quels sont les médicaments où le phénomène de tolérance arrive le plus souvent ? Quelles en sont les conséquences ? Quelles sont les solutions ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que la tolérance ?
La tolérance à un médicament est une notion pharmacologique qui correspond à la diminution de la réponse à un traitement, lors de la prise régulière de celui-ci, ce qui peut conduire à une baisse de son efficacité.
Les deux causes principales de la tolérance sont les suivantes :
- Lors de la prise chronique d’un traitement, l’organisme va progressivement s’habituer à celui-ci et réussir à le métaboliser (le transformer dans le but de l’éliminer) plus rapidement avec le temps. Ainsi, l’action du traitement sera diminuée.
- Les cibles dans l’organisme visées par le traitement pour exercer son action vont s’habituer à celui-ci et moins le reconnaitre, ce qui provoque également une diminution de l’action du traitement.
Quels sont les médicaments les plus concernés par le phénomène de tolérance ?
Les médicaments les plus à même d’entrainer une tolérance sont :
- Les opioïdes, des médicaments anti-douleurs ;
- Les corticoïdes, des médicaments anti-inflammatoires ;
- Les bronchodilatateurs (salbutamol, terbutaline, formotérol, salmétérol…) ;
- Les dérivés nitrés (trinitrine, traitement de l’angine de poitrine…) ;
- Les benzodiazépines, des médicaments anxiolytiques et hypnotiques (alprazolam, bromazépam…) ;
Afin d’éviter le phénomène de tolérance avec les benzodiazépines, la Haute Autorité de Santé recommande de prescrire ces traitements pour une durée brève (la plus courte possible) et à la dose la plus faible possible. De plus, la prescription de cette famille de médicaments ne doit pas dépasser les 12 semaines.
Quelles sont les conséquences et les solutions envisageables ?
Les conséquences sont variables et dépendent de la classe du traitement.
Par exemple, si une tolérance pharmacologique se développe vis-à-vis des opioïdes anti-douleurs, cela va certainement provoquer une augmentation de la douleur. Le patient est alors moins bien soulagé.
La diminution de l’effet d’un médicament est un problème qu’il faut rapporter à son médecin, ou son pharmacien, afin qu’il puisse prendre les dispositions nécessaires.
Des solutions existent. Le médecin pourra prendre la décision de modifier le traitement si besoin. Mais dans tous les cas IL NE FAUT JAMAIS MODIFIER LA POSOLOGIE (prendre plus souvent ou une plus grande quantité d’un médicament) D’UN TRAITEMENT SANS AVIS MEDICAL.
Il faut être vigilant car, parfois, l’impression d’une tolérance à un traitement peut aussi être causée par la progression de la maladie. Il est impératif d’en discuter avec son médecin référent.
Sources :
Tolerance and Resistance to Drugs, MSD Manual
Drug Tolerability, Science Direct
Tolérance - Dépendance, Pharmaco Médicale.org
Place pour les benzodiazépines dans la prise en charge de l’anxiété : fiche "bon usage" de la HAS, Vidal
Béta-2-stimulants à courte et longue durée d'action, Pharmaco Médicale.org
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