Les médecines non-conventionnelles : ce qu'il faut savoir !
Publié le 5 août 2023 • Par Candice Salomé
Le terme “thérapies complémentaires” est utilisé par l’Académie nationale de médecine pour désigner les pratiques pouvant intervenir en plus des soins dits conventionnels dans le but de contribuer au bien-être des patients. Ostéopathie, chiropraxie, hypnose, mésothérapie, auriculothérapie, acupuncture… Les médecines non-conventionnelles sont nombreuses, il peut être difficile de s’y retrouver et de choisir ce qui correspond le mieux aux patients selon les cas de figure.
Mais alors, pourquoi avoir recours aux médecines non-conventionnelles ? Pour qui sont-elles conseillées ? Quelle est leur prise en charge ?
On vous dit tout dans notre article !
Que sont les médecines non conventionnelles ?
Les médecines non conventionnelles sont également nommées médecines alternatives, médecines parallèles, médecines naturelles ou encore médecines douces. Elles regroupent plusieurs centaines de pratiques thérapeutiques différentes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en recense plus de 400.
Leur efficacité n’ont pas fait l'objet d’études scientifiques ou d’études cliniques reconnues à l’inverse des médecines dites conventionnelles dont l’efficacité est établie.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’Inserm distinguent les médecines douces en quatre familles de pratiques :
- Les thérapies biologiques, qui utilisent des produits naturels issus des plantes, des minéraux ou encore des animaux, comme la phytothérapie et l’aromathérapie,
- Les thérapies manuelles comme l’ostéopathie, la chiropraxie ou la réflexologie,
- Les approches corps-esprit comme l’hypnose médicale, la méditation ou la sophrologie,
- Les systèmes reposant sur des fondements théoriques propres comme l’acupuncture ou l’homéopathie.
Sont considérées comme médecines douces, les pratiques ne nécessitant pas la prise de médicaments ou de molécules chimiques. En ce sens, elles se distinguent de la médecine allopathique (traditionnelle) par les soins qu’elles proposent, souvent à base de manipulation et d’utilisation de produits naturels.
Selon l’Inserm, même si la majorité des français consultent leur médecin traitant en premier lieu lorsqu’ils ont un problème, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les médecines alternatives (1 français sur 4).
Pourquoi avoir recours aux médecines complémentaires ?
La médecine conventionnelle (ou classique) s’intéresse d’avantage aux conséquences de la maladie plus qu’à ses causes. Ainsi, la logique est : lorsqu’il y a un problème, il faut le résoudre ou lorsqu'il y a une maladie, il faut la traiter. L’intérêt de la médecine conventionnelle se porte sur les symptômes que l’on tente de soigner. Faisant suite à un diagnostic précis, un traitement est prescrit dont la posologie et son dosage sont réglementés.
Les médecines conventionnelles et non conventionnelles se dissocient donc et se complètent à la fois.
Ces deux conceptions de la médecine offrent une approche globale de l’individu. En effet, la médecine conventionnelle pose un diagnostic, à partir de la science, tandis que les médecines non conventionnelles ont plutôt tendance à inscrire le patient dans un ensemble (l’environnement, la nature, les énergies…). Les symptômes sont alors traités dans leur totalité : les causes et les conséquences. Il est donc important de ne jamais se détourner de la médecine traditionnelle au détriment des médecines alternatives.
Le champ d’action des médecines alternatives est divers. Elles peuvent traiter les maux de tête, les stress, l’anxiété, les phobies, les maux de ventre, les allergies, les problèmes de peau, le mal de dos, l’addiction, l’insomnie…
Néanmoins, il reste compliqué de prouver leur efficacité. Pour le corps médical, il est plus difficile d’évaluer une médecine complémentaire qu’un médicament. En effet, les médicaments sont des produits industriels et contiennent tous la même chose alors que deux hypnothérapeutes, par exemple, ne vont pas travailler l’hypnose de la même façon.
