Le syndrome de l’imposteur : de quoi s’agit-il ?
Publié le 20 mai 2023 • Par Candice Salomé
Assez répandu, le syndrome de l’imposteur donne, à celui qui le vit, le sentiment de ne pas mériter la place qu’il occupe. Ce syndrome puise ses origines dans des ego malmenés et dans la nécessité, à laquelle nous faisons tous face, de nous comparer aux autres.
Mais alors, qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ? Quelles en sont ses manifestations ? Comment s’en libérer ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur a été dévoilé en 1978 par Pauline Clance et Susanne Imes, deux psychologues. Elles ont étudié ce qu’elles appelleront ensuite “le syndrome de l’imposteur” chez 150 femmes diplômées qui exerçaient des métiers prestigieux pour lesquels elles étaient reconnues pour leurs compétences.
Ces femmes, brillantes, ne considéraient pas avoir réussi. Elles expliquaient leur situation par des facteurs externes tels que la chance ou le hasard. A l’inverse, des personnes du même niveau revendiquaient, elles, leur réussite grâce à leurs compétences et leur travail acharné. Ainsi, ces 150 femmes craignaient d’être “démasquées” et que les autres s’aperçoivent qu’elles n’étaient pas si compétentes qu’ils ne le croyaient.
On estime aujourd’hui que 70% des personnes à l’échelle mondiale seraient touchées au cours de leur vie par ce trouble. Le syndrome de l’imposteur apparaîtrait particulièrement dans les périodes de transition : premier diplôme, premier poste, nouveau cursus scolaire, promotion professionnelle importante…
Le syndrome de l’imposteur ne se limite pas aux domaines professionnel et scolaire. Les psychologues l’évoquent également chez des parents qui sous-estiment leurs capacités à s’occuper de leur(s) enfant(s). Cela peut se produire également dans le couple lorsque que l’on a tendance à idéaliser son partenaire.
Quelles sont les principales caractéristiques du syndrome de l’imposteur ?
Des doutes constants sur ses propres capacités - Les biais d’attribution
Pour les individus en proie au syndrome de l’imposteur, leurs réussites sont à attribuer à des facteurs externes comme la chance ou le hasard.
De plus, en cas d’échec, ces individus vont s’auto-attribuer le problème en assumant la responsabilité pleine et entière de mauvais résultats alors mêmes que l’environnement ou les circonstances peuvent avoir un impact réel sur les performances.
Par exemple, une personne souffrant du syndrome de l’imposteur pourra se sentir responsable d’une baisse du chiffre d’affaires de son entreprise.
La minimisation des accomplissements
Les personnes touchées par le syndrome de l’imposteur ont tendance à minimiser explicitement tant la qualité de leur travail que leurs réalisations. Elles sont surprises voire gênées par les compliments que ceux-ci peuvent susciter.
Un perfectionnisme accru et un haut niveau d’exigence
Le perfectionnisme des individus en proie au syndrome de l’imposteur renvoie directement à la sous-évaluation systématique de la qualité de leur travail. Cela les pousse à attendre beaucoup d’eux-mêmes et de leurs réalisations. De plus, ce phénomène constitue une grille de lecture et d’analyse selon laquelle leur production effective n’est jamais à la hauteur.
La surcompensation
Le syndrome de l’imposteur conduit à un surinvestissement dans les projets pour assurer ce que ces individus estiment comme étant un résultat minimal alors qu’il s’agit, objectivement, d’un travail de haut niveau.
Ainsi, l’énergie dépensée est bien plus importante que la majorité des individus pour une tâche donnée. Cela tend à générer un niveau de stress non négligeable.
La comparaison aux autres
Les personnes touchées par le syndrome de l’imposteur ont tendance à regarder les qualités que les autres ont et qu’elles n’ont pas. A l’inverse, ces individus vont se focaliser sur leurs défauts sans prendre en considération leurs qualités. Ils se sentent ainsi toujours inférieurs aux autres.
La peur d’être soi-même
Les individus souffrant du syndrome de l’imposteur ont tendance à se dévaloriser et à éprouver des difficultés à être soi-même.
Au sein du couple, cela peut se matérialiser par le fait de ne se montrer que sous son meilleur jour par peur de ne pas être aimé pour qui il/elle est.
Ces personnes ont un niveau d’exigence envers elles-mêmes si grand, qu’elles ne veulent dévoiler aucune faiblesse ni imperfection, de peur de repousser leur partenaire.
Comment se libérer du syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur est aujourd’hui communément reconnu. Même si le nom de “syndrome” a été retenu, il ne s’agit pas d’une maladie. Les psychologues préfèrent dorénavant parler d’une expérience temporaire.
Le syndrome de l’imposteur ne figure d’ailleurs pas parmi les troubles mentaux recensés dans le Manuel de diagnostic et de statistique des troubles mentaux (DSM).
Le syndrome de l’imposteur se résout souvent avec le temps, en apprenant à s’apprécier sans condition et en étant moins intransigeant avec soi-même.
Le syndrome de l’imposteur, même s’il est bien ancré en vous et dans vos modes de fonctionnement, n’est pas une fatalité. Il s’appuie sur des failles narcissiques concernant l’estime de soi ou, plus profondément encore, l’amour de soi, qui sont le plus souvent en lien avec des blessures affectives.
En en parlant avec l’entourage, le malaise peut tendre à disparaître. En effet, ils seront à même de jouer un rôle essentiel pour vous rassurer sur votre propre valeur.
Si cela ne suffit pas, un accompagnement thérapeutique orienté autour de ces problématiques - une thérapie comportementale et cognitive est à privilégier - vous permettra de modifier petit à petit vos croyances et vos modes de fonctionnement afin de développer une vie professionnelle et personnelle plus apaisée.
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