Comment intégrer les médecines douces dans son parcours de soin ?
Même si l’efficacité de certaines thérapies complémentaires reste encore à prouver, d’autres ont des vertus reconnues par les autorités de santé publique, comme l’acupuncture et l’ostéopathie, d’ailleurs très plébiscitées par les français.
L’acupuncture est utile pour les patients souffrant de douleurs chroniques telles que la migraine, l’arthrose, la cervicalgie… L’acupuncture a aussi démontré un intérêt chez les patients en proie aux vomissements et aux nausées après une chimiothérapie ou une intervention chirurgicale. Lorsque l’acupuncture est intégrée à un processus de traitement global, elle peut être intéressante et efficace.
De même, des séances d’ostéopathie après une opération chirurgicale peuvent aider le patient à retrouver plus vite la forme, encore plus lorsqu’il s’agit d’une intervention du dos ou des intestins.
En France, de nombreux CHU ont recours à l’hypnose médicale et de nombreux soignants s’y sont formés. L’hypnose se révèle très efficace pour la gestion de la douleur, du stress ou encore pour éviter une anesthésie générale lors d’opération de surface. Le terme “hypnoanalgésie” est utilisé lorsqu’il s’agit de remplacer une anesthésie, “hypnosédation” pour atténuer le stress et la douleur lors d’examens médicaux invasifs ou d’accouchements. L’hypnose est aussi de plus en plus utilisée en médecine et psychothérapie pour soigner les addictions, les phobies, la dépression, etc.
Dans tous les cas, les médecines non conventionnelles doivent être employées en complément de la médecine allopathique.
Quelle est la prise en charge des médecines non conventionnelles ?
Les consultations de médecine non conventionnelle, surtout lorsqu’elles sont répétées, sont souvent chères, car les praticiens sont libres de pratiquer les tarifs qu’ils souhaitent, et ne sont pas prises en charge par le régime d’Assurance Maladie obligatoire.
A titre exceptionnel, la Sécurité Sociale peut prendre en charge une partie de la dépense sous réserve que les séances aient été prescrites par un médecin intégré au parcours de soins coordonnés.
Ainsi, la condition principale au remboursement des médecines alternatives réside dans le choix du praticien, selon qu’il ait un statut, ou non, de médecin conventionné. Le remboursement se fera alors sur la base du tarif d’un médecin généraliste. A noter que les seules thérapies reconnues par l’Assurance Maladie sont l’acupuncture et l’homéopathie (à condition d’être pratiquées par un médecin conventionné). Les autres médecines alternatives ne font l’objet d’aucune prise en charge.
Néanmoins, face à la demande croissante de prise en charge des médecines non conventionnelles, les complémentaires santé ont dû s’adapter. Ainsi, certaines proposent une prise en charge intéressante. Selon les contrats, les remboursements peuvent varier en fonction de la liste des disciplines prises en charge et des forfaits proposés.
Afin de trouver la bonne complémentaire santé, il est intéressant de faire le point sur vos besoins :
- A quelles médecines douces avez-vous recours ?
- A quelle fréquence avez-vous recours à ces séances ?
- Quel est le prix proposé par les praticiens que vous allez voir ?
Il est important de s’assurer également que le surcoût d’une mutuelle pour la prise en charge de ces médecines douces est amorti par rapport au coût de vos séances.
Sources :
"Médecines" non conventionnelles, Economie.Gouv
Médecine non conventionnelle, Wikipédia
De quoi les médecines complémentaires et alternatives sont-elles le nom ?, France Assos Santé
Les médecines douces sont-elles réellement efficaces ?, Essentiel Santé Magazine
Médecines complémentaires : comment s’y retrouver ?, Essentiel Santé Magazine
Le boom des médecines douces, Entreprendre
Assurance santé médecine douce : remboursement des pratiques naturelles, Cocoon
